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25 juin 2014, 14:16
C'est l'effet Papillon
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Si le battement d'ailes d'un papillon quelque part au Cambodge
Déclenche, sur un autre continent, le plus violent des orages
Le choix de quelques-uns dans un bureau occidental
Bouleverse des millions de destins, surtout si le bureau est ovale


Plus grand parc du centre de Londres, Hyde Park était l'un des lieux incontournables que tout bon touriste s'évertuait à visiter, à peine avait il posé le pied dans la capitale anglaise. Autrefois le lieu de concerts incroyables, le parc jouissait d'un environnement agréable, dans lequel il était séduisant de flâner des heures entières à la recherche d'un coin de verdure et de calme, propice à la réflexion. Aujourd'hui, non loin de l'arbre sous lequel le petit Enaël s'était installé, le Speakers' Corner accueillait un orateur à la langue bien pendue, ce qui avait le don de faire sourire le jeune garçon. Il n'y avait qu'ici pour qu'un tel besoin d'expression soit rassasié ! N'écoutant que très brièvement les paroles qui prenaient écho avec les piaillements des oiseaux, il sortit de son petit sac en besace une boîte dans laquelle une forme vague semblait s'agiter en tout sens.

Dans quelques jours, Poudlard réouvrait ses portes pour accueillir les nouveaux premières années. Avec un petit pincement au cœur qui trahissait sa propre nostalgie, le futur deuxième année ne put se remémorer que les meilleurs moments de sa première année : sa rencontre avec Ambre, puis sa nomination au poste de préfet par Monsieur Blackstorm, son titre d'élève du mois... Autant d'évènements qui n'avaient pu que ravir le jeune garçon, même si d'autres moments étaient venus ternir le tableau, notamment sa bousculade avec Meilla ou encore lorsqu'il avait été enfermé dehors en seule compagnie d'Elisabeth. Quand il y songeait, beaucoup de filles étaient intervenues dans sa vie l'année dernière. À croire que Poudlard ne retenait en son sein que les jeunes filles du monde entier. Espérons que cette année, il se trouve quelques amis-garçons !

Mais avant de revenir à Poudlard, une dernière tâche et non des moindres lui incombait : redonner sa liberté à son papillon. Oui, vous savez, l'espèce de bestiaux volant que Miss Keating avait eu la bonté de donner en devoir d'été aux premières années. Il n'y avait pas à dire, cette femme était pleine de surprises... Pourtant, le devoir n'avait pas été de tout repos. Bien au contraire. Cette expérience s'était révélée être un parfait carnage. Doté ou non de conscience, le futur papillon s'ingéniait à rendre la vie du préfet en chef misérable. Autant constater que la complicité qui aurait pu être créée s'était transformée en haine profonde. Alors qu'un dernier regard entre les deux compagnons d'infortune avait lieu, une branche craqua au loin, quelqu'un était là...


Sombre crétin, vas tu me relâcher pour de bon ! Je n'en peux plus. Ca va faire deux mois que je vois ta petite tête avec ton nez, à en faire pâlir Cyrano ! Et puis au moins, je serai indépendant, je n'attendrais plus que Môsieur daigne se lever pour me nourrir !
Mais qu'est ce que t'attends, bouffon de blaireau. Voilà maintenant que t'écoute la mélodie de la nature. Tu t'es cru dans un Disney ou... ? Mais lââââââche moiiiii !
avait alors débité, par on ne sait quel moyen, mais en tout cas à lui même, le papillon qui s'était dénommé : Candy

Libre

25 juin 2014, 17:30
C'est l'effet Papillon
C'était la première fois que Kaeyann mettait les pieds à Hyde Park, et la jeune fille se demandait bien pourquoi elle ne l'avait pas fait plus tôt. L'endroit était splendide, calme, serein, et, pour la fervente amatrice de verdure qu'elle était, c'était le paradis. La rouquine avait même réussi à semer ses parents, au détour d'un orme centenaire. Les pauvres, ils ne pouvaient pas concevoir que leur plus jeune fille, la prunelle de leurs yeux, ait besoin d'un peu d'indépendance. À leurs yeux, elle n'était encore qu'une enfant, mais à bientôt treize ans, Kaeyann n'avait plus envie de se balader dans le parc, main dans la main avec son papa... Elle retournerait à Poudlard très bientôt, et cette perspective la remplissait de joie. Là-bas, pas de parents pour la materner, pas de grandes sœurs pour la surveiller, juste des amis, de la magie, et un parc qui n'avait pas à rougir devant celui qu'elle arpentait présentement. C'était quoi, le mot, tout à l'heure? Ah, oui: paradis.

Kaeyann marchait en caressant les troncs d'arbres du bout des doigts, les yeux fermés et le visage offert au soleil. De loin, on aurait pu croire que la jeune fille était un peu simple d'esprit, car un sourire un peu béat s'étirait sur ses lèvres alors qu'elle avançait lentement entre les petits bosquets touffus qui bordaient le sentier, mais ceux qui la connaissaient savaient qu'elle aimait simplement BEAUCOUP tout ce qui était vert et vivant.

Quelque part sur sa droite devait se trouver une petite scène, car Kaeyann entendait les échos d'un discours, ponctué des rires d'un petit attroupement. La jeune fille aurait pu s'en approcher, aller voir de quoi il s'agissait, mais elle avisa plutôt un jeune garçon, installé sous un arbre quelques mètres devant elle. Il avait à la main une boite aux parois transparentes, et il la tenait à la hauteur de ses yeux, une expression indéchiffrable passant sur son visage. Kaeyann reconnut là un élève de Poudlard, s'apprêtant à mettre un point final à son expérience avec un papillon.


«Miss Keating donne encore ce devoir de vacances, alors?»

Kaeyann s'approcha de lui, l'air engageant, son éternel sourire coquin au coin des lèvres.

.oOo.Kaeyann Hirondella.oOo.C'est dans le brouillard qu'une rencontre est belle.oOo.
Capitaine des Red Lights ~ Préfète ~ Tutrice ~ Gryffon d'Argent
♦ Élève du mois de Février 2014♦

25 juin 2014, 17:56
C'est l'effet Papillon
De tout Londres, Hyde Park était le lieu que Roxane évitait avec le plus de soin possible. Il lui rappelait trop de souvenirs d'enfance qu'elle avait eu le loisir d'oublier au fil des années, mais dont des bribes lui revenaient quelquefois, lorsque dans un triste moment d'ennui - elle n'avait pas pour habitude de ressasser le passé, c'était bon pour les autres ça -, elle s'aventurait dans les sombres méandres des albums photos, plein de clichés plus ou moins frais relatant des époques pour la plupart bien trop lointaines. Ou quand justement, elle s'aventurait dans Hyde Park, le seul, avec ces immenses étendues d'herbe émeraude, qui réussissait à la rendre quasi-nostalgique, ce dont elle avait horreur. Elle se débrouillait généralement pour occulter ce passé qui se plaisait à la tirailler de tous côtés, mais cette entreprise excessivement ardue ne rencontrait pas à tous les coups un succès jouissif. Pas que Roxane ait connu une enfance malheureuse, loin de là : elle avait sûrement été la gamine la plus câlinée, aimée voire adulée de tout Londres, du fait de l'exception qu'elle représentait - sa mère souffrant d'une maladie lui causant des problèmes de maternité sans pareils. Ce n'était donc pas ça qui posait un tant soit peu problème, mais bien l'idée de voir ses souvenirs la rattraper pour l'attirer en arrière, pourquoi pas lui faire regretter cette époque où tout paraissait si simple, comme si la vie n'était qu'un long fleuve tranquille sur lequel on se laisserait ballotter doucement, la tête pleine de rêves et les yeux plein d'étoiles.

Voilà pourquoi, alors qu'elle foulait le sol impeccable de Hyde Park, pour des raisons insignifiantes qu'il n'est pas la peine d'évoquer ici, Roxane était affublée d'une bouille on ne peut plus déterminée, regard au loin, dos droit et démarche assurée ou presque : elle voulait quitter les lieux au plus vite, histoire d'avorter la nostalgie qui menaçait de la submerger. Cet endroit lui rappelait tant d'après-midis, passés sous le soleil londonien, à pique-niquer à l'ombre des arbres, s'amuser avec ses amis... C'était trop. Il lui fallait en finir, et en vitesse.

La voix haut perchée d'un orateur quelconque, vers sa droite, attira subrepticement son attention, guidant tout aussi inconsciemment ses pupilles vers un arbre tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, mais où se tenait un garçon au visage reconnaissable entre mille. Le cœur de Roxane s'arrêta un instant de battre, pour reprendre une course effrénée dans sa poitrine. Elle rêvait, ce n'était possible autrement. Ce garçon... Ça ne pouvait être personne d'autre. Et pourtant ! Sa nostalgie était donc telle qu'elle avait des visions ? Était-elle tombée aussi bas ? Son regard accrocha celui, lointain, d'Enaël Dewberthon, avant d'être dévié par l'arrivée d'une nouvelle venue, ou devrais-je dire malvenue, une adolescente aux cheveux flamboyants qui ne laissaient pas grand place au doute. Contre toute attente, il s'agissait de Kaeyann, une fille plutôt cool, que la Verte avait eu l'occasion de croiser à plusieurs reprises. Face à ce duo, dont chaque membre représentait un tiers de sa vie - ici, Londres et Poudlard - Roxane faillit se défiler, mais elle se retint. L'enjeu était trop important, elle ne pouvait décemment pas laisser passer cette chance infime qui s'offrait à elle, celle de renouer avec ledit Enaël.

S'approchant presque machinalement des deux protagonistes, les atteignant enfin, ne prenant pas même la peine de saluer Kaeyann, elle riva ses pupilles dans celles du jeune garçon et articula, dans un souffle :


« Enaël ? »

Elle avait besoin d'en être sûre, sûre qu'elle ne rêvait voire ne délirait pas.

10 juil. 2014, 13:39
C'est l'effet Papillon
Il n'y a que le l'ours blanc qui s'étonne que sa banquise fonde
Ca ne surprend plus personne de notre côté du monde
Quand le financier s'enrhume ce sont les ouvriers qui toussent
C'est très loin la couche d'ozone mais c'est d'ici qu'on la perce


Les relations humaines revêtaient toujours un caractère totalement aléatoire, procurant à chaque rencontre une excitation incontrôlable de la part de la plupart des êtres humains, normalement constitués. Cette excitation pouvait alors, en fonction de la situation et de son déroulement, se transformer en aversion profonde envers la nouvelle personne rencontrée ou au contraire en un coup de foudre mutuel et particulier, poussant les deux personnes à se revoir une fois prochaine. Les plus histoires d'amitié et d'amour devaient bien débuter de cette façon, doucement, progressivement, à tâtons tandis que les plus grandes haines naissaient dans l'ombre, à couvert. Ce feeling qui pouvait s'ériger et bientôt lié deux personnes ne pouvait être expliqué. Certains s'escrimaient, quitte à peiner, à démontrer qu'il n'était question que de sciences, de réactions chimiques mais bon Dieu, la science ne pouvait point donner quelques explications à tout phénomène et puis si tel était le cas, ne voulez vous pas vous défaire de ce côté cartésien qui vous bride et simplement vivre le moment présent tel qu'il se présente très justement ?

Pour en revenir aux relations, notamment à celle qui incombait à Enaël et s'était révélée être fardeau dont il aurait bien voulu se passer, le "feeling" n'était guère passé entre le jeune garçon et son papillon. Cette alchimie qui peut exister entre deux compagnons de jeu s'était envolée en poussière dès le premier coup d’œil jeté lors du dernier cours de Métamorphose, durant lequel l'objet de leur devoir d'été avait été dévoilé. Dans son petit œuf, dans la petite boîte transparente, fabriquée dans une matière de plexiglas (Pourquoi ai-je en tête la petite mélodie de "Plexiglas répare, Plexiglas remplace ?), le futur Candy en faisait déjà à sa tête, ne parvenant guère à sortir de sa coquille, comme la majorité de ses congénères s'était appliqué à exécuter. Le petit préfet en chef n'avait guère vu d'un bon œil cette première manifestation de rébellion. Loin de s'en offusquer, malgré les pressentiments qui le tourmentaient, il avait alors caresser la coquille de l’œuf en question jusqu'à ce que le papillon daigne en sortir. Des heures et des heures s'étaient écoulées, sans aucun changement à l'horizon.

Hummm... Que se passe-t-il ici ? Quelle est cette chaleur habituelle ? Oh oh, on va se calmer vite fait. Pourquoi me bouscule-t-on de droite à gauche ? avait pensé le petit papillon, dans sa coquille, alors qu'il profitait de ces derniers moments d'accalmie.

Les doigts boudinés du jeune garçon n'étaient certes pas les bienvenus de la part du papillon mais Enaël n'en voyait aucune offense, simplement l'envie de bien faire. Malheureusement cette tentative s'avéra être plus un acte de brusquerie, que Candy retiendrait jusqu'à son dernier souffle. Perdant patience, le Poufsouffle avait alors préféré laisser tranquille l’œuf dans son environnement, qui disposait pour le moment de tous les besoins nutritifs.

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Tous ses souvenirs étaient ressurgis de la mémoire et d'Enael et de Candy, sans que la vigilance du jeune garçon en soit baissée. Le papillon était toujours dans sa petite boîte, où il livrait une nouvelle fois un combat de regard à son propriétaire.
Tu lâcheras le premier ton regard de lutin prématuré. Compte sur Candy ! Avec Candy, rien n'est fini, tâche de t'en souvenir, Enalclou ! vociférait le papillon avec des battements d'ailes incontrôlables.


Ces deux là n'étaient vraiment pas faits pour s'entendre mais bon, le calvaire serait bientôt entériné. Mais alors qu'Enaël s'apprêtait à ouvrir la petite boîte en plexiglas pour enfin se débarrasser de son devoir d'été, une voix douce mais assurée se fit entendre. La jeune fille l'avait apostrophé, elle devait être de Poudlard, puisqu'ayant dû faire le devoir d'été également. Le petit garçon releva la tête vers la demoiselle, qui avait une chevelure incroyable, telle une lionne et lui répondit alors :

" Oui, Miss Keating a réitéré cette année mais je t'avouerai que j'ai hâte de m'en débarrasser. C'est une vraie plaie !" avait-il déclaré en lançant un regard mauvais au papillon. Peut être que finalement, il attendrait encore un peu plus pour libérer Candy. Ça lui ferait bien les pieds, enfin les ailes !

Puis, un doux parfum venait chatouiller les narines du petit garçon. Il connaissait ce parfum, des effluves florales mais chaudes avec quelques notes d'épices. De la fraîcheur mais également un ton profondément ancré, ce parfum ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Une jeune fille, d'un ans son aîné, qu'il reconnaîtrait entre mille. Les poils de ses bras s'hérissèrent, traduisant son excitation. Était-il possible que ce soit elle ? Enaël, prêt à fondre en larmes de bonheur, sentait une force invisible agiter son corps entier. Pourtant aucun soubresaut n'était à constater du côté du jeune garçon. Et puis ce fut sa voix qui trahit sa présence. C'était donc bien elle !

Lâchant sa boîte qui l'encombrait désormais, le petit garçon se leva d'un bond et s'approcha de la seconde jeune fille qui avait fait son entrée dans le petit cercle convivial que formaient les trois interlocuteurs. Avec difficulté, il avait retrouvé la parole ces derniers mois grâce à l'aide inespéré d'une personne chère au coeur de sa mère. À ce moment précis, il ne put que la remercier : il pourrait désormais renouer contact avec sa meilleure amie et son amie d'enfance : Roxane !


" Roxane ? C'est bien toi ?"
lui avait il demandé avec l'assurance que ce fut bien elle.

Un sourire béat vint illuminer son doux visage, quitte à en oublier sa seconde interlocutrice. Mais finalement Enaël, après la réponse de son amie, préféra prendre la parole :

"J'ai encore un peu de mal à parler. Mais voici Roxane, mon amie d'enfance. Par contre, je ne connais pas encore ton prénom..." avait il hésité à déclarer à la jeune demoiselle à la crinière impressionnante mais si belle.
Et voilà que l'autre crétin me snobe ! Tu vas me le payer, foi de Candy ! beuglait silencieusement le papillon.

Reducio
Toutes mes excuses pour ce retard... Je tâcherai de me rattraper !

16 juil. 2014, 06:20
C'est l'effet Papillon
Kaeyann garda la silence un instant. En allant à la rencontre du jeune homme qu'elle ne connaissait que de vue, elle ne s'était pas attendue à se retrouver au beau milieu de souvenirs qui n'étaient pas les siens, et qui vibraient d'une intensité émotionnelle incroyable. Les deux étudiants, qui semblaient avoir beaucoup de temps à rattraper, se regardaient et se jaugeaient, comme s'ils essayaient de trouver sur le visage de l'autre les mots qu'ils ne voulaient pas franchir leurs lèvres. Quand le garçon s'adressa à elle, la Canadienne sursauta légèrement, car l'arrivée de Roxane l'avait quelque peu ébranlée. Kaeyann connaissait la jeune fille, mais pas suffisamment pour comprendre la nature de son lien avec le propriétaire du papillon.

«Hein? Oh, heu oui, pardon. Je m'appelle Kaeyann. Kaeyann Hirondella. J'entre en troisième année, chez les Gryffondor. Et donc toi c'est Enaël, c'est ça?»

La rouquine jeta un regard furtif à Roxane, qui n'avait prononcé qu'un seul mot depuis qu'elle était arrivée: le nom du garçon. Ainsi donc, ils étaient amis d'enfance... Comment s'était-ils connus? Pourquoi avaient-ils été séparés? Kaeyann n'en savait rien, et cela l'intriguait au plus haut point. Roxane semblait plutôt sous le choc, si bien que la Rouge ne savait plus bien ou se mettre. D'un côté, elle avait très envie de profiter de cette magnifique journée pour engager une conversation enjouée et agréable avec une personne qu'elle avait envie d'apprendre à connaitre depuis longtemps, car elle le croisait sans cesse dans les couloirs sans jamais trouver de prétexte pour l'aborder, mais de l'autre, sa curiosité dévergondée la poussait à essayer d'en savoir plus sur les deux jeunes gens et sur la nature exacte de leur relation.

Légèrement mal à l'aise, Kaeyann passa la main dans ses cheveux pour coincer les mèches folles qui lui obstruaient la vue derrière ses oreilles, et elle sourit maladroitement. Comme Enaël ne l'avait pas vraiment invitée à s'asseoir, elle restait debout, même si la couleur éclatante du gazon invitait à l'oisiveté et à la détente. Le papillon continuait de tourner en rond dans sa boite, lui aussi devait avoir envie de profiter du parc un petit peu. La jeune fille laissa tomber son sac à ses pieds, et sa chute fut étouffée par l'herbe tendre. Elle n'était toujours pas assise, mais c'était un début. Elle s'installait tranquillement, en espérant que la conversation reprendrait et qu'elle pourrait s'y glisser subrepticement.

.oOo.Kaeyann Hirondella.oOo.C'est dans le brouillard qu'une rencontre est belle.oOo.
Capitaine des Red Lights ~ Préfète ~ Tutrice ~ Gryffon d'Argent
♦ Élève du mois de Février 2014♦

18 juil. 2014, 15:07
C'est l'effet Papillon
C'est l'effet papillon
Petites causes, grandes conséquences
Pourtant jolie comme expression,
Petites choses dégâts immenses


Peut être était ce la situation familiale quelque peu particulière qu'Enaël subissait maintenant depuis quatre longues années qu'il avait songé à la naissance puis à l'épanouissement - absolument pas intellectuel au vu des instants passés avec le petit garçon - de Candy. Se parant d'un transfert, comme il s'usait à exécuter fréquemment pour mieux comprendre les relations humaines, il vint à songer aux parents du petit Candy. Comment étaient ils ? Étaient ils aussi beaux que lui, une fois la maturité établie ? Il n'en savait rien et n'en saurait rien, ne disposant d'aucun don ou sort le lui permettant. Mais quelque part, il trouva plus juste que chacun garde un peu de son petit jardin secret de son intimité.

Tout d'abord, le papillon, sous la forme d’œuf, qu'il avait eu la joie d'accueillir, n'avait évolué en chenille que très tardivement. Son inquiétude se manifestant crescendo à chaque jour égrené, il s'était alors renseigné auprès de sa directrice de maison, qui n'était ni plus ni moins la seule personne vers qui se tourner, étant professeure de soins aux créatures magiques. Certes un papillon n'était pas une créature magique, quoique en s'attardant un tantinet, chaque être dispose d'une part de magie bien cachée. Le jeune préfet avait alors appris que la phase œuf durait généralement entre trois et huit jours, considérée comme une phase passive, puisqu'il n'y avait aucune activité particulière de la part du futur papillon. Il avait également compris que la mère de Candy avait donné naissance à pléthore d'autres œufs, si vous souhaitez un nombre exact, vous pouvez compter en plusieurs centaines, certainement au printemps.

Quand Candy était enfin sorti de son petit cocon, Enaël, les yeux plein d'étoiles, avait dégagé de l'habitacle ses petites mains potelées et presque le visage collé à la paroi, il s'était entrepris à scruter les moindres faits et gestes du petit Candy.

Caramba ! C'est quoi cette tête ? En parlant de tête, j'ai une violente migraine ! Pourquoi m'a-t-il caressé celui-là ! Et puis ce nez écrasé contre la paroi, ça ne le met à son avantage, avait songé le petit papillon, qui avait braqué ses petits yeux noirâtres vers ceux du sorcier.

Enaël avait ressenti comme une gêne dès lors que son petit animal de (mauvaise) compagnie l'avait fixé. Comme s'il était pris la main dans le sac. Pourtant il n'avait rien fait de mal... *Je ne sais pas pour quelles raisons mais j'ai l'impression que ça ne va pas le faire avec lui...*

Mais force était de constater que la fidélité et la loyauté circulaient avec véhémence dans ses veines, le petit garçon n'en tint pas rigueur à la future petite chenille qui respirait pour la première fois l'oxygène condensé de sa petite boîte. Au bout de quelques jours, une seconde phase, mais cette fois-ci active, eut lieu : la transformation totale en chenille. Cette transformation avait été encore plus longue en durée que la précédente, la mini-chenille qui était sortie de son oeuf avait évolué, grandi, mûri en quelque sorte. Bientôt longue de près de quatre centimètres, Candy s'était révélé être un gourmand, presque un ogre exceptionnel, ingurgitant des quantités pharaoniques d'aliments. Grâce à ses mandibules, Candy avait déchiqueté toute feuille, tout bois et même tout autre insecte qu'Enaël avait pu lui fournir.
Le gars n'a toujours pas compris que j'ai faim. File-moi d'autres chenilles, j'ai faiiim ! hurlait silencieusement le futur papillon, avec nonchalance.

Ce fut à cette occasion que le garçon partagea le plus d'instants avec la chenille et également qu'il opta pour substituer son surnom de "Papillon" en un nom plus adapté. Après moult tentatives, il opta pour la sobriété : Candy, ce serait son nom. Malheureusement, loin d'être tombé dans l'oreille d'un sourd, le prénommé Candy ne parvint pas à s'adapter à ce nouveau nom qu'il qualifiait de plus ridicule au monde et surtout dénotant un côté bien trop féminin à un papillon mâle digne de ce nom. Candy était un brin macho, défaut que le petit Poufsouffle ne se doutait pour rien au monde. La haine de la part de Candy avait pris essence à ce moment-ci.

Et les quelques mues qui avaient ponctué la deuxième phase n'avaient pas aidé le petit garçon à se rapprocher du petit papillon. Candy, avant chaque mue, s'arrêtait de se nourrir, à la plus grande inquiétude de son petit propriétaire. Le forçant quelque peu, Candy s'était révélé être agressif. Ses mandibules n'attaquaient plus les éventuels aliments qu'il le lui déposait, mais ses doigts boudinés. Percevant le malaise de sa chenille à son égard, Enaël avait préféré le laisser tranquille ensuite.

Le petit arbre qui était situé dans la boîte en plexiglas se révéla être l'endroit le plus sûr pour la chenille, aux couleurs orangées et aux petits points verts disparates, afin d'effectuer la troisième phase : la chrysalide, phase durant laquelle Enaël ne put plus percevoir le petit Candy. Néanmoins, chaque jour, il admirait avec une grande joie la couleur de la chrysalide, qui lui indiquait probablement la couleur définitive de son papillon.

Mais pour le moment, le souvenir de l'évolution de Candy était chamboulé par l'arrivée incessante de petites chroniques de la vie passée aux côtés de Roxane.


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Ce fut aussi à ce moment que Candy crut bon d'attirer l'attention vers lui. Faut dire que ce dernier souffrait d'un complexe : le complexe de la solitude. En effet, bien qu'il maudisse le jeune garçon qui n'était autre qu'Enaël, il préférait sa présence à l'absence totale d'attention à son égard. Le papillon était assez particulier. Donc, ce dernier ne trouva pas mieux comme idée de battre tellement fort des ailes que la boîte de plexiglas vint à se renverser. Et pour peu, Candy, quelque peu secoué mais vif d'esprit, parvint à s'extraire de l'habitacle par la petite "fenêtre" entrouverte, suite aux roulés boulés savamment orchestrés par Candy.

Enfin libre, je suis libre, comme l'air. I believe I can fly, I believe I can touch the sky ! chantonnait au nez et à la barbe d'Enaël, qui n'entendait rien. Quand est ce que Candy parviendrait à saisir qu'on ne l'entendait pas. Certainement : JA-MAIS.


Le petit sorcier, quelque peu vexé et renfrogné de devoir quitter son papillon de la sorte, finit par s'approcher de Kaeyann et se souvint de ce qu'elle lui avait dit quelques secondes plus tôt. Il lui répondit tout aussi tôt :

"Enchanté, Kaeyann. Suis Enaël Dewberthon mais Enaël, c'est plus court ! Euh par contre, vu ce que Candy fait, tu pourrais m'aider à le rattraper s'il te plaît ?" avait il gentiment demandé avec un petit sourire en coin qui avait illuminé son visage d'un halo de joie comme nulle autre personne n'aurait pu.

Kaeyann était plutôt charmante, elle semblait très gentille et le petit garçon n'avait qu'une seule envie : la connaître davantage. Peut être serait ce l'occasion de remédier à la situation. Attendant sa réponse avec la plus grande patience feinte, il se retourna vers Roxane qui, décidément, ne s'était pas remise du choc. Quatre ans s'étaient écoulés sans qu'Enaël ne lui donne de quelconques nouvelles. Il devrait tout lui expliquer mais pas maintenant. Il se rapprocha de son amie d'enfance, lui prit les deux mains, comme ils le faisaient quand ils étaient petits et lui murmurant presque son petit message - peut être que Kaeyann l'entendrait, il lui déclara :


"Ne bouge pas, attends moi là. Je reviens cette fois-ci."

La dernière phrase aurait pu être interprétée autrement dans cette situation mais ce qu'il souhaitait lui confier était son désir, maintenant, de rester à ses côtés, en bon ami d'enfance qu'il était. Caressant du bout de son pouce la main de la jeune Serpentard, il relâcha l'étreinte qu'il avait sur elle pour se poster de nouveau devant Kaeyann. Pendant ce temps, Candy jouait avec ses nerfs, il devait l'attraper pour faire leurs adieux en bonne et due forme et peut être que Kaeyann l'aiderait...

18 juil. 2014, 23:42
C'est l'effet Papillon
«Enchanté, Kaeyann. Suis Enaël Dewberthon mais Enaël, c'est plus court ! Euh par contre, vu ce que Candy fait, tu pourrais m'aider à le rattraper s'il te plaît?»

Kaeyann retrouva le sourire; son malaise s'était dissipé dans la chaleur de la voix d'Enaël. Il avait quelque chose de plaisant sur la bouche, lorsqu'il parlait, et cela mettait la jeune fille en confiance. Elle suivit du regard le mouvement du papillon, tout comme elle avait suivi avec intérêt son évasion miraculeuse, et elle hocha la tête avec entrain pour toute réponse à la question du garçon. Oui, elle voulait bien l'aider, même si cela signifiait qu'elle devait ôter sa liberté à un magnifique papillon enfin mature, qui n'aspirait qu'à s'envoler vers des contrés lointaines. L'insecte voletait de plus en plus haut, mais ses mouvements restaient légèrement gauches, comme si c'était la toute première fois qu'il se servait véritablement de ses ailes. Ce qui était probablement le cas, étant donné les petites dimensions de la boites dans laquelle il avait grandit. Kaeyann se surprit soudain à repenser à Gustave, son papillon à elle, et elle se demanda si, tout comme ce-dernier, le papillon d'Enaël avait eu l'occasion de se dégourdir les pattes dans un vrai jardin, alors qu'il était encore chenille.

Mais la jeune fille n'avait pas le temps de réfléchir d'avantage, car le papillon s'éloignait à tire-d'aile et serait bientôt hors de sa portée. Kaeyann le lâcha des yeux un instant pour voir si Enaël était prêt à se lancer à sa poursuite autant qu'elle l'était, elle, mais lorsqu'elle se retourna, elle vit le garçon s'avancer vers Roxane, qui n'avait toujours pas desserré les lèvres. Elle vit le garçon attraper les mains de la Verte, et la tendresse qu'il mit dans son geste la fit presque rougir, elle, la spectatrice involontaire. Quand Enaël se pencha vers Roxane pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille, la rouquine détourna le regard, consciente qu'elle n'avait pas sa place dans la petite bulle fragile que le passé des deux jeunes gens s'efforçait de maintenir en vie. Elle attendit patiemment qu'Enaël revienne vers elle, et elle plaqua un sourire enjoué sur son visage pour ne rien laisser paraitre de son trouble.


«Alors, hum..» Kaeyann se racla doucement la gorge, soudainement gênée sans savoir pourquoi, «...on y va? Sinon, il va nous filer entre les doigts et tu ne le reverras plus jamais. Je ne sais pas si tu avais déjà terminé ton travail, mais en tout cas lui semble impatient d'en finir!»

Kaeyann ramassa prestement son sac à dos, qu'elle balança sur ses épaules avant de s'élancer dans le parc au pas de course. Le papillon avait déjà atteint la rangée d'arbres qu'elle avait contournée pour rejoindre Enaël, et il se dirigeait vers le petit chemin qu'elle avait emprunté avec ses parents plus tôt dans l'avant-midi. La jeune fille souriait en respirant profondément pour remplir avec délectation ses poumons de l'air frais au parfum d'épinettes qui flottait dans le parc. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas couru comme ça, pour le plaisir et non par peur ou empressement. Elle savait que, de l'autre côté du bosquet qu'elle apercevait au bout du chemin, se trouvait la Serpentine, qu'elle avait bien envie d'aller voir. Si le papillon s'éloignait dans cette direction, Kaeyann savait qu'elle le laisserait aller, ne serait-ce que pour avoir une excuse pour aller flâner près de l'eau.

La Canadienne ne manquait jamais une occasion de se balader dans la nature, et cette fois elle était en très bonne compagnie... En tout cas elle se sentait bien, même si elle ne connaissait que très peu Enaël. Elle avait l'impression que leurs natures étaient très similaires, et qu'une seule conversation avec lui lui apporterait plus de bienfaits émotionnels que les dizaines de séances de bavardage inutile auxquelles la vie la contraignait chaque jour. Oh, Kaeyann n'était pas taciturne, loin de là, elle adorait discuter, mais elle avait l'impression de ne pas s'être entourée de suffisamment de gens capables d'éveiller sa curiosité et de lui offrir un certain challenge intellectuel, et elle ne pouvait se résoudre à se tourner chaque fois vers ses livres pour entretenir son esprit. Elle sentait qu'Enaël pouvait remédier à la situation, rien qu'à la façon qu'il avait de la regarder droit dans les yeux quand il s'adressait à elle, comme s'il cherchait à y lire tout son passé, à décrypter la moindre petite facette de sa personnalité, et à découvrir sur elle des choses qu'elle-même ne soupçonnait pas encore.


«Alors, tu viens?» lança Kaeyann par-dessus son épaule, un sourire farceur s'étirant sur ses lèvres.

.oOo.Kaeyann Hirondella.oOo.C'est dans le brouillard qu'une rencontre est belle.oOo.
Capitaine des Red Lights ~ Préfète ~ Tutrice ~ Gryffon d'Argent
♦ Élève du mois de Février 2014♦

22 juil. 2014, 22:12
C'est l'effet Papillon
On l'appel retour de flamme ou théorie des dominos
Un murmure devient vacarme comme dit le proverbe à propos
Si au soleil tu t'endors, de biafine tu t'enduiras
Si tu met un claque au videur, courir très vite tu devras


Il semblait peu probable qu'une quelconque liaison entre les deux compagnons d'infortune soit née en si peu de temps et avec le peu de bonne foi qu'ils avaient ajouté à leur relation indescriptible, mais lorsque Candy avait décidé de voler de ses propres ailes, de prendre son indépendance en quelque sorte, Enaël n'avait pu que contenir une profonde tristesse : il n'avait pas été à la hauteur. Toutefois sa bonne éducation, presque à l'ancienne, lui avait inculqué qu'en présence d'amis ou de connaissances, la réserve était la plus grande cachette des sentiments. Ce fut ainsi qu'il tenta de poser avec délicatesse un voile impénétrable sur ce qu'il ressentait à l'égard du petit papillon.

À ce jeu, il était également impossible de savoir lequel des deux élèves était le plus doué. Entre Enaël et Kaeyann, lequel cachait le plus le flot de sentiments qui parvenait à les submerger ? Lequel boirait la tasse, dans cette métaphore ? Nul ne le savait, comme nul n'avait saisi cette pudeur, presque mignonne de la part des deux enfants. La voix douce et chaleureuse de la demoiselle venait tinter avec les sons naturels du parc, notamment celui de vent qui essayait de se frayer un chemin entre les feuilles et les branches d'arbres. Avec cet enthousiasme que l'on pouvait aisément reconnaître, Enaël ne put que hocher la tête en guise d'affirmative et également parvint avec le plus grand mal à étouffer un fou-rire à la suite de "lui semble impatient d'en finir !". Le petit Dewberthon lui aurait bien déclaré : "Oh que oui, qu'il a envie d'en finir, depuis la première seconde." mais il ne souhaita pas mettre mal à l'aise la jeune fille. Et puis les relations compliquées sont justement toujours compliquées à expliquer, alors autant s'abstenir.

Ni une ni deux, la jeune fille avait balancé son sac à dos sur l'une de ses épaules et foulait l'herbe fraîche à une allure de lionne. C'était tout simplement incroyable d'être aux côtés de Kaeyann, pleine de vie ! Enaël qui avait cru, malgré les moments intenses de sa première année, être plongé dans une léthargie profonde, sans aucune exaltation, venait de s'envoler vers des contrées lointaines : la vie tout simplement et plus ces chimères lassantes et empoisonnantes. Et Candy semblait apprécier cette petite course poursuite, puisqu'il battait de plus en plus frénétiquement ses belles ailes bleutées. Quelque peu à la traîne, le petit garçon parvint rapidement à avaler les quelques mètres qui le séparaient de son aide précieuse.

«Alors, tu viens?» fut lancer par la jeune fille dont il ignorait tout sauf son prénom. Alors que cet échange n'avait duré que quelques secondes et bien qu'il n'eut pu scruter son visage, il aurait pu parier qu'un sourire était venu étirer le bas de son visage. Alors comme ça, il n'était pas assez rapide ? Il reprit quelques bouffées d'air puisque l'oxygène commençait à lui manquer et courut plus vite pour rattraper le plus vite possible Kaeyann, qui se révélait être une coureuse hors pair ! Arrivé à ses côtés, les joues empourprées, Enaël lui fit une petite remarque taquine :


"T'as mangé du lion ce matin, Kaeyann ?"

Des yeux pétillants, le petit garçon en aurait presque oublié qui de Kaeyann ou de Candy devait il poursuivre. D'ailleurs le petit papillon avait décidé de stagner dans les airs, à quelques mètres du petit duo. Il les narguait, c'était sûr et certain. Qu'est ce que Enaël aurait souhaité être dans sa petite tête pour comprendre ce qui se tramait ! Pléthore d'idées se chamboulait dans la tête du garçon : l'attraper avec un filet magique, sauter pour essayer de le surprendre, faire la courte échelle à Kaeyann. Mais ce dont le Poufsouffle était convaincu, c'était qu'il n'avait pas affaire à un bleu -pardonnez cette moquerie, mais Candy, pourtant de couleur bleutée, n'avait pas cette "qualité" d'esprit. Dès lors qu'il s'approcherait, il s'envolerait de plus belle et ce, inlassablement.

À l'arrêt à présent, après avoir donné une tape délicate sur l'épaule de sa camarade, il lui laissa le choix :


"Dis moi, vu comme Candy aime jouer, tu préfères le laisser s'envoler ou continuer de le pourchasser ?"

Il savait pertinemment que la jeune fille saurait prendre la bonne décision. Enaël n'avait pas de choix favori et préféra donc se laisser porter par la sagesse de la demoiselle.

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Candy était vraiment un de ces papillons que l'on ne rencontre qu'une seule fois, si ce n'est jamais. En plus d'être doté d'une intelligence hors du commun, il était hypermnésique, c'est à dire se souvenant de chaque détail qui avait constitué sa vie. Ce fut ainsi qu'il se souvint de ses stades d'évolution et notamment de son apparence. Et parfois, alors que le petit garçon dormait, il se complaisait à lire, de l'autre côté de la paroi de sa "bulle", les quelques pages du carnet d'Enaël. Son carnet, en quelque sorte, puisque tout sa vie y était couchée. Quelques croquis et photographies y étaient également ajoutées et Candy éprouvait une certaine fierté à observer sa propre beauté.

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Y a pas à réfléchir deux fois, j'étais vraiment mignon quand j'étais petit ne pouvait-il pas s'empêcher de se flatter dès que l'occasion se présentait.


Il était vrai que ses yeux presque en relief, entourés d'une tâche jaunâtre, étaient magnifiques. L'impression d'être percer à jour se faisait ressentir dès que ses yeux se braquaient sur vous. Et ses petites formes potelées n'avaient rien à envier aux autres chenilles de son âge. Si ce petit papillon avait eu la chance d'exercer un métier, il aurait été mannequin. Sur les podiums, devant les objectifs, toute l'attention qu'il méritait lui aurait été concédée avec plaisir. Après tout qui détournerait le regard à la simple vue de cette si belle chenille ?

Et puis, il avait grandi et avait bénéficié d'un tirage génétique plutôt incroyable. Il arborait un bleu intense, presque électrique, qui lui interdisait toute discrétion. Candy serait connu, un point, c'est tout.

Cette photographie avait été prise par le petit Enaël avec un objet que le petit papillon avait tout de suite adoré : un polaroid. Rien que le flash et son bruit lui avaient fait se faire hérisser ses belles ailes et un petit shooting avait eu lieu, dans le simple but d'illustrer son travail
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Derechef, le petit Papillon avait préféré se priver de quelques heures de sommeil mais pour mieux s'admirer. Il avait ce petit truc que les photographes adoraient, tout simplement. Il s'entendait déjà dire :

"Ma chériiiie, t'es ma-gni-fi-que !"

Candy était quelque peu imbu de sa personne mais en y songeant bien, et si Enaël avait pu mieux le comprendre, est ce qu'on lui en tenait tant rigueur que ça ? Je ne pense pas !
Quoi qu'il en soit, même si Enaël attachait peu d'importance à la beauté extérieure, il appréciait les quelques moments qu'il avait passer à l'admirer, sans que le petit papillon s'en aperçoive. Et quiconque qui aurait lu cette histoire aurait pu penser que tous les deux étaient de parfaits incompris mais la vie était parfois semée d'incompréhension, aussi parfois valait il mieux la lever.

27 juil. 2014, 03:28
C'est l'effet Papillon
Les bruits de pas se rapprochaient, elle se retourna pour voir Enaël la rattraper à grandes foulées joyeuses. Kaeyann força l'allure, sentant la joie de ses muscles, qui saluaient le retour d'un mouvement familier et faisaient une ovation debout à cet effort physique bienvenu. La jeune fille n'était pas restée oisive tout l'été, loin de là, mais les rues de Londres et les beaux quartiers étaient moins propices à la course que les champs et les forêts qu'elle avait connus. Elle laissait ses cheveux claquer au vent comme un étendard, alors que le garçon la rejoignait finalement.

«T'as mangé du lion ce matin, Kaeyann?»

Kaeyann pouffa de rire. Elle se retourna vers le garçon, un grand sourire s'étirant sur ses lèvres et dévoilant une paire de canines légèrement plus pointues que la moyenne et dont elle était très fière.

«Mais moi... je suis une lionne!»

La jeune fille était à bout de souffle, mais elle ne pouvait arrêter de sourire. Le soleil lui dorait la peau, elle pouvait presque sentir de nouvelles taches de rousseur qui lui poussaient sur le nez et les joues. Enaël s'arrêta finalement, car le papillon avait lui aussi stoppé sa course, et il toucha doucement l'épaule de Kaeyann pour attirer son attention. La Gryffone planta ses poings sur ses hanches et se pencha légèrement vers l'avant pour tenter de retrouver une respiration plus calme, puis elle releva la tête vers le garçon, qui semblait tout aussi épuisé qu'elle.

«Dis moi, vu comme Candy aime jouer, tu préfères le laisser s'envoler ou continuer de le pourchasser?»

«Ah ouais, déjà à court de carburant? Que fais-tu du souffle des Poufsouffles qui jamais ne s'étouffe?» rigola la rouquine en se redressant.

Elle leva la tête vers le papillon, qui n'était déjà plus qu'une tache bleue disparaissant dans l'enchevêtrement de branches qui surplombait les deux enfants. Elle aurait pu grimper, sans aucun doute, car l'escalade était sa discipline de prédilection, et un seul regard le long du tronc du charme centenaire près duquel ils s'étaient arrêtés lui apprit qu'elle avait très exactement huit prises idéales pour se lancer à l'ascension de l'arbre et rejoindre l'insecte impertinent. Au lieu de cela, Kaeyann tourna les talons et s'éloigna d'un pas nonchalant. Elle avait tenu sa parole: elle avait aidé Enaël à rattraper le papillon. Si lui-même désirait abandonner la poursuite, elle n'allait certainement pas insister. Au moins, comme ça, le papillon était en liberté, et la vie reprenait son cours pour tout le monde.


«Il y a un joli coin par là, il me semble. On peut aller faire une petite balade, avant que le soleil ne se couche.»

Joignant le geste à la parole, Kaeyann se dirigea vers le sentier menant à la rivière Serpentine. Elle tiqua mentalement quand elle prononça le mot dans sa tête, sachant pertinemment que la rivière Serpentine était en fait un lac, et que cette confusion culturelle venait simplement du fait que le mot n'avait pas d'équivalent anglais. Lac, fleuve, rivière, tout cela se mêlait dans la langue de Shakespeare, et les racines francophones de la Canadienne criaient au sacrilège quand elle se permettait de faire une traduction aussi approximative. Elle s'approcha néanmoins de l'étendue d'eau avec bonne humeur, et elle laissa tomber son sac une fois de plus, sur la rive bétonnée cette fois-ci. Le panorama était joli, mais trop artificiel pour vraiment émouvoir la jeune fille. L'Angleterre l'avait pourtant habituée aux grands jardins fous, aux vivaces irradiantes de couleurs et aux forêts touffues, mais voilà qu'on lui offrait un lac pratiquement tracé à la règle. Pas le moindre petit cailloux pour lancer dans l'eau et lancer une compétition de ricochets, pas le moindre roseau à briser par curiosité, et pas de gazon ou s'asseoir sur plusieurs mètres. Au moins, la jeune fille repéra un banc de parc installé judicieusement, d'où Enaël et elle pourraient admirer la vue et discuter avec de la belle lumière plein les yeux.

Kaeyann prit place sur le banc et ferma les yeux un instant pour prendre le temps d'apprécier le vent qui lui léchait le visage avec gourmandise. Les cris des oiseaux emplissaient ses oreilles, et son cœur se gonflait de joie. Elle savait très bien pourquoi elle aimait autant courir. C'était pour sentir son corps prendre de la vitesse et avoir l'impression qu'il lui suffirait d'ouvrir les bras pour prendre son envol. Et c'était aussi pour cela qu'elle aimait tant grimper aux arbres: en se rapprochant un peu du ciel, elle pouvait laisser ses pensées s'élever dans l'azur comme autant d'oiseaux en liberté. Heureuse, la jeune fille se tourna vers Enaël, attendant de voir s'il approuvait son choix.

.oOo.Kaeyann Hirondella.oOo.C'est dans le brouillard qu'une rencontre est belle.oOo.
Capitaine des Red Lights ~ Préfète ~ Tutrice ~ Gryffon d'Argent
♦ Élève du mois de Février 2014♦

28 juil. 2014, 12:16
C'est l'effet Papillon
Cette sensation de liberté que respirait à pleins poumons le jeune garçon , en proie à une envie inégale de courir encore de longues, s'accompagnait de l'afflux massif de son sang vers ses artères principales. Sa tempe droite tressaillait d'ailleurs à une vitesse folle, son sang pulsait littéralement dans ses veines, entraînant un léger mal de tête mais qui n'était guère désagréable. Chaque mètre qu'il avalait grâce à une de ses enjambées le rapprochait un peu plus de la panthère qui sommeillait parfois en lui. Le blaireau n'était pas connu pour être un coureur de compétition, ce qui dérangeait parfois Enaël mais il savait pertinemment que bon nombre de ses qualités s'accordait à merveille avec celles de son animal emblématique. Donc il ne se sentait pas aussi frustré que certains auraient pu l'être.

Et on pouvait dire qu'à ce jeu, il avait trouvé la bonne compagne, celle avec qu'il pourrait partager des instants aussi magiques qu'audacieux. La jeune lionne qui lui faisait face, s'était emparée de l'une de ses plus beaux sourires...carnassiers pour lu montrer une rangée de dents parfaitement alignée et légèrement aiguisée. Les caractéristiques physiques ne pouvaient que rentrer en ligne de compte dans le choix du Choixpeau, nul doute : Kaeyann en était la preuve vivante, si j'ose dire. Et ce qui sortit de sa bouche si... attrayante ne fit que confirmer ses propos. Elle était une vraie lionne, presque une réincarnation. Intéressant !

Alors que tous deux reprenaient leur souffle, après cette course, qui s'était plus apparentée à un sprint qu'une petite course de sympathie, Enaël lui avait donc laissé le choix de leur futur, aussi bien à Candy qu'à eux deux. Devaient ils laisser prendre son envol à Candy ? Pouvaient ils tous les deux prendre du bon temps pendant que Roxane sortait doucement de sa léthargie ? Avaient ils le droit tout simplement ? Mais une simple phrase de la jeune Kaeyann permit au garçon de s'extraire de toutes ses questions, relevant le plus fréquemment du sacrifice. Tellement en prise avec cette volonté de garder ses amis, il craignait d'en perdre certains ou de n'en connaître d'autre. De nature complexe, le petit Enaël voyait en Kaeyann une jeune fille capable de lui montrer un autre monde, une autre perspective, un autre point de vue que nul autre n'aurait pu lui dévoiler.

Le petit pic qu'elle lui avait lancé n'avait rien d'embêtant, bien au contraire, il ne montrait que la vivacité d'esprit de son interlocutrice. Avec un sourire presque moqueur dont le garçon s'était paré, il lui donna une petite tape sur l'épaule. On ne se moquait pas des Poufsouffle ! Ce que l'ancien première année apprécia encore plus chez la jeune fille fut son intelligence de ne pas répondre tout à fait à la question, pour lui éviter d'imposer son choix mais de détourner habilement cette dernière et lui proposer une autre activité. Kaeyann partait déjà en direction .. en direction de quoi d'ailleurs ?

Pris un peu de court, Enaël trottina légèrement, tout en s'écriant :


"Attends moi, Kae !"

Le surnom s'était imposé à lui comme une évidence, Kaeyann, Kae, ce n'était qu'un diminutif mais étrangement cela sonnait autrement dans la bouche d'Enaël. Il avait l'impression de la connaître depuis déjà des années. Les relations humaines étaient vraiment complexes. Pourtant, il ne put s'empêcher d'émettre quelques excuses en direction de sa compagne d'aventure :

"Excuse moi, Kaeyann, je ne sais pas ce qui m'a pris !" avec une moue qu'on aurait pu croire savamment répétée mais qui transparaissait de la plus grande sincérité.

Elle s'approchait déjà de l'étendue d'eau, juste après avoir déposé non sans force son sac sur la berge bétonnée. Sur l'instant, le petit sorcier facétieux n'avait eu qu'une seule envie : la pousser délicatement dans le lac, enfin dans la rivière, quoique.. finalement dans le cours d'eau. Mais ne connaissant encore que très peu la demoiselle, il avait eu peur de sa réaction et s'était donc abstenu. Une fois prochaine, certainement. Et un simple regard de la jeune demoiselle fut suffisant à Enaël pour comprendre que ce n'était pas le but final de leur destination. Un banc non loin de là semblait avoir trouvé racine pour siéger de tout son séant sur l'immensité du Parc. De là, aucun fait et geste ne leur serait inconnu et pourtant le lieu leur réservait une intimité toute particulière pour se livrer à quelques confidences, activité préférée du petit Dewberthon.

Après avoir apposé son petit popotin sur le banc, il se laissa quelques secondes pour émerger de l'Eden qui lui tendait les bras, suffisamment de temps pour qu'il se retourne et remarque que sa voisine profitait également du lieu pour laisser vagabonder ses pensées. Ne souhaitant pas la mettre mal à l'aise, il avait détourné le regard du visage de Kaeyann, en espérant avoir été assez rapide puis s'était exclamé :


"Tu as fait le bon choix ! C'est magnifique ici. J'ai l'impression de revivre !"


Une idée presque farfelue ne cessait de tambouriner dans son esprit : et s'ils allaient se baigner dans le cours d'eau. L'eau devait être fraîche à souhait alors qu'il ne faisait pas moins de vingt huit degrés. Son élément naturel n'était certes pas l'eau mais il adorait passer des heures entières, tel un petit poisson, sentant l'eau glisser sur son corps.


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Alors que le garçon, si bien accompagné, ne s'en doutait pas, un joli papillon bleuté ne cessait de s'amuser avec quelques branches et feuillages pour observer de loin la scène que se livraient les deux compagnons. Candy avait trouvé que la fin du jeu avait été annoncée bien trop rapidement à son goût mais il n'aurait jamais avoué que la situation l'arrangeait bien, vu l'état de fatigue dans lequel il se trouvait - pour une première sortie, il avait beaucoup papillonner. Et puis, il fallait bien couper le cordon ombilical avec Enaël. Et ce fut à ce moment qu'il prit conscience qu'Enaël n'avait été un si mauvais bougre, bien au contraire, toujours à ses petits soins et à chaque stade de sa vie. Une simple crainte le meurtrissait quelque part, au plus profond de lui même : s'ennuyer. Parfois taquiner un tiers permettait de rendre sa vie moins morne. Mais à présent détaché d'Enaël définitivement, il ne ressentait qu'un vide omniprésent.

Candy, t'es sur la mauvaise voix, mon vieux ! Tu déprimes ! entendait il dans son esprit comme si pour la première fois sa conscience se manifestait.


Et puis, non loin du duo, pleurnichait un petit garçon bruns aux boucles magnifiques, pas plus que trois pommes. Le motif de ses pleurs ? Son ballon qui s'était envolé dans les cieux et définitivement. La perte de son jouet du moment l'avait plongé dans une crise de tristesse insurmontable et les nombreuses promesses et les quelques compromis que ses parents lui proposaient ne changeaient rien à son état. Le petit garçon était triste, un point, c'est tout. Candy, lui aussi triste, vit en ce moment un coup du destin. Tous deux avaient perdus quelque chose et avaient gagné une autre chose : la liberté de se tourner vers quelque chose de mieux, qui leur conviendrait plus. Jaugeant un petit groupe de papillons qui appartenait vraisemblablement à la même famille que lui, Candy, par on-ne-sait-quel-dialecte, était parvenu à les convaincre à le suivre. Ce fut ainsi que Candy souhaitant illuminer la journée du petit garçon, papillonna et tourna autour du petit garçon avec ses nouveaux amis. Il se promit qu'il garderait un œil sur l'enfant, à défaut d'Enaël. Leur histoire commune ne faisait que débuter, contrairement à celle avec Enaël.

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Si on se gave au resto c'est un fait nous grossirons
Mais ça c'est l'effet cachalot, revenons à nos moutons
Allons faire un après midi aventure extra conjugal
Puis le coup de boule de son mari alors si ton nez te fait mal