Dimanche 09 mai 2049
Un peu avant le repas du soir


J'ai pas très faim, j'hésite à manger ce soir... D'un côté j'ai besoin mais de l'autre j'ai pas beaucoup d'appétit et puis y'aura Esme et bon pas sûr que je sois assez fort pour affronter son regard ou ne serait-ce que sa présence, alors comment faire autrement que ne pas faire du tout ? Les arguments contre manger sont plus nombreux que ceux pour manger et par conséquent je ne vais pas manger, je vais juste pisser.

En ouvrant la porte des toilettes des garçons je me rends compte que c'est celle des filles, je suis trop ailleurs pour m'en être rendu compte plus tôt et je pourrais partir maintenant, mais honnêtement, qu'est-ce que je m'en tape que ça soit les toilettes des filles plutôt que des garçons c'est pareil sauf qu'à l'intérieur y'a des chieuses au lieu de chieurs. En plus, ils sont sans doute tous en bas en train de se gaver, j'aimerais bien manger mais j'ai pas faim.

Tiens, c'est assez propre, le carrelage est sympa, les robinets aussi, le miroir est bien, tout est différent des toilettes des garçons. En sortant de la cabine je me dis que la plus différente des choses c'est sûrement Elisabeth qui se mate dans le miroir ? Bon, ça, c'est Elisabeth j'ai envie de dire, est-ce que je suis étonné ? Non, est-ce que je suis parti ? Non plus, je l'ai regardé faire pendant quelques temps, j'étais comme figé sur place, j'ai finis par sortir de la cabine pour me diriger vers la porte de sortie en lâchant un petit bouffonne car c'est ce qu'elle est. Elle fait ce qu'elle veut cependant.

L'heure du dîner était proche, les couloirs se vidaient peu à peu, laissant place au silence qu'Éli appréciait de plus en plus ces jours-ci. La jeune fille n'avait pas tellement faim en ce moment, ce qui pour elle, était plutôt étrange. Elle aimait manger, elle aimait cette sensation de satisfaction que lui procurer la nourriture, pourtant ça ne la réconfortait plus tellement ces temps-ci, se restreinte était comme une sorte de contrôle sur elle-même, à défaut de contrôler le reste, ça au moins ne dépendait que d'elle.

Depuis les révélations de la fratrie Omniak, elle avait commencé à étirer son temps de jeûne de plus en plus, juste pour voir jusqu’ou elle était capable d'aller. Elle avait besoin de tester sa résistance, comme si augmenter sa force mentale pouvait l'aider à se protéger des autres. Une carapace de contrôle, voilà ce qu'elle voulait devenir. Tout devait dépendre d'elle maintenant, et ce qu'elle mangeait en faisait partie, sans s'en rendre compte, petit à petit," céder" à la nourriture devenait un échec pour elle.

Ce soir,à la place de suivre ses camarades, la jeune fille avait suivi la direction des toilettes. Elle n'avait pas de réelles intentions sur le moment, juste un besoin de s'isoler des autres, mais en entrant dans la pièce vide, la vue des miroir lui donna envie plus. S’approchant un peu, elle commença par se dévisager en entier, pour finir par détailler un peu plus les détails de son physique, ceux qu'elle ne valider pas complètement. La Poufsouffle n'avait jamais été complexée, mais depuis Redose, depuis son rejet flagrant quinze jours plus tôt, depuis tout le reste, elle n’était plus totalement aussi sûre d'elle.

Les changements hormonaux que son corps subissait depuis quelques mois étaient probablement responsables d'une partie de ce bouleversement, mais elle n'en avait pas conscience la plupart du temps. Gideon avait toujours l'air aussi amoureux, et il ne ratait jamais une occasion de le lui faire comprendre, pourtant en s'observant aujourd'hui, elle ne put s’empêcher de se demander ce qu'il trouvait de beau en elle.

Elle toucha ses lèvres d'un doigt, posa une main sur son bras qu'elle trouva trop gros, et essaya d'en faire le contour, une mine déçue accompagnait ses constatations subjectives, puis enfin, elle se mit à observer sa poitrine dans le reflet. Elle avait beau être réglée depuis décembre dernier, ses seins n'avaient pas tellement pris de place, pas assez par rapport à certaines de ces camarades, pas assez à son idée. La jeune fille se tourna de profil, et colla ses mains sur son torse pour ajuster un peu plus son chemisier sur son corps, histoire d’évaluer l’évolution de sa poitrine naissante. D'un coup, saisie par un bruit venant des cabines, la jeune fille sursauta violemment, surprise et méga gênée de comprendre qu'elle n’était pas seule depuis tout à l’heure, et encore plus lorsqu'elle aperçue l'identité du visiteur.

- Mais ça va pas sérieux, tu m'as fait peur sale troll ! Repliant instinctivement ses bras autour d'elle, comme si elle devait cacher rapidement quelque chose de honteux, Éli sentit ses joues virer au rouge. Gênée d'avoir été surprise dans cette observation qu'elle pensait solitaire, elle mit quelques secondes avant de se reprendre. Lâchant enfin sa position de replis inutile pour camper ses mains sur ses hanches, tout en posant sur lui un regard suspicieux et accusateur, elle tenta de cacher son malaise. Qu'est c'que tu fou là d’ailleurs ?! Non, t'sais quoi, en vrai j'm'en contrefous.

- J'allais pas te répondre mais puisque tu t'en contrefous, j'suis venu pissé et toi ? Non attends, je sais ce que tu fais, je savais pour l'amour hommes-femmes, j'ai récemment appris l'amour hommes-hommes ou femmes-femmes, mais le mono amour mutuel c'est la première fois... Je juge pas hein, ça... Ca m'étonne juste en fait, comment ça marche les bisous ? Gid sait ?

À part dans le mythe de Narcisse qui voyant son reflet dans un miroir fait un petit plongeon je n'avais jamais vu quelqu'un s'aimer autant au point de se mater dans un miroir, ça se fait ? C'est commun ? Suis-je inculte au point de ne pas savoir ce genre de choses évidentes ? J'ai toujours eu du retard mais là... Je pensais l'avoir rattraper, petit j'avais du mal à différencier les garçons des filles, puis je pensais que seul UN homme pouvait aimer UNE femme et vice-versa, puis j'ai appris que les gens pouvaient être aimer par plusieurs personnes et pouvaient aimer plusieurs personnes, enfin j'ai appris que les gens pouvaient aimer d'autres gens malgré qu'ils soient de même sexe.


ET MAINTENANT J'APPRENDS QU'ON PEUT S'AIMER SOI-MÊME ? C'est trop pour moi, c'est... C'est pas tant que ça me choque à vrai dire, c'est plutôt que je pensais pas que c'était possible mais c'est pareil pour le reste... Peut-être aussi que c'est pas ce que je crois mais peut-être aussi que c'est ce que je crois et que j'ai un grand retard sur les autres... Au moins sur ce domaine.

N'écoutant pas vraiment les paroles du garçon, Éli hésita à entrer dans une des cabines pour s’éloigner de lui et de la gène qu'il avait fait naître chez elle, mais elle se ravisa en entendant ses derniers mots. Fronçant les sourcils, elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il sous-entendait. Gid sait ? Quoi, mais qu'est ce qu'il devrait savoir Gideon encore ? Elle n'avait rien fait pourtant cette fois !

- hein ? Mais de quoi tu parles ? Je ... n'importe quoi. J'étais juste en train de....


La jeune fille détourna le regard, de plus en plus gênée, elle se mit à entortiller l'un de ses doigts dans ses cheveux, pour finalement arrêter d'un coup comme prise d'une révélation soudaine. Et puis de quoi est c'que tu t'mêles après tout ! Je ne te dois rien espèce de... La jeune fille n'arrivait même pas à trouver un adjectif assez fort pour décrire ce qu'il était, ce qu'il avait fait, ou surtout, pas fait pendant les vacances. Peut importe ce qu'elle était en train de faire tout à l'heure en vrai, c’était son corps, ses problèmes, pas celui du Griffon. La jeune fille devait respecter ses propres règlements, elle devait suivre SA ligne de conduite maintenant, et comme pour se donner de la force, elle se retourna de nouveau vers le miroir pour se faire face, et se mit a répéter intérieurement les points de son contrat anti Red, fait quelques jours avant à la bibliothèque.

Replaçant ses mains exactement ou elle les avaient mises avant qu'il ne sorte de sa cabine, elle s'observa de nouveau dans le miroir, avant de finir par le regarder lui.
- Un autre commentaire peut-être ? Intérieurement, elle était tout aussi gênée, voir même plus, mais rien dans son attitude ne semblait trahir son état. S'il voulait se moquer, qu'il se moque, après tout, c’était son problème, même si elle espérait fortement que le garçon sorte très vite de la pièce pour éloigner ce moment malaisant, elle ne devait plus changer ce qu'elle avait envie de faire pour lui, quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, elle se l'était promis.

Elle a l'air très la confusion, pourquoi donc ? Je me serais mépris ? Forcément sinon elle aurait pas l'air si chelou c'est évident. Cherche t-elle à cacher un truc ? Oui forcément sinon elle finirait sa phrase et elle aurait pas l'air si suspecte, elle a une tête suspecte, un comportement suspect, elle utilise des mots suspects, son être entier là tout de suite EST suspect. Bon je la comprends aussi, se faire prendre en train de se mater doit pas être bien fun mais bon, là c'est trop. Trop suspect pour que je passe à côté de l'opportunité de l'humilier... Et non, j'ai menti, osef de l'humilier ouai.

Et tandis qu'elle continuait à faire ses trucs suspects elle me demande un autre commentaire, autre que bouffonne ? Aucun ne me vient en tête là tout de suite, je suis plus intrigué qu'autre chose, du coup, comme j'ai envie de savoir pourquoi elle agit comme ça et pourquoi elle est comme ça et que je sais pertinemment que c'est pas d'elle que je tiendrais l'information.
Du coup pendant quelques temps je regarde ce qu'elle fait avec attention, elle semble essayer de faire paraître sa poitrine plus grosse qu'elle ne l'est. C'est un comportement de bouffon. Mais, je suis, un bouffon.

Je me mets à côté d'elle et fait ce qu'elle fait en me regardant dans le miroir pour voir si un truc se passe.

Jamais tu dégages sérieux ?! Surprise de le voir s'approcher au lieu de partir, Éli, pouvait voir le garçon reproduire les gestes qu'elle même était en train de faire, sans comprendre la logique qui lui passé par la tête. Pourquoi avait il envie de faire ça ? Balance ton commentaire désobligeant que je laisserais filer loin de moi comme si tu n'avais rien dit, et degage par helga !

Levant un sourcil interrogatif, la poufsoufle finit par hausser les épaules en essayant de se reconcentrer sur elle. Définitivement, sa poitrine n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois qu'elle avait croisé un miroir. Lachant l'emprise de ses mains sur son propre corps, elle finit par observer le reflet de redose... En se rapprochant d'elle, il l'avait mise de nouveau dans une posture délicate, sûrement sans s'en rendre compte d'ailleurs. Si elle ne regardait que l'aspect physique du garçon , sans réfléchir une seconde à tout ce qu'elle avait su de lui récemment, il était clair qu'elle le trouvé toujours aussi.... grrrrr, plus encore peut-être, mais elle savait, et cette donnée changeait tout maintenant.

Pense à Esme... pense au mal qu'il lui a fait. Tu n'as plus le droit de le voir autrement que comme un ennemi ! Juger ses actions par son....STOP

Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour refermer son esprit, pour contrôler ses pulsions, et pour faire la part des choses entre ce qu'elle avait envie de faire, et ce qu'elle devait faire. Même si ce n'était pas parfait, et même si elle avait encore eu quelques instant de confusion en posant les yeux sur lui, finalement elle ne s'en tirait pas si mal.

Éloigne toi. Evite les complications... ne pense qu'à Esme. En lui tournant le dos, bien décidée à entrer dans une des cabines, la main déjà sur la poignée elle finit par le regarder succinctement.

- j'peux pisser tranquille ou là aussi tu vas m'suivre ? Elle entra dans la cabine et referma la porte, regrettant immédiatement sa phrase. mais n'importe quoi sérieux... jamais tu te tais quand il faut !

j'peux pisser tranquille ou là aussi tu vas m'suivre ?

- Alors déjà je te suis pas, on est là par hasard, et ensuite, je sais pas. J'ai toujours pas compris ce que tu faisais tu comptes m'expliquer ou fuir comme d'habitude, pardon, non, comme une bouffonne est plus appropriée.

C'est vrai, j'étais d'ailleurs là avant elle donc si quelqu'un me suit c'est elle et pas le contraire. C'est dingue d'être aussi désagréable... Mais bon. Je la comprends après tout à ses yeux je suis... Un poison, je suis celui qui lui pourrit la vie par ma seule présence et dont elle ne peut se débarasser car lier par l'amour de son petit ami et un contrat né de cette pseudo-rivalité. Je suis également un poison car elle n'a jamais pu entendre que la version de ma sœur et je n'ai jamais voulu donner la mienne... J'aimerais tant qu'elle me croit, non, qu'elles me croit. Mais si je plaide ma cause à Elisabeth elle me croira sans doute pas et même si elle me croyait alors elle essayerait de convaincre ma sœur qui se culpabiliserait sans doute et je me retrouverais dans une plus grande bouse encore que l'actuelle parce que plus ma sœur se sent mal plus c'est un problème. Mes sentiments valent peu face aux siens car j'ai scellé mon sort, son avenir est plus prometteur.

- Urine donc en paix moi je vais jouer avec le miroir que tu aimes tant.

La blondasse qui s'amuse avec des murs et des arbres et Eli avec un miroir, que serais-je si je ne faisais pas de même ? C'est pour cela que j'ai inventé ce jeu. En gros, on lance un "crocus malis" sur un miroir et on essaye de l'esquiver jusqu'à épuisement.

- Crocus malis !

Ouf, il s'en est fallu de peu.

Forcément, de l'autre côté de la porte, éli ne pouvait se résoudre à quoique ce soit, hors de question de pisser avec lui à côté. Assise sur le couvercle fermé du toilette, elle écoutait les nouvelles paroles du garçon en fermant les yeux. Ok il ne la suivait pas, mais le destin avait vraiment décidé de lui mettre des balais dans les jambes aussi ! La probabilité pour que, comme par hazard il sèche le repas comme elle, et se retrouve dans les toilettes des filles en meme temps qu'elle, et en plus, quand elle décide d'inspecter sa morphologie sérieux...

Et une insulte, une, encore. Il lui en avait tellement dit depuis trois ans, que sur ce point, elle ne devait même pas se forcer pour faire comme s'il n'avait rien dit. Même s'il avait tort sur le fait qu'elle fuyait toujours, aujourd'hui bien sur qu'elle le fuyait ! Comment pouvait elle encore rester dans la même pièce que lui après ça !

Meme si la triade la maintenait dans cet équilibre précaire, et qu'elle ne pouvait rien contre lui au sens propre du terme, l'ignorer ne faisait pas partit des interdictions. Elle pouvait honorer sa parole sans cautionner ses actes. Oui elle le fuyait, mais pour ne pas devoir rompre leur alliance, si elle restait trop lontemps à proximité de ce.... si elle restait trop longtemps à proximité de lui, elle ne savait pas dire combien de temps il lui faudrait pour rompre leur pacte.

Elle avait vu que trop bien les effets qu'avait eu l'éloignement de gideon et de redose il y a quelques mois, et même si elle se fouter de savoir comment le meilleur ami de son mec prendrait les choses cette fois, elle ne voulait pas mettre son griffon dans la position de devoir à nouveau choisir entre elle et lui. Il fallait que la triade tienne bon, même si l'idée même d'être unie d'une manière ou d'une autre à Redose en ce moment, lui donnée terriblement envie de crier.

calme et maturité, sois plus forte que tout ça !

Il ne partirait donc jamais ? Elle l'entendit lançer un sort d'attaque sans comprendre , mais qu'est ce qu'il faisait encore !

- va te trouver un miroir ailleurs Omniak ! C'que j'fais ne t'regardes plus. et ne rien te dire c'est pas fuir... tous le monde n'est pas sous tes ordres. Aaaaa mais peut-être que je ne devrais pas dire ça PARDON, je devrais avoir peur tu crois ? J'sais pas, t'as p'tetre des potes ici aussi, c'est quoi le plan ? Si on ne fait pas c'que tu veux tu nous les envois en représailles ? Dis moi que j'me prépare à les accueillir comme ils me méritent.

- J'ai aucune raison de t'obéir je ne suis pas ton chien. D'ailleurs, si ce que tu fais ne me regardes plus, ça veut dire que ça m'a déjà regardé ? Intéressant, mais aussi intéressant que débile, car j'étais là le premier et en conséquence si il y'a une personne qui regarde ce que fait l'autre ici c'est toi. Avec ta face de rat, deux trois moustaches et tu pourras t'afficher meilleure que tu ne l'est.

Mais quelle bouffonne sérieux, qu'elle pisse si ça lui chante qu'est-ce que j'en ai à faire moi ? C'est pas mes affaires, si on pisse à l'abri des regards c'est pas pour rien, on ne lave pas son linge sale en public c'est tout à fait logique, fin, en l'occurrence, parfois y'a pas le choix. Mais faire ses besoins en public c'est pas nécessaire, quoique parfois y'a pas le choix non plus mais si on a le choix on ne le fait pas voilà tout. En plus cette narcissique croit qu'elle est le centre du monde, je suis là pour pisser à la base, en essayant de me faire partir elle a juste réveiller mon esprit de contradiction, je fais ce que je veux je ne veux plus recevoir d'ordres.
Même si écouter Elisabeth pourrait avoir un effet bénéfique pour la relation entre moi et Esmeralda... Mais ça suffira jamais à la faire se retrouver sur le chemin de l'écoute, car c'est ça qu'il faut, qu'elle m'écoute vraiment et pas d'une seule oreille sourde et compliquée.

Rien faire pour rien faire, éli ouvrit d'un coup de pied la porte devant elle, s'il fallait qu'elle lui parle, autant qu'elle l'ai en visuel, une discussion à travers une cloison pour se cacher n'avait rien de mâture. Malgré tout, elle prefera maintenir la distance entre eux, elle n'en etait qu'au début de son sevrage, et le garder aussi loin possible d'elle était largement plus prudent quand même. Toujours assise sur les toilettes, elle lacha un petit rire nerveux, puis d'un non de la tête elle finit par répondre à ses affirmations sur un ton calme.

- pathétique, mais sans surprise. Et oui, j'ai rien à cacher, à un moment ça aurait pu t'regarder c'est vrai, mais j'me suis tellement tellement trompé en fait ! Tu vois, j'étais p't'être trop naive, ou trop aveuglée j'en sais rien, et meme si tout l'monde le pensait surment, moi j'aurais jamais cru qu'tu puisse faire ce genre de choses. Tu t'en fou complet je sais... mon avis t'intéresse pas, jsuis qui après tout c'est vrai, mais j'm'en fou, jvais t'le donner quand même : en vrai t'as fait grave de la merde ! Une belle grosse bouse.
Ça c'est clair qu't'ai pas mon chien, un chien au moins c'est fidèle et loyal... l'inverse de toi non ? Esme avait tellement raison.

Tout avait été dit sur un ton neutre et calme, elle ne voulait que partager son ressentit et sa déception, même si elle n'avait aucun espoir pour que son monologue sucite le moindre intérêt chez le griffon. Il s'en foutait de sa sœur, alors elle n'imaginait même pas ce qu'il pensait d'elle à cet instant, et peu importe. Elle se leva et parcourut les quelques pas jusqu'à lui, pour planter son regard dans le sien quelques secondes, avant de s'approcher de la porte de sortie sans ajouter un mot de plus.

tais toi, ne me réponds pas... laisse moi partir .