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26 nov. 2012, 16:31
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
A la limite, s'intégrer, imposer son style, son rythme, et tout ça, c'était pas dérangeant. Mais mettre fin à une conversation, ça l'était carrément. Quand on est de ceux qui croient que la vie a un rythme naturel, c'est dérangeant de voir quelqu'un débarquer. Et changer l'ordre des choses. Qui est somme toute très plaisant comme il est. Quand c'est en plus pour s'éclipser, et par la petite porte, c'était pas la peine. Non, vraiment pas la peine.

Il se passa soudain un truc étrange. Shelly fit exactement ça. Au moment où Katherine se disait qu'elle avait très envie de la voir partir. Et pour une fois, elle se laissa aller à être pleinement elle-même. En ne la retenant pas. Ca valait peut-être mieux pour tout le monde. De toute façon, c'était un jour comme les autres. Sauf qu'il pleuvait. Mais ça, même si ça changeait tout, ça relevait du détail. Totalement. De la part de hasard qui définit de l'orientation de toute la journée.

Bref, l'autre bleue décida de les quitter, balbutiant quelques mots avant de partir, puis vite suivie par Alysson. Ah, Aly. Une nana au grand coeur. Peut-être un peu trop grand, pour la capacité émotionnelle moyenne d'une fille de son âge. Mais bon. Elle allait pas critiquer ça. La gentillesse, c'était rare. Et quand y'en avait un peu dans l'air, ça pouvait à peu près le faire. Mais là, y'en avait trop autour d'elle. Beaucoup trop. Et ça gâchait l'ambiance de malaise. Plop. Un peu de gaieté et de joie, et tout vous tombe à l'eau. Vous avez beau avoir usé de mille stratagèmes sadiques pour faire souffrir votre proie, ça ne change rien : une personne foncièrement gentille met toujours tout à plat, dans ces cas là.

Et pourtant, Mila ne fit rien. Absolument rien. Elle ne saisit pas l'opportunité pour s'enfuir. Elle resta là. Bien campée sur ses jambes. Les cheveux détrempés, mais le visage illuminé. Une chose était à peu près sûr, la pluie, c'était son trip... La jaune parla :


"C’est vrai, tu te remouilles, mais faut croire que les humains aiment l’eau. Après tout, on en utilise souvent. Pour boire, pour se brosser les dents, pour se laver, pour aller aux toilettes, pour faire du sport… tant de choses. Ca doit être en nous. J’sais pas. En tout cas, moi ça m’dérange pas."

Katherine devait reconnaître qu'elle était moyennement satisfaite par la réponse que venait de lui fournir la fille. Certes, l'eau était utilisée partout, mais c'était pas une raison pour entrer dans un débat complètement inutile sur la société et son utilisation de l'eau. Dommage. Elles auraient pu pousser la discussion un peu plus loin. Mais là, Kate considérait ça comme une conclusion. Un point final. C'était peut-être l'effet recherché. Elle ne savait pas vraiment. Et n'en avait pas grand chose à faire, à la réflexion.

Aussi, elle s'apprêta à retourner au château. Non pas qu'elle avait froid, ni que la pluie la dérangeait, non. Elle voulait juste laisser la Poufsouffle mariner dans son jus. Pour se venger du fait qu'elle ait conclut un échange un peu intéressant. Et aussi pour lui montrer qu'elle venait de perdre la bleue. Définitivement. Et que ça n'était même pas la peine d'essayer de la récupérer. Son intérêt était endormi. La Serdaigle renifla avec mépris, s'apprêtant à partir, sans un mot ni regard. Mais l'autre ne lui en laissa pas le temps.


"- Je reviens, j’vais chercher mon sac."

Son... Son sac ? Kate fit des yeux ronds. Pourquoi est-ce qu'elle emmenait un sac dehors par un temps pareil ? Etait-elle stupide ? Pourtant, leurs quelques paroles avaient semblé assez constructives à Katherine, qui l'avait jugée à peu près capable d'une réflexion pouvant aboutir à quelque chose de correct. Et là, elle aurait embarqué son sac sous la pluie ? En le laissant être mouillé ?

Non c'était autre chose. Elle ne pouvait pas avoir aussi peu de jugeote. Et Kate ne pouvait, de son côté, admettre qu'elle avait mal cerné celle qui lui faisait face. Question de principe. C'est pourquoi, en prise à un vif désarroi, elle attendit patiemment que l'autre revienne. Parce qu'une espèce de certitude turlupinait la bleue et bronze. Si cette fille là était bien comme elle pensait qu'elle était, alors elle trimbalait son sac avec elle parce que... parce qu'elle transportait un truc précieux. Restait plus qu'à trouver quoi.

Alors qu'elle était à nouveau devant la Serdaigle, qui ne l'avait même pas vue revenir, perdue dans ses pensées, Mila lança :


"- Et toi, t’aimes la pluie ?"

Katherine hésita. Partagée entre l'envie de tester la fille encore un peu, de la pousser dans ses retranchements, et celle de partir, de la délaisser, et de s'en aller, tout simplement. Pour prendre l'air. Pour se sécher. Pour retrouver l'atmosphère lourde et énervante de l'intérieur ? Non. C'était pas une bonne idée de rentrer au château. Pas à cette heure. Fallait au moins attendre que l'heure du repas ait sonné, pour que la salle commune se vide un peu de tout ce monde. Et que l'air soit à nouveau respirable.

"- J'aime la pluie, ouais. Et j'veux pas passer trois heures à m'justifier sur l'sujet. J'aime ça. C'tout. A prendre ou à laisser."

C'était peut-être froid, mais au moins, ça avait le mérite d'être franc et direct. C'est vrai, quoi. Pourquoi est-ce qu'on devrait toujours s'évertuer à expliquer pourquoi on apprécie telle ou telle chose ? D'ailleurs, les trois quarts du temps, les personnes à qui on raconte ce genre de chose ne vous écoutent même pas. Ou alors d'une oreille très inattentive. Les yeux dans le vague, la lèvre pendante et le regard vide. Bref. Sans vous prêter la moindre attention. Bref, Katherine avait prit le parti de ne pas se justifier, que ça plaise ou non à l'autre, elle s'en fichait, en fait.

"- T'as quoi de précieux dans ton sac ? Ou t'es juste bête ?"

Les yeux brillants, elle rapprocha son visage de l'oreille de Mila. Ca sentait le chien mouillé. Comme toujours, quand les cheveux sont mouillés sous la pluie. Comme toujours. C'était définitivement pas surprenant. Et Kate profitait de la surprise que cette question sans queue ni tête pouvait produire sur quiconque ignorait la réflexion qui l'avait précédée, pour se faufiler entre les défenses de l'autre. Elle susurra d'une voix doucereuse :

"- T'vois, on lit en toi comme dans un livre ouvert. T'as pas peur, d'laisser tout l'monde faire l'tour d'la question en cinq secondes ?"

Ajoutant à sa phrase un léger claquement de langue, elle se recula enfin, satisfaite. Un sourire sadique était scotché à ses lèvres. Et elle s'amusait, comme le chat avec la souris. Je te cherche, je te cherche.. Je feinte. Tu m'échappes. Ou en tout cas, tu le crois. Bam, je te trouve. Et c'est le début de la fin. Quel jeu de rôle amusant.
28 nov. 2012, 16:14
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Mila sentait bien que cette Katherine la méprisait. Elle le savait. Mais pourtant, elle restait. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle restait. Un peu comme une moldue qui, lorsqu’elle fait de la danse, souffre le martyre sur ses pointes, mais pourtant elle continue. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle continue. Voilà tout. Après tout, elle n’a rien à perdre (ou très peu). Dans le cas de Mila, c’est un peu pareil. Hormis le fait que Kate n’est pas un chausson de danse. Mila n’a rien à perdre. Si Kate décide de la détester, bah ça fera qu’une personne en plus sur sa –déjà très longue- liste. Si Kate décide de devenir avec elle, tant mieux. Rien à perdre, comme dit.

Elle était plantée là, devant Kate, en attendant une réponse de celle-ci. Son sac, qui était maintenant sur son épaule droite, pesait assez lourd. Elle se sentait pencher vers le côté droit. Pourtant, à bien y réfléchir, elle n’avait rien de particulier dedans. Ah si ! peut-être c’était le livre qu’elle avait emprunté à la bibliothèque. Un livre sur un sorcier qui avait vécu quelques années plus tôt. Rien de fou. Juste un sorcier, son histoire. Elle ne savait pas pourquoi elle l’avait pris. Peut-être parce qu’il était divertissant et qu’en le lisant elle se perdait dans ses pages, et qu’elle oubliait tout le reste.

« - J'aime la pluie, ouais. Et j'veux pas passer trois heures à m'justifier sur l'sujet. J'aime ça. C'tout. A prendre ou à laisser. »

Kate avait enfin daigné ouvrir le bec. Et c’était pour remballer Mila. C’est vrai. On va pas se mentir. Même une personne limitée mentalement l’aurait compris. Après tout, c’est bien cette même bleue qui avait demandé quelques minutes auparavant pourquoi Mila aimait la pluie, et Mila avait dû répondre. Par contre, quand c’est elle qui répondait, Madame pouvait se contenter de répondre cela. Mila releva un sourcil, très discrètement, mais ne dit rien. Toute façon Katherine n’avait rien remarqué de cela.

Pourtant, Mila aurait pu répondre. Enfin en l’occurrence, là, elle n’aurait pas pu, puisque Kate reprit la parole :

« - T'as quoi de précieux dans ton sac ? Ou t'es juste bête ? »

*Heu… pardon ?* pensa Mila. Mais qu’est-ce qu’elle s’imaginait ? Elle avait l’esprit tordu ou quoi ? Question bête. C’est un fait. Elle était vraiment tordue. Bon après tout, c’était tordu mais pas dénué de sens. C’est vrai, peu de gens sortaient pour profiter de la pluie avec leurs sacs. Mais bon, ce n’étaient pas vraiment les affaires de Kate. Mila était d’accord sur ce point. Et pour le fait d’être bête… peut-être bien, si ça se trouve. Ou peut-être pas. Ca dépend dans quel sens on emploie le mot bête.

Mais elle décida d’entrer dans son jeu. Rira bien qui rira le dernier. Elle n’avait rien de particulier dans son sac, et n’était pas non plus bête comme ses pieds. Alors, autant lui faire croire.

Kate se rapprocha alors de Mila. Lentement. Quand elle fut à la hauteur de son oreille, elle lui murmura à l’oreille :

« - T'vois, on lit en toi comme dans un livre ouvert. T'as pas peur, d'laisser tout l'monde faire l'tour d'la question en cinq secondes ? »

Puis, elle s’éloigna. Sur son visage était dessiné un sourire de satisfaction. Le genre de sourire sadique que l’on a à regarder les gens torturés en train de souffrir. Le genre de sourire que l’on a quand on fait un croche-pied à quelqu’un, et qu’il s’étale de tout son long devant tout le collège, et que sa dignité est enterrée à tout jamais, à cause de soi. Le genre de sourire que l’on a quand on est fier de faire du mal aux autres. Mais cela ne faisait rien à Mila. Elle n’avait même pas frissonné, ni rien. Il est vrai, au début elle avait été apeurée par cette fille. Mais au fond, elle était la même personne que les autres. C’était une humaine, reposée sur les mêmes valeurs que tous les autres humains présents sur Terre.

Elle n’avait plus peur d’elle. Elle s’en fichait. Elle pouvait répondre quelque chose sans queue ni tête, cela ne changerait plus rien. Kate la méprisait déjà, alors un peu plus ou un peu moins, ça n’faisait pas une grande différence.

« Eh bien, peut-être que j’ai un truc super important dans mon sac. Ou peut-être pas. Je veux dire, qui n’a jamais un truc auquel il tient particulièrement dans son sac ? Mais peut-être que je suis simplement bête. J’en sais rien. Ca dépend dans quel sens tu emploies ce mot. Il y a être bête et être bête. »

Elle savait que cette réponse n’allait pas plaire à Kate. Ou alors, au contraire, elle allait aimer. Mila penchait plutôt pour la première option. Mais bon, le sarcasme est une chose que l’on ne contrôle pas la plupart du temps.

« Pour ton histoire de bouquin, j’pense que je suis pas la plus facile à déchiffrer. Et si tu le penses quand même, tu sauras sûrement répondre à cette question : pourquoi je suis encore là à discuter avec toi ? »

Mince, c’est vrai quoi. Elle connaissait plein de filles qui étaient prévisibles et tout. Et entre nous, Mila ne l’était vraiment pas. Vraiment, vraiment pas.
29 nov. 2012, 19:57
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Katherine était une éternelle insatisfaite. Quelle que soit la réponse qu'on lui donnait, elle ne pouvait jamais lui convenir entièrement. C'est comme si une part d'elle-même était un peu prisonnière de ce trait de caractère. Mauvaise foi ? Non. C'était impossible. On n'imagine pas une fille telle que Kate faire preuve de mauvaise foi ? Si, me dites-vous ? Mais allez, là c'est vous qui abusez. Vous ne la voyez pas, l'auréole qui lui flotte au dessus de la tête ? Non ? Vous êtes sûrs de vous ? Mmmh. Bonne réponse. Parce qu'il y avait plus des oreilles et une queue rouges et pointues qu'une auréole, chez la bleue. Mais bon, ça, fallait pas le dire.

Tout ça pour expliquer à quel point la jeune fille qui lui faisait face la surprit, tout en la laissant sur sa faim, de par sa réponse.


"- Eh bien, peut-être que j’ai un truc super important dans mon sac. Ou peut-être pas. Je veux dire, qui n’a jamais un truc auquel il tient particulièrement dans son sac ? Mais peut-être que je suis simplement bête. J’en sais rien. Ca dépend dans quel sens tu emploies ce mot. Il y a être bête et être bête."

Trop de peut-être. Trop d'peut-être. Pas assez de certitude. Pas de voix affirmée. Pas de ton menaçant. Rien d'intimidant. Et pourtant... Si on pouvait s'amuser à trouver des failles énormes dans ce que venait de dire la jaune, sa réponse tenait un peu la route. Et avait le mérite d'être insolente. Provocatrice. Bref, bien comme il fallait qu'elle soit pour pas sortir de la bouche d'une trop faible. Restait à faire la part de vrai et de faux dans ce qui venait d'être dit.

Katherine se massa les tempes. Son cerveau turbinait à toute allure. C'était le moment où jamais de lui infliger le coup de grâce, à cette Mila. Et pour ça, il fallait user de stratégie. Et d'intelligence. L'intelligence, c'était pas un problème. La stratégie, oui. Car voyez-vous, il faut trouver le bon dosage entre stratégie et sadisme. Trop souvent ce dernier prend le pas sur tous vos plans, aussi fins et subtils soient-ils. Qui plus est quand vous prenez un plaisir malsain à regarder ceux qui vous entourent subir l'objet de vos pulsions démoniaques. De votre besoin de vous défouler. M'enfin, Kate dut interrompre sa réflexion, car a nouveau l'autre parlait, pour faire part de ce qu'elle pensait. Ah non, en fait. C'était juste pour lui répondre. Mais bon, ça, la bleue l'avait déjà oublié.


"- Pour ton histoire de bouquin, j’pense que je suis pas la plus facile à déchiffrer. Et si tu le penses quand même, tu sauras sûrement répondre à cette question : pourquoi je suis encore là à discuter avec toi ?"

Définitivement, cette fille devait apprendre à modérer ses propos. C'est la réflexion que se fit Kate. Au lieu de se protéger en répondant avec justesse mais simplicité, elle préférait se lancer dans des débats dont elle avait peu de chances de se sortir indemne. Surtout vu avec qui elle parlait. C'aurait été Shelly ou Alysson, qui étaient présentes il y avait encore quelques minutes de cela, cette phrase n'aurait pas constitué une perche, un prétexte. Mais là, c'était bien avec Katherine qu'elle parlait. Et cette dernière n'était pas tout à fait convaincue que la Poufsouffle avait saisi à quel point le moindre faux pas lui serait fatal. Ou presque.

"- Mois j'ai rien d'spécial dans mon sac. Des bricoles, quoi. C'est vrai, si j'veux racketter quelqu'un, la première chose que j'r'garde, c'l'intérieur d'son sac. Mais moi, j'ai rien d'dans, d'particulier. Mais après tout, j'suis pas comme tout l'monde, hein ?"

Cette question rhétorique était presque plus une affirmation. Histoire de confirmer à l'autre ce qu'elle semblait avoir déjà assimilé : Katherine n'aurait jamais une réaction tout à fait normale, tout à fait classique. Elle ne se considérait pas pour une sur-homme (ou une sur-femme, plutôt), nan. Elle savait juste que certaines de ses facettes étaient imprévisibles. Tellement imprévisibles qu'elle se surprenait elle-même la plupart du temps. Ce qui était assez perturbant, d'ailleurs. Mais elle n'en laissait rien paraître.

"- Tu transportes donc quelque chose d'précieux avec toi ? Intéressant..."

Peu à peu, son visage s'approchait à nouveau de celui de la jaune. Katherine voulait imprimer sa physionomie dans son propre esprit. Pour garder une trace de leur entrevue. Pour se souvenir. Tout simplement. Du coup, ses yeux s'attardèrent tour à tour sur les yeux de l'autre, sa bouche, ses pommettes, son nez, et même sa frange détrempée, qui lui collait au front. Sous la pluie, elle avait l'air plutôt gentille. Plutôt amicale. Pas aussi hostile que ses mots. Ça tranchait.

Contrastant avec la proximité due à ce rapprochement, Kate fit une moue, tout en disant, froide et distante :


"- La bêtise, c'est le fait de ne pas être qui on est vraiment. De cacher sa nature profonde. Enfin. Ou pas, en fait. C'peut être une bonne chose, pour s'protéger. Mais 'faut juste pas oublier qui on est. Ouais. C'ça, la bêtise. L'fait d'perdre total'ment son identité. T'crois pas ?"

Puis les dernières paroles de Mila résonnèrent dans l'esprit de Katherine. Son interlocutrice venait de lui lancer un défi. Et pas des moindres : il s'agissait d'une trappe. On était de retour à Money Drop. Sauf que là, c'était bien la petite bleue qui était le dindon de la farce. Position qu'elle n'aimait, soit dit en passant, pas le moins du monde, et qu'elle voulait à tout prix quitter. Mais pas brutalement. Avec beauté. Calme. C'était mieux ainsi. Faire glisser tout doucement les ficelles d'entre les doigts de cette malotrue. Pour se venger. Et puis pour prendre plaisir, aussi, un peu.

"- Pourquoi t'es là ? J'en ai aucune idée. Mais s'tu veux partir, rien n'te retiens. Enfin si. Y'a toi qui t'retiens toi-même. C'pour ça qu't'es pas partie, en allant chercher ton sac. Parc'que quelque chose exerce une certaine fascination sur toi. Éveille ton intérêt. C'comme les Moldus qui r'gardent les images d'guerre au journal télévisé. 'Y sont choqués, et en même temps, ça les intéresse. C'moi, cette chose qui t'intéresse ? Suis-je à c'point différente des autres personnes qu't'as rencontrées jusqu'ici ?"

Elle fit à nouveau claquer sa langue. C'était plus parce qu'elle trouvait que ça donnait un p'tit effet théâtral plutôt que par sadisme pur. Enfin, bien entendu, c'était du sadisme pur de parler à cette fille sur ce ton, à mi-chemin entre la provocation et la le léger intérêt. Peut-être que ça la frustrait. Ou peut-être qu'au contraire elle trouvait ça grisant qu'on lui parle comme ça. Qu'on titille les sujets sensibles qu'elle n'avait pas l'habitude d'aborder. Oh, et puis, au diable les conventions. Au diable toutes ces petites magouilles insignifiantes. Katherine était pas venue à Poudlard pour se faire des amis. Théoriquement pas.

A cette pensée, un sourire étira ses lèvres. Ses dents blanches étincelèrent sous la pluie, et elle se recula. Écartant les bras, elle se mit à faire deux tours sur elle même. Doucement. La tête rejetée en arrière, sa longue cascade de cheveux bruns mouillée tombant mollement dans le vide. Sous le rideau de pluie qui recommençait alors à s'épaissir, ça devait être assez spécial comme spectacle. Déjà qu'à la base la scène n'avait rien de commun.

Et tandis qu'elle tournoyait avec douceur et légèreté, elle répétait en boucle dans sa tête la même rengaine. Sans s'arrêter. Elle commença à la murmurer, puis à la chantonner, à mi-voix. Les yeux clos, elle s'arrêta brusquement. Puis recommença son mouvement circulaire, les bras toujours écartés, la bouche légèrement entrouverte. Elle chantait pour de bon, cette fois, de sa voix claire :


"- Et alors, Mila ? Tu vas répondre quoi, cette fois ?"

Pluie. Tu es la meilleure alliée de l'étrangeté. Et merci. Merci à toi de créer tout ça autour de toi. Katherine s'amusait vraiment comme une petite folle à faire semblant de l'être.
30 nov. 2012, 22:35
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Mila se mordit les lèvres. Elle avait vu l’expression faciale de Kate se modifier peu à peu. Mince, POURQUOI elle lui avait dit tout ça ? A la base, Mila n’était pas comme ça. Bon… si. Elle l’était. Mais pas à ce point ! C’était cette satanée fille là, cette Kate, qui l’influençait. Elle voulait l’impressionner. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait, c’est que ça n’allait pas être une chose facile. Convaincre cette fille qu’elle n’était pas une nouille complètement faible et bête, c’était presque la mission impossible. Non, rectification. C’était VRAIMENT la mission impossible.

« - Mois j'ai rien d'spécial dans mon sac. Des bricoles, quoi. C'est vrai, si j'veux racketter quelqu'un, la première chose que j'r'garde, c'l'intérieur d'son sac. Mais moi, j'ai rien d'dans, d'particulier. Mais après tout, j'suis pas comme tout l'monde, hein ? »

Eh merde. Ce fut la première chose que pensa Mila. Voilà, elle s’était vraiment foutue dedans. En y réfléchissant, elle aurait dû courir après Inconnue et Alysson, repartir vers le château, quittes à ne pas rester sous la pluie.

Justement, la pluie. Depuis que Mila se trouvait sous ce déluge, elle se demandait pourquoi elle aimait cela. C’est vrai quoi. Bon, il faut avouer que c’était plutôt sa compagnie qui la refroidissait. Rien contre Kate, évidemment. Mais… Elle sentait bien qu’elle commençait à perdre cette partie. La partie d’un jeu très cruel. Sadique et tout. Tu fais un faux pas, tu tombes. Pour toujours. Et dans le néant, par surcroît. Dans le vide intergalactique, dans le vide… Le vide social. Enfin, pas réellement… Ce que Mila ressentait à ce moment est difficile à exprimer. Dans le vide… où sa dignité était morte.


« - Tu transportes donc quelque chose d'précieux avec toi ? Intéressant... »

*Non non non non non non non non non non !* pensa Mila. Kate se rapprochait de nouveau. De nouveau elle la voyait d’aussi près. De nouveau elle sentait cette odeur s’approcher… une odeur de métal froid. Glacial même. Une odeur de dégoût, d’amusement, une odeur tout simplement abominable pour une fille comme Mila. Elle avait presque envie de se boucher le nez. Cette odeur … ! Mais elle ne fit rien. Rien du tout.

Soit dit en passant : Kate était bien rentrée dans son piège.


« - La bêtise, c'est le fait de ne pas être qui on est vraiment. De cacher sa nature profonde. Enfin. Ou pas, en fait. C'peut être une bonne chose, pour s'protéger. Mais 'faut juste pas oublier qui on est. Ouais. C'ça, la bêtise. L'fait d'perdre total'ment son identité. T'crois pas ? »

Mila faillit exploser de rire. Encore une fois. Elle ne laissa rien paraître, évidemment. C’est bien Katherine Jones qui parlait de bêtise lorsqu’on cachait sa vraie nature ? Pff aha ! C’était… le monde à l’envers ! Comme si… comme si des personnes heureuses voyaient quelque chose d’autre que leur reflet dans le miroir du Riséd ! N’importe quoi, en gros.

La proximité de Kate dérangeait Mila. Vraiment. Elle remarqua quand même que la jeune fille était maquillée, ce qui semblait bizarre pour son jeune âge. Mais bon. Elle faisait ce qu’elle voulait hein.

« - Pourquoi t'es là ? J'en ai aucune idée. Mais s'tu veux partir, rien n'te retiens. Enfin si. Y'a toi qui t'retiens toi-même. C'pour ça qu't'es pas partie, en allant chercher ton sac. Parc'que quelque chose exerce une certaine fascination sur toi. Éveille ton intérêt. C'comme les Moldus qui r'gardent les images d'guerre au journal télévisé. 'Y sont choqués, et en même temps, ça les intéresse. C'moi, cette chose qui t'intéresse ? Suis-je à c'point différente des autres personnes qu't'as rencontrées jusqu'ici ? »

*Bien vu la brune*. C’est vrai. Elle avait tapé en plein dans le mille. Mila aurait pu répliquer 15 fois au moins, entre temps. Mais elle ne dit rien. Elle voulait voir jusqu’à quel point Kate allait essayer de la tirer vers le fond. Le vide. On y revient toujours à celui-là. Le grand vide noir. Elle allait sûrement essayer de la tirer si bas, que Mila n’aurait jamais de chance de remonter à la surface.

La pluie se faisait plus forte. Mila inspira un bon coup. Cette pluie était en même temps si bénéfique, belle, sous son ciel gris, mais en même temps elle était en train d’essayer de s’acharner sur un jeu qu’elle n’allait jamais de la vie gagner. C’est comme le loto moldu. Les gens y jouent, et pourtant, ils savent très bien qu’ils ne vont jamais gagner. Et malgré la pub « Ca arrive à tout le monde ! » , ils le savent. Le gros lot ne sera pas pour eux.

Justement, Kate sembla apprécier aussi le fait qu’il pleuve plus forte. Elle s’éloigna de la jaune, et commença à tournoyer sur elle-même, les yeux fermés. Un tour, deux tours… Une petite mélodie s’élevait dans le froid, une mélodie chantée. Chantée par Kate. Au début, elle n’était pas compréhensible. Puis, au fur et à mesure, elle devint audible.


« - Et alors, Mila ? Tu vas répondre quoi, cette fois ? »

*C’est vrai, Mila, tu vas répondre quoi ?*

Réfléchir. Il fallait qu’elle réfléchisse. Et vite. Trouver une réponse. Non ! Répondre à ses questions. C’était plus facile.

« Moi je trouve que justement, tu es comme les autres. Sauf que toi, tu dis ce que tu penses, tu montres qui tu es vraiment. C’est sûrement pas le cas de tout l’monde. »

Réponse NULLE ! Mais bon, tant pis. Toute façon, elle y était déjà, dans ce vide. Alors autant s’enfoncer. Entre nous, un peu plus bas ou un peu plus haut hein… Pis amadouer Kate, pour ensuite lui balancer un truc sadique à la tête… Pas mauvais comme idée. Ca allait pas marcher, mais bonne idée quand même.

« Si t’veux tout savoir, dans mon sac le seul truc précieux est ma baguette, et un vieux livre poussiéreux d’la bibliothèque. Alors si t’en veux, pas d’problème. »

Elle aurait pu écrire un livre à la limite. Les 10 conseils pour s’enfoncer lors d’une conversation qui craint déjà à la base. Par Mila Navy. Au moins, après avoir tombée dans le vide, elle gagnerait beaucoup d’argent, et serait connue. Mouais, pas mauvais non plus comme idée.

Alors, et puis tant qu’à faire, autant s’enfoncer encore plus ! Youpiii ! Bon, le seul point positif est que Mila pouvait répondre à chaque question dans l’ordre. Simplement parce que les paroles de Kate résonnaient dans sa tête. Sujet de la prochaine question : la bêtise !


« Pas faux, ouais. La bêtise c’est surtout d’montrer qui on est, mais qu’en fait on l’est pas vraiment. Je sais pas si tu me suis. Je me comprends, en tout cas. »

Et nous annonçons maintenant l’altitude de miss Navy : à une approximation de 15 000 mètres sous terre ! Mais bon. Autant se lancer. Autant se lâcher. Autant tout donner sur la fin. Une note tragique. Ouais, c’était cool ça.

« T’es la plus différente surtout parce que tu montres une facette de toi qu’on a pas l’habitude de montrer. La plupart des gens montrent leur face gentille et attentionnée, et toi au contraire tu montres la partie méchante et sadique que chacun a en nous. Un peu comme si toutes les faces obscures de tout le monde se regroupaient en toi. Mais j’suis sûre que t’as un bon fond. Sauf qu’tu veux pas nous l’montrer. Et oui, tu me fascines parce que justement ça m'intrigue. »

Adieu, monde cruel.
02 déc. 2012, 16:59
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Goutte de pluie. Tu tombes, dans une chute ininterrompue. Tu tombes, lente. Désordonnée. Tu es la plus belle chose que ces satanés nuages qui planent là-haut apportent. T'es fabuleuse. Unique, à ta façon. Complètement à notre portée. Et pourtant, aucun de nous n'a la capacité de t'atteindre. Tu es plus haute. Plus forte. Et si un malheureux a l'idée qu'il va pouvoir t'atteindre... tu lui prouveras le contraire en n'étant plus dès l'instant où vous entrerez en contact. Goutte de pluie. Tu es faible et préfère disparaître. Autant que tu me plais.

Katherine se frotta les mains. Parce qu'elle attendait impatiemment que Mila réponde, et aussi parce qu'elle avait un peu froid. Mais ça, ça n'était pas si grave que ça. Elle pouvait bien se contenter de dire que c'était dans l'attente de la réponse de son interlocutrice. Ça faisait plus classe. Peut-être un peu plus sadique, aussi. Enfin, l'autre s'exécuta :


"- Moi je trouve que justement, tu es comme les autres. Sauf que toi, tu dis ce que tu penses, tu montres qui tu es vraiment. C’est sûrement pas le cas de tout l’monde."

Une réponse comme une autre. De toute façon, qu'avait-elle à perdre ? Elle tentait le tout pour le tout. Même si ses sarcasmes étaient pas spécialement convaincants, c'était déjà ça de pris. Elle avait du répondant, voilà qui était certain. Pour le reste, advienne que pourrait. Et que pourrait advint.

"- Si t’veux tout savoir, dans mon sac le seul truc précieux est ma baguette, et un vieux livre poussiéreux d’la bibliothèque. Alors si t’en veux, pas d’problème."

Pourquoi ? Une ouverture pareille, ça se peaufinait, ça se travaillait. Plus que tout, ça permettait de s'engouffrer dans une brèche. Alors pourquoi venir tout gâcher en avouant un truc idiot ? C'était banal. Cette fille était-elle terrifiée à la simple idée de mentir, ou était-elle juste incapable de résister à la pression incessante que s'amusait Kate à exercer sur elle ? La question méritait méditation. Apparemment, le sujet de la bêtise aussi, puisqu'elle jugea important d'y répondre. Soit.

"- Pas faux, ouais. La bêtise c’est surtout d’montrer qui on est, mais qu’en fait on l’est pas vraiment. Je sais pas si tu me suis. Je me comprends, en tout cas."

Non, non. Montrer qui on est. En étant pas vraiment nous ? What ? Katherine ouvrit grand les yeux. Une expression qui lui était bien propre se dessinait sur son beau visage. La réflexion. Pour une fois, une minuscule petite fois, l'autre venait de dire un truc auquel elle n'avait pas de réponse directe. Ni tranchante. Et il fallait reconnaître que si on lui avait annoncé ça dix minutes avant, elle aurait éclaté de rire en disant un truc comme "Ah ! La bonne blague, j'me gondole !". M'enfin, elle aurait pas eu le temps, vu que Mila enchaînait déjà sur une nouvelle réplique... cinglante ?

"- T’es la plus différente surtout parce que tu montres une facette de toi qu’on a pas l’habitude de montrer. La plupart des gens montrent leur face gentille et attentionnée, et toi au contraire tu montres la partie méchante et sadique que chacun a en nous. Un peu comme si toutes les faces obscures de tout le monde se regroupaient en toi. Mais j’suis sûre que t’as un bon fond. Sauf qu’tu veux pas nous l’montrer. Et oui, tu me fascines parce que justement ça m'intrigue."

La bleue ne savait simplement plus sur quel pied danser. Non. Arrêtez tout de suite la machinerie de votre subconscient. Si elle savait plus où se mettre, c'est parce que la jaune (beh, mais quelle couleur, franchement !), n'arrêtait pas de lui fournir des réponses totalement incomplètes. Elle allait dans une direction, pour bifurquer, trois mètres plus loin. Vraiment, vraiment, vraiment désagréable. Parce qu'elle accompagne ça de cette espèce de sollicitude qui emplit les gens qui croient qu'ils sont normaux et qu'ils ont à faire à des idiots. Des naïfs qui se prennent pour le monde mais sont bien loin de l'être. Très loin, même. En tout cas, il était hors de question pour Katherine de se laisser mettre dans une case comme ça. Elle allait lui faire ravaler ses certitudes, à celle-là. Envolés, les à priori débiles. Pouf. Effacés.

"- Oui, j'dis c'que j'pense. Et parc'que je l'pense. Et parc'que c'est c'que j'suis. Donc, faut pas m'titiller là-d'sus. J'ai pas b'soin d'ton aide pour faire ma psychanalyse. J'ai pas b'soins d'psychanalyse. Nan. J'en ai pas b'soin. Et quand bien même ça s'rait l'cas, j'pense pas qu'j'vais m'amuser à aller t'parler à toi. Donc, you failed."

Pour rajouter de l'intensité à ses dires, la Première Année planta pour la première fois son regard dans celui de la Poufsouffle. Elle l'avait déjà regardé droit devant, mais jamais avec autant de conviction. Jamais avec autant de sérieux, non plus. Cela n'était plus amusant, à force. Il fallait tout envoyer bouler. La faire perdre ses moyens totalement. Ouais, c'était ça, que Kate voulait. Que cette fille-là prenne ses jambes à son cou et s'enfuie, emportant avec elle ses misérables certitudes. Et ce regard, fallait pas être doté du QI de Dumbledore pour saisir à quel point la fille à qui Mila parlait était pas là pour jouer. Plus, en tous cas.

"- J'suis pas comme tout l'monde. Mon credo, c'pas les papillons roses et la vie est belle. J'sais pas si j'ai un bon fond. J'pense qu'c'est l'cas, ouais. Mais quand bien même. Voir l'bonheur autour d'moi, c'juste pas mon truc. T'sais, c'pas compliqué. J'prends simplement pas mon pied m'faisant des.. des futures déceptions qu'les gens comme toi appellent amis."

Katherine avait lâché cette dernière phrase sans cacher son mépris. Mépris pour les faibles. Mépris pour ces mièvreries. Ces histoires d'amitié, ça lui donnait simplement envie de vomir. Et ce qu'elle voyait dans les yeux de Mila, c'est une fille normale. Pas banale, mais normale. Sans soucis apparents. Pas le genre de trucs qui vous hantent un passé au point de vous empêcher de dormir la nuit. Les blessures quotidiennes. Qui brisent quiconque ne l'est pas déjà. De toute façon, on est tous destinés à être brisés. Le truc c'est que des gens se dressent contre ça.

"- Pourquoi t'm'as pas fait croire qu'y'avait un truc dans ton sac ? T'aurais pu t'moquer d'moi. Et t'venger de t'faire rabaisser tout l'temps sans éveiller l'moindre état d'âme. Ça t'révolte pas, mon comport'ment ?"

Puis, se passant la langue sur ses lèvres gelées, Katherine décida d'achever tout ce beau discours sur la réponse qui méritait le plus d'être considérée. Enfin, du moins, selon elle.

"- T'pens'rais donc qu'la bêtise s'rait tout simplement l'ignorance d'sa propre identité ? Mmmh. J'ai rien contre l'idée, mais faudrait qu'tu m'aiguilles un peu plus, pour qu'j'voie si j'te suis."

C'était de loin pas une main tendue. C'était pas non plus une invitation à la causette. Juste la façon dont l'intérêt d'une gamine intelligente se réveille soudainement. Paraît que la pluie draine la réactivité et l'imprévisibilité des gens. Ce qui aurait été top, c'est qu'on aie été un soir d'orage. Comme ça, personne n'aurait pu soupçonner Kate d'être la source de toute cette électricité qui flottait dans l'air.
02 déc. 2012, 17:58
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Ce matin, Shelly était d’assez bonne humeur malgré l'horrible pluie qui tombait dans le pays. Elle avait vu deux jeunes filles dans le parc, qui devait sans doute aimer la pluie. Katherine Jones, une fille dont Shelly était en colère, puis Mila. Une jeune fille que Shelly ne connaissait pas. Shelly est une fille qui se sous-estime tout le temps depuis la mort de sa chère et tendre mère. Elle était souvent triste, malgré ses bonnes notes à l'école. Après avoir vu les filles, Alysson avait fait son apparition, puis elle avait parlé toute les deux tranquillement. Mais Shelly était énervée contre Katherine et elle aller revenir pour régler ses comptes. Voyez-vous, Shelly aimait beaucoup Katherine, Mais ce temps-là est terminé depuis longtemps ! Elle s'était beaucoup disputé avec cette dernière malgré son tempérament à vouloir avoir beaucoup d'amis.

La pluie. Souvent, les gens se disputent sous la flotte, s'insulte sous la flotte se bagarre même sous la flotte. Shelly était très bagarreuse, elle avait un " Bad temperament " comme disent les Anglais. Voyez-vous, Shelly est une jeune gamine originaire de France, son pays adorer ! Là-bas, elle avait beaucoup de problèmes malgré son jeune âge. Dans toutes ses écoles primaires, elle avait eu des problèmes horribles. " Shelly fugue en dehors de l'école sans explication, Shelly tape, griffe, mord plusieurs camarades de classe, nous ne comprenons pas son comportement, Shelly insulte une professeur qui ne faisait que l'aider. " L'aider ? N'importe quoi ! Aucun professeur à part ceux de Poudlard n'a été gentil avec elle ! Shelly avait toujours été réservé pendant son enfance en tant que moldu. Mais quand elle a appris que c'était une sorcière, elle a été folle de joie et depuis qu'elle est arrivé à Poudlard, elle est très loquace avec les gens de Serdaigle. Elle aimait être gentille avec des gens en difficultés, elle aimait être gentille avec des gens drôles. Elle adorait les professeurs de Poudlard. Elle les aimait dix fois plus que ses désolants professeurs moldus ! Enfin brève, Shelly n'est pas une fille méchante, mais elle est bagarreuse et elle peut quelques fois offenser. Shelly est comme un petit chiot qui joue avec son maitre ou ses frères et sœurs.

Enfin bref, sous la pluie battante et désolante, Shelly quitta son amie Aly' pour aller régler ses comptes avec une fille, peut-être que le temps que Shelly n'était pas la avait changée . Peut-être que Mila et Katherine sont en train de se battre et qu'un préfet est venu régler leur compte ! Shelly sourit, c'était très rare que cette fille fût méchante, mais il faut dire que les choses on changeait et que pour une fois, Katherine l'élève parfaite et adorée des profs aurait une heure de colle ! Shelly rit seule. Sans prévenir, elle se retourna et elle monta la pente jusqu'à l'endroit ou était les deux jeunes élèves. Quand elle les vit, elle partit se cacher derrière un gros arbre et elle écouta leur pitoyable conversation.


"- Pourquoi t'm'as pas fait croire qu'y'avait un truc dans ton sac ? T'aurais pu t'moquer d'moi. Et t'venger de t'faire rabaisser tout l'temps sans éveiller l'moindre état d'âme. Ça t'révolte pas, mon comport'ment ?"
dit la petite Katherine.

Apparemment, la conversation prend vraiment une autre tournure et peut-être allait-il avoir de la bagarre comme l'avait prédit Shel'. Elle vit que Katherine avait pris son air "Miss Poudlard" .


"- T'pens'rais donc qu'la bêtise s'rait tout simplement l'ignorance d'sa propre identité ? Mmmh. J'ai rien contre l'idée, mais faudrait qu'tu m'aiguilles un peu plus, pour qu'j'voie si j'te suis."


Shelly était maintenant énervée et elle allait répondre à Katherine. Elle commençait à lui taper le système cette gamine, elle se croyait supérieurs aux autres . Balivernes ! Cette jeune fille aurait mieux fait d'être à Serpentard qu'à la noble maison de Serdaigle, elle salissait la réputation de la noble maison ! Shelly sortit de sa cachette et elle dit :

" Mila, tu n'en as pas marre de cette fille pitoyable . Moi elle commence sérieusement à me bourrer le crâne ! "

Shelly regarda les deux filles tours à tours avec son air supérieur que les gens détestaient, elle le faisait exprès car elle adorait énerver les gens. Puis elle lâcha un grand sourire à Mila, car elle n'y pouvait rien si elle avait une dent contre Katherine Jones, la pauvre ! Elle ne devait rien comprendre ! Une fois elle l'aime bien et une fois elle déteste Katherine. Shelly vit dans le regard de Mila que ce n'était pas une fille méchante. Elle fusilla du regard Katherine. En espérant que cette dernière allait réagir comme une furie. Allait-il avoir de la bagarre ? Ça sentait les embrouilles à pleins nez ! Shelly donna un Chocogrenouille à Mila car elle voulait être amie avec cette dernière.

" Je m'appelle Shelly Randall."
09 déc. 2012, 22:04
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Calie Pamova lisait tranquillement dans le salon des Serdaigles. Du coin de l'œil, elle s'aperçut qu'une pluie fine tombait, et venait écraser ses gouttes sur les carreaux de la salle. En ayant marre de rester enfermée toute la journée, l'envie de sortir dans le parc prit soudainement la jeune fille. Elle posa son livre sur une table, enfila sa cape et sortit. Trouver son chemin jusqu'à la sortie ne fut pas chose facile ... Fichu château ! Une fois tous les étages du château descendus, Calie trouva enfin une porte qui menait au parc. Elle l'ouvrit. L'air frais s'engouffra, décoiffa les cheveux de la sorcière et souleva sa cape. Quelques gouttes vinrent frapper son visage. Elle les essuya d'un revers de main, et avança d'un pas décidé sur l'herbe mouillée.

Elle se sentait bien. Une sensation de liberté l'envahissait. Le vent, la pluie, le bruit des gouttes qui s'écrasaient sur son visage. Bonheur. Plus que ça. Euphorie. Calie voulait rire. Simplement. Sans raisons. Cette première année à Poudlard n'était pas facile pour la jeune fille. Ses parents lui manquaient. C'est pourquoi chaque instant comme celui ci lui faisait du bien.

C'est le sourire aux lèvres qu'elle marchait en balançant ses bras, d'un air jovial. Après avoir parcouru plusieurs mètre, elle s'arrêta quelque instants pour contempler le paysage qui entourait Poudlard. Au loin, elle voyait le lac. Elle n'y était pas encore allé. *Un autre jour.* Plus loin devant elle, elle aperçu trois silhouettes. En s'avançant vers elles, elle en reconnu deux. C'étaient deux Serdaigles, qu'elle avait déjà croisées dans leur salle commune. Mais elle ne se souvenait pas de leurs noms. Avec elles se tenait une jeune fille qui portait les couleurs de Poufsouffle.
Se sentant un peu seule depuis son arrivée à l'école, elle prit son courage à deux mains et s'avança vers le groupe de filles. Arrivée à trois mètres, elle sentit une tension dans l'atmosphère. Comme si un orage approchait. Mais cet orage ne venait pas du ciel, mais bel et bien du groupe de fille. Calie hésita, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière, elle était beaucoup trop près d'elles pour prétendre passer par ici par hasard.


" Mila, tu n'en as pas marre de cette fille pitoyable . Moi elle commence sérieusement à me bourrer le crâne ! "

C'était une des Serdaigles qui avait parlée. Elle s'adressait à la jeune Poufsouffle. *Mais qu'est-ce qui se passe ici ...* D'un naturel calme, Calie ne savait pas trop comment intervenir dans de telles conditions. Elle décida de tout simplement faire savoir aux trois autres qu'elle était là.

"Hum … Bonjour. Désolé d'm'incruster comme ça, mais ça a pas l'air d'aller… Vous avez besoin d'aide?"

Elle se sentit soudainement très ridicule face aux trois autres jeunes filles.

It's just a goodbye ~~
10 déc. 2012, 21:56
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Mila s’en mordait vraiment les doigts d’avoir répondu tout ça. C’est vrai, cette KJ était vraiment une fille qui était très difficile de cerner. Pire, même. Elle était tout simplement impossible à comprendre. Et puis, vu la tête qu’elle faisait, les réponses ne lui plaisaient pas. Mais bon. Tant qu’à faire, hein.

« - Oui, j'dis c'que j'pense. Et parc'que je l'pense. Et parc'que c'est c'que j'suis. Donc, faut pas m'titiller là-d'sus. J'ai pas b'soin d'ton aide pour faire ma psychanalyse. J'ai pas b'soins d'psychanalyse. Nan. J'en ai pas b'soin. Et quand bien même ça s'rait l'cas, j'pense pas qu'j'vais m'amuser à aller t'parler à toi. Donc, you failed. »

Quoi ? … Pardon ? Mais… où elle allait chercher ça ? Décidément, plus Mila creusait, plus Katherine devenait bizarre. On lui en avait déjà parlé, de tout ça, elle ne savait plus qui lui avait dit… Bref, donc on lui avait déjà dit, mais à ce point-là elle ne l’aurait jamais imaginé. C’est vrai, comment une fille aussi belle pouvait être aussi … aussi … aussi comme ça ?!

Mais Kate n’avait pas fini. La suite suivait. Mais avant cela, Katherine plongea son regard dans celui de la Blairelle. Un regard perçant, comme si elle voulait fouiller au fin fond de Mila. Un regard … flippant même. Mila réprima un frisson. Ah, elle lui filait la chair de poule. Mais plutôt parce qu’elle se demandait comment on pouvait être si… si bizarre. Elle ne trouvait pas d’autre adjectif pour la qualifier. Etrange. Oui, c’est ça. Etrange et bizarre.

« - J'suis pas comme tout l'monde. Mon credo, c'pas les papillons roses et la vie est belle. J'sais pas si j'ai un bon fond. J'pense qu'c'est l'cas, ouais. Mais quand bien même. Voir l'bonheur autour d'moi, c'juste pas mon truc. T'sais, c'pas compliqué. J'prends simplement pas mon pied m'faisant des.. des futures déceptions qu'les gens comme toi appellent amis. »

Mila ? Avoir des amis. Ahah ! La blague. Mila n’avait pas d’amis. Du moins, par pour l’instant. Ce qu’elle aimait, c’était avoir des connaissances, pouvoir leur parler quand elle les voyait, mais ensuite les appeler « amis »… Pas vraiment, non.

« - Pourquoi t'm'as pas fait croire qu'y'avait un truc dans ton sac ? T'aurais pu t'moquer d'moi. Et t'venger de t'faire rabaisser tout l'temps sans éveiller l'moindre état d'âme. Ça t'révolte pas, mon comport'ment ? »

Justement. Elle venait de poser le doigt dessus. Mila ne voulait pas se venger. Et si, évidemment que son comportement la révoltait. Mais bon. A quoi ça allait lui servir d’essayer de l’entraîner avec elle dans ce vide hein ? A rien. Alors autant continuer à descendre toute seule.

« - T'pens'rais donc qu'la bêtise s'rait tout simplement l'ignorance d'sa propre identité ? Mmmh. J'ai rien contre l'idée, mais faudrait qu'tu m'aiguilles un peu plus, pour qu'j'voie si j'te suis. »

Mila en avait marre. Marre de se faire marcher dessus. Elle savait très bien, au fond d’elle-même qu’elle n’avait pas les capacités de rétorquer. Elle regarda au loin. La pluie continuait de tomber, d’un son beau et régulier. Les cheveux de Mila étaient tous mouillés. Tout comme son sac, et ses habits. Tout. Tout était mouillé. Mais ça ne la dérangeait pas.

Elle sentait la conversation dégénérer. Un peu comme un pétard mouillé du Dr. Flibuste près à exploser. Elle ne savait pas comment faire pour se sauver. Encore un peu, et elle allait partir. Elle avait vraiment envie de tourner le dos à cette folle, et retourner lire le Quidditch à travers les âges à la bibliothèque. Au chaud. Loin de cette pluie. Cette pluie si bénéfique.

Soudain, avant que quoi ce soit n’arrive, elle sentit tous ses sens en alertes. Un peu comme l’appel d’un scrutoscope intérieur. Elle eut juste le temps de retourner, et vis inconnue sauter de derrière un arbre et s’écrier :

« Mila, tu n'en as pas marre de cette fille pitoyable. Moi elle commence sérieusement à me bourrer le crâne ! »

Puis, son regard passa de Mila à Katherine, de Katherine à Mila, et de Mila à Katherine. Puis, elle lança un sourire à Mila. Mila hésitait à y répondre. Un répondit donc d’un sourire crispé qui signifiait quelque chose comme « Oh ! encore toi, tiens. » Ni désespérée de la voir, mais pas heureuse non plus.

Inconnue lui tendit alors un chocogrenouille (un chocogrenouille édition spéciale Noël) et lui dit :

« Je m'appelle Shelly Randall. »

Ahhh voilà ! Shelly ! Alléluia ! Elle s’était enfin présentée. Pas trop tôt hein. Mais Mila décida de ne rien dire. Elle ne voulait pas être méchante. Ni gentille, d’ailleurs. Cette conversation sous la pluie la révoltait vraiment. Elle voulait juste avoir la paix, en fait.

Ah, la paix ! Quel beau mot. Que Mila ne put malheureusement pas méditer, puisqu’une nouvelle voix, derrière elle, se fit entendre.

« Hum … Bonjour. Désolé d'm'incruster comme ça, mais ça a pas l'air d'aller… Vous avez besoin d'aide? »

C’était une petite Serdaigle. Encore une ! Ma parole, mais il y avait eu une réduction spéciale pour rentrer à Serdaigle ou bien ? Mila se souvint du nombre de personnes à Poufsouffle. Elles devaient être autant que tous les Serdaigles présentes. Oui non, quand même pas. Mais n’empêche qu’avoir, d’un coup, trois bleues en face… Elle se sentait vachement minoritaire, la jaune. Vachement.

Mila se tourna alors vers Shelly. Elle avait une idée. Elle lui prit le chocogrenouille des mains (à la radio à transmission magique ils avaient dit que c’était les meilleurs, avec un nouveau goût plus prononcé) et lui répondit :

« Hey ! Comme tu dois déjà le savoir, moi c’est Mila. Et pas d’surnom. Juste Mila. Pas de Milouille qui tienne. »

Autant être claire. Les surnoms, y’avait rien de pire. Rien qu’y penser… erk. C’est comme porter un chapeau rouge de père noël, ou PIRE : danser une danse débile devant tout le monde. Brr. Ca fait des frissons. Ce genre de trucs… non, vraiment pas. C’est des trucs comme ça qui sont inacceptables dans la vie.

Puis Mila se tourna vers la nouvelle venue.

« Non non, t’inquiète on a pas besoin d’aide. On batifole joyeusement sous la pluie, on chante tous ensemble, on s’aime. Normal quoi. ‘Fin après si tu veux t’incruster, pas d’problème. On a les bras grands ouverts pour les nouveaux venus. J’veux dire, on accepte tout le monde. On est pas du genre méchants à rejeter tout le monde. Hein ? »

Oui, elle provoquait Katherine. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Tant pis, elle répondrait pas à ses questions complexes. Mais maintenant elle pourrait montrer qui elle est vraiment. Mila la folle.

« Moi j’propose un saute-mouton. Ou alors on peut encore rester planter là jusqu’au repas. ‘Sachant que c’est encore long, hein. Bon après, si vous avez des propositions, j’suis toute ouïe. Tant qu’on s’emmerde pas comme des rats morts, ça m’va. ‘Fin après si vous voulez rien faire, j’vous suis. J’fais que proposer. »

Suicidaire ? Mais nooon. Pas du tout ! Sauter d’un pont ? Fastoche pff.

Puis, elle se tourna vers Katherine. Avant, elle ne parlait qu’aux 2 autres Serdaigles, la nouvelle arrivée et Shelly. Depuis le début de la conversation, Mila se demandait si elle devait lui dire ou pas. Elle avait hésité un certain temps. Mais maintenant elle était décidée à lui dire.

Roh et puis, Mila avait pas envie de répondre à ces vieilles questions tordues. Pourquoi on devait avoir une conversation sur la base de Katherine et pas sur la base de Mila ?

« Au fait, miss, sache que t’as ton œil droit légèrement plus bas que le gauche. Rien d’grave, hein ! J’voulais juste te le dire. »

Le tout, agrémenté d’un sourire, évidemment.
11 déc. 2012, 12:43
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
« Non non, t’inquiète on a pas besoin d’aide. On batifole joyeusement sous la pluie, on chante tous ensemble, on s’aime. Normal quoi. ‘Fin après si tu veux t’incruster, pas d’problème. On a les bras grands ouverts pour les nouveaux venus. J’veux dire, on accepte tout le monde. On est pas du genre méchants à rejeter tout le monde. Hein ? »

*Elle se fout de moi là ou quoi?* La jeune jaune (qui apparemment se prénommait Mila) venait de lui sortir cette réplique comme on dit "bonjour". Naturellement. Sans réfléchir. *Où est-ce que je suis tombée...*

« Moi j’propose un saute-mouton. Ou alors on peut encore rester planter là jusqu’au repas. ‘Sachant que c’est encore long, hein. Bon après, si vous avez des propositions, j’suis toute ouïe. Tant qu’on s’emmerde pas comme des rats morts, ça m’va. ‘Fin après si vous voulez rien faire, j’vous suis. J’fais que proposer. »


... Calie la regardais, le regard vide. La réplique de Mila ne voulait tellement rien dire, que la jeune Serdaigle ne savait pas comment y réagir. La Poufsouffle était vraiment étrange. D'où venait-elle pour sortir des réplique pareilles? Calie trouvait ça amusant... Surtout venant d'un fille qui n'avait que 11ans. Elle sourit sans vraiment le vouloir. Mais la situation était tellement invraisemblable!
Mila se tourna vers une des Serdaigles, Katherine. Elle sembla hésiter un instant puis lança :


« Au fait, miss, sache que t’as ton œil droit légèrement plus bas que le gauche. Rien d’grave, hein ! J’voulais juste te le dire. »

Calie souleva un sourcil, étonnée. Elle esquissa un sourire. Pas pour ce que la jaune venait de dire, mais parce qu'elle attendais avec impatience la réaction de la Serdaigle. Elle avait vaguement entendue parler du caractère de Katherine. Et vu où en était arrivée la discussion, il avait dû être mis à rude épreuve par Mila. Celle-ci avait l'air de lui tenir tête. La jeune fille se sentait un peu étouffée par autant de gros caractères. Elle était loin d'être du genre à chercher les problèmes ou les conflits. Mais toute cette histoire l'intéressait. Voire même la divertissait. Elle n'avait rien d'autre à faire en cette journée pluvieuse. C'est pourquoi elle décida de rester, et d'observer ce qui allait se passer.

It's just a goodbye ~~
23 déc. 2012, 09:27
It's raining men ~ Hallelujah !  Libre 
Vous connaissez ce moment d'absence ? Mais si, un petit effort, allez, je suis sûre que vous le connaissez. Vous êtes là. Planté là, comme un piquet. Avec d'autres personnes. Alors qu'en fait, vous êtes pas plus avec qu'eux qu'avec le Chinois qui cultive dans sa rizière, à l'autre bout de la terre.

Bah Katherine, à ce moment là, venait d'avoir cette drôle de sensation. Cette espèce de flottement, un peu bizarre, qui la transportait autre part. Dans un ailleurs qui s'appelle méandre de pensées. Où s'entremêlent un tas de réflexions, de pensées contradictoires. Et tout en étant là-bas, elle lâchait des paroles à Mila. Sans même y réfléchir. Sans se forcer. Parce qu'elle savait que tout ce que son cerveau lui envoyait aux lèvres était un tissu de vérités. C'est pourquoi elle s'était laissée aller. Sauf que les éléments étaient pas de son côté.

Shelly Randall, non contente de s'être incrustée, quelques secondes plus tôt, et d'avoir reçu la plus belle paire de claques fictives qu'il soit, venait de débarquer, tout sourire, les yeux brillants. Une lueur bagarreuse au fond du regard. Ce qui fit lever un sourcil à Kate. Elle allait pas se laisser impressionner. Ni tomber assez bas pour se mettre à frapper cette malheureuse. Au fond, que peuvent les faibles à ce qu'ils sont ? Ils avancent, dans leur faiblesse, et c'est tout. C'est comme un carcan qui les empêche de voir qu'ils sont dans le faux. Ils aiment, ils pardonnent, ils cherchent des solutions à tous les problèmes. Ils sont dans une logique qui n'en est pas une. Ils craignent.


"- Mila, tu n'en as pas marre de cette fille pitoyable ? Moi elle commence sérieusement à me bourrer le crâne !"

Katherine voulait rien dire. Pas pour l'instant. Ça servait simplement à rien, de lui tomber dessus dès les premiers mots. Il fallait varier les plaisirs, et pas se laisser aller. D'ailleurs, elle ne doutait pas que la jaune allait lui servir d'intermédiaire en remballant Shelly. Ça lui donnait envie de se marrer, parce qu'elle la testait encore, sauf qu'elle s'en rendait pas tout à fait compte. Sauf que là, nan, apparemment, la Pouffy était pas décidée à parler. Elle sourit. Quelle hypocrite. Ou quelle idiote. Au choix. De toute façon, la machine Randall-je-veux-que-tout-le-monde-soit-ma-copine s'était mise en marche, tandis que la bleue proposait une Chocogrenouille à Mila... qui l'accepta.

"- Je m'appelle Shelly Randall."

Comme si quelqu'un sur terre avait jamais entendu parler de la petite, la fragile, la jeune Shelly Randall. La bonne blague. Tout le monde connaissait son nom, ou presque, et c'était pas des fleurs, qu'on lui jetait à la figure. Ou alors c'était juste que Katherine et son oreille sélective, décidaient simplement de prêter attention aux conversation qui faisaient du tort à sa camarade. Bref, Mila répondit pas. C'est une autre voix, qui retentit. Une nouvelle voix.

"- Hum … Bonjour. Désolé d'm'incruster comme ça, mais ça a pas l'air d'aller… Vous avez besoin d'aide?"

Non, non, ils n'avaient pas besoin d'aide. Kate, levant les yeux au ciel, lâcha un soupir, et leva la tête. Il ne pleuvait presque plus. De temps en temps, une goutte lui tombait sur la nuque, pour se glisser le long de son dos. Son échine se crispait alors, et elle serrait les dents. Fallait que cette conversation se termine. Parce que ça commençait à sentir le chien mouillé. Elle prit même pas la peine de remballer la nouvelle arrivante. D'ailleurs, Mila, qui entre temps s'était présentée, commençait à partir dans son délire.

"- Non non, t’inquiète on a pas besoin d’aide. On batifole joyeusement sous la pluie, on chante tous ensemble, on s’aime. Normal quoi. ‘Fin après si tu veux t’incruster, pas d’problème. On a les bras grands ouverts pour les nouveaux venus. J’veux dire, on accepte tout le monde. On est pas du genre méchants à rejeter tout le monde. Hein ? Moi j’propose un saute-mouton. Ou alors on peut encore rester planter là jusqu’au repas. ‘Sachant que c’est encore long, hein. Bon après, si vous avez des propositions, j’suis toute ouïe. Tant qu’on s’emmerde pas comme des rats morts, ça m’va. ‘Fin après si vous voulez rien faire, j’vous suis. J’fais que proposer."

S...Saute-Mouton ? La paupière de Katherine se mit à tiquer dangereusement. Vous savez, comme quand vous êtes en manque de magnésium, là. Bah c'était limite le cas de la bleue. Sur qui elle était tombée ? Elle fit un pas en arrière. Parce qu'elle connaissait pas mal ce genre de phrases, empreintes de douceur, mais surtout d'une espèce de folie. Ça lui rappelait des souvenirs. Des odeurs, des sons. Des images. Elle dut se contenir, pour ne pas foncer droit sur Mila, lui flanquer un aller-retour, et repartir, sans demander son reste. On joue pas, à ces choses-là. Bref, la nouvelle arrivante semblait se demander avec qui elle venait d'engager une conversation. Sa tête avait l'air normale. Une Serdaigle, pour sûr. Même sans regarder l'uniforme, ça se sentait qu'elle en avait dans le crâne. A elle de prouver si elle savait exploiter son intelligence.

"- Au fait, miss, sache que t’as ton œil droit légèrement plus bas que le gauche. Rien d’grave, hein ! J’voulais juste te le dire."

Kate pouffa. Parce que ça la faisait triper, que Mila l'appelle "Miss", alors que Shelly s'évertuait à lui faire une réputation de "Miss Poudlard", comme elle l'appelait. Soit. On était pas au bout de nos peines, les enfants, je vous le dis. En tout cas, la jaune pétait un câble. Parce qu'elle s'abaissait à un truc physique. Si elle voulait, on pouvait jouer à ce petit jeu un moment. Alors, affichant cet air d'ange, qui jurait parfaitement avec ses paroles, la Serdaigle lâcha :

"- La plupart des gens cherchent à compenser leur r'tard intellectuel par rapport à une aut'personne en lui cherchant des défauts ph'sique. J'me sens flattée, ma chère."

Pas la peine de dire des mille et des cent alors qu'on pouvait juste ridiculiser quelqu'un en un tour de main. Ou de langue, plutôt. Les yeux de Katherine passèrent de Mila à la nouvelle arrivante, qui avait pris le parti du silence, ce qui fait qu'elle arrivait en pôle position au classement de la plus maligne des trois. Kate appréciait ceux qui comprenaient qu'il valait mieux se taire, dans ce genre de situations. Néanmoins, elle voulait tester la faculté de réponse de la nouvelle bleue. C'est vrai, quoi. Faut pas non plus espérer qu'elle l'ait casée direct, comme ça, sans le moindre test. C'eut été trop beau.

"- Alors t'viens d't'intégrer à nous. Soit. A tes risques et périls, t'l'as sans doute saisi. Ca t'embrouille pas, d'te r'trouver sous la pluie, au milieu d'nous ?"

Faisant claquer sa langue, elle jeta un regard de défi à Shelly, histoire de lui montrer qu'elle la méprisait bien comme il faut, mais qu'elle aurait préféré se faire vomir, plutôt que de lui accorder la moindre attention aux vus et aux sus de tous.