Eldan attendit que son potentiel sauveur brun s'installe sur le banc des Poufsouffle, puis se retourne face à lui. Les deux garçons furent alors nez-à-nez, ce qui troubla quelque peu le jeune garçon qui n'était pas véritablement coutumier de ce genre de contact. De plus près, il put cependant le détailler davantage et constater qu'il s'agissait bien de l'élève qu'il croyait avoir reconnu. Ses cheveux bruns en bataille et ses yeux marrons grisés ornant son visage fin étaient en effet en tous points similaires à son voisin -certes, quand même un peu éloigné- du cours d'Astronomie du vendredi précédent. De plus, le blondinet observa la différence de taille qui les séparait et l'estima à une tête et demie environ, peut-être deux. Aucun doute sur le fait qu'il s'agissait du même élève.

Le brun en question fixa alors Eldan pendant quelques dixièmes de seconde. Cela ne fut pas suffisant pour déranger véritablement le Serdaigle, mais ce dernier ne sut toutefois pas comment réagir face à ce regard porté et posé sur lui, et en fut donc quelque peu désemparé. Il vit cependant les lèvres du jeune garçon en face de lui s'entrouvrir, et écouta donc attentivement la réponse qu'on lui offrit :

- Comment j'peux t'aider ? C'quoi ta question où tu cales ? J'ai pas non plus de très bonnes notes en Astronomie j'te préviens.

Le sourire que le blondinet arborait depuis l'arrivée du Poufsouffle dans la Grande Salle continua de s'étirer : il acceptait de l'aider ! Peut-être cela lui permettrait-il de continuer sur son sans-faute qui s'étendait depuis le début d'année, et de mettre fin à ce mélange d'angoisse et de culpabilité qui l'habitait depuis plusieurs jours. Heureux et plus que ravi de cette réponse, Eldan sortit donc son devoir de son sac proche de lui, et le plaça sous les yeux du garçon en face de lui. Il lui pointa ensuite l'endroit où le parchemin était vierge -l'un des rares endroits en dehors du début et de la fin de page-, espérant que cela éviterait que son regard continue de le fixer, et lui indiqua :

- Cette question, sur les satellites de Vénus. J'ai trouvé l'info nulle part. Tu l'as ?

Le Serdaigle repensa alors la notification de son voisin quant à son piètre niveau dans cette matière. S'il ne connaissait pas la réponse à la question, cela ne serait pas bien grave. Après tout, lui même ne l'avait pas trouvée non plus. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'il avait mieux réussi et qu'il pourrait donc lui donner la réponse. Il planta alors ses yeux brillants d'espoir dans ceux du garçon, en l'attente de sa réponse.

Il se mit à sourire légèrement en voyant le Serdaigle sortir avec entrain son parchemin tout en profitant de se servir à manger. Le bacon et les œufs lui avait donné l'eau à la bouche, cherchant des yeux s'il y avait du pain. A peine eu-t'il le temps de poser son assiette que ce dernier déposa vers lui son devoir bien rempli, tout en pointant du doigt la question où il avait besoin de son aide. Il reprit parole en lui confirmant qu'il n'avait pas la réponse sur les satellites de Vénus, Ewen se rappela avoir fini ce devoir en avance et essaya de se remémorer ce qu'il avait bien pu y mettre. Il avait été succincte avec ce dernier et n'espérait pas obtenir un Optimal, tant qu'il avait la moyenne l'honneur était sauf s'était t'il dit pour pouvoir prendre plus de temps sur ses occupations diverses et variées.

Il fronça des sourcils à la vue de cette question avant d'avoir un déclic, la question étant un piège: il n'y a pas de satellites autour de Vénus. Il visualisa mentalement la galaxie pour détailler sa réponse en comparant les différentes planètes du système solaire avec les notions que leur professeur d'Astronomie leur avait appris.

- Tu es sûr qu'il faut parler des satellites de Vénus ? fit-il en souriant, posant cette question rhétorique pour le laisser réfléchir d'une autre façon. Dans notre système solaire, il y a Jupiter, Saturne et Uranus qui ont beaucoup de satellites naturels. Bon, après on peut aussi parler de notre planète avec la Lune car tout le monde s'en rappelle, je crois.. Mais les plus impressionnantes restent Jupiter et Saturne. Surtout Jupiter en fait.

D'un sourire confiant, il prit une bouchée pour laisser le jeune Serdaigle assimiler ce qu'il venait de lui dire. Les prochains cours allaient commencer dans peu de temps et il aurait été impensable pour lui de ne pas manger avant de commencer le programme.

Durant la sortie du devoir d'Eldan de son sac, le brun dont l'identité était encore inconnue en face de lui s'était servi un petit-déjeuner qui aurait fait baver le petit garçon en toute autre circonstance. Des œufs, du bacon, du pain ; tout cela encore chaud de la préparation qui précédait à peine ce moment. Le Première Année aurait en temps normal sauté sur de la nourriture telle que celle-ci. Toutefois, cette fois-là était un cas différent : il y avait mieux à faire. En effet, le petit garçon avait su que son repas serait écourté s'il partait à la recherche de sa réponse auprès du Poufsouffle. Cependant, il avait jugé que sa faim ne nécessitait pas d'être sustentée avant quelques heures et trouver la réponse manquante lui importait davantage. C'était donc le choix qu'il avait fait. Attendre jusqu'au déjeuner était un effort qu'il était prêt à faire dans ce but.

En tendant le parchemin à son voisin, Eldan put voir ses sourcils froncés, ce qui l'inquiéta quelque peu. *C'est parce qu'il connaît pas la réponse ? Ou que j'ai eu faux quelque part d'autre ?* Même si le souci du petit garçon restait léger, il était tout de même là, prêt à sortir les griffes. Un mélange de surprise et de désarroi l'envahit donc en entendant :

- Tu es sûr qu'il faut parler des satellites de Vénus ?

Alors là, il ne s'attendait vraiment pas à cela. La question était "Que pourriez-vous me dire au sujet des satellites de Vénus ?", il lui semblait donc évident que le sujet de l'interrogation, et donc de la réponse à apporter, soit les satellites de cette planète. Eldan ne voyait vraiment pas quel sujet aborder d'autre si ce n'était pas cela attendu, cela lui semblait l'essence de la question. L'élève écouta donc attentivement la poursuite de l'intervention du brun, tentant de comprendre où il voulait en venir :

- Dans notre système solaire, il y a Jupiter, Saturne et Uranus qui ont beaucoup de satellites naturels. Bon, après on peut aussi parler de notre planète avec la Lune car tout le monde s'en rappelle, je crois.. Mais les plus impressionnantes restent Jupiter et Saturne. Surtout Jupiter en fait.

Pendant toute la durée de ces dires, le Serdaigle hocha la tête, tentant d'appréhender tout ce qu'on venait de lui soumettre. Il lui semblait que cela était assez intéressant, mais surtout très bien expliqué, et en fut d'ailleurs assez admiratif. C'était assez impressionnant de voir qu'un garçon de son âge pouvait expliquer aussi bien qu'un adulte, d'autant plus dont enseigner était le métier. Même si ces connaissances avaient probablement été abordées durant le dernier cours d'Astronomie, cela n'empêchait pas de trouver la manière de le formuler particulièrement bien choisie.

Cependant, Eldan pensa qu'il n'avait toujours pas la réponse à sa fameuse question, même avec cette remarquable explication. Alors, le petit garçon décida de mettre son cerveau en marche et de reformuler mentalement tout ce qu'on venait de lui apprendre. Jupiter, Saturne et Uranus ont beaucoup de satellites. La Terre en a un. Aucune autre planète n'a été mentionnée comme ayant des satellites. Très rapidement, il déduisit alors ce qu'il croyait être la potentielle bonne réponse, puis en fit part au brun :

- Tu veux dire que la réponse, c'est qu'il n'y en a pas ? Vénus n'a pas de satellites ?

Eldan était assez surpris de voir que possiblement, cela avait été une question un peu piège et que cette réponse pouvait être la bonne. Il avait donc hâte de connaître la confirmation, ou non, du Poufsouffle. Peut-être pourrait-il alors reprendre son repas où il l'avait laissé, et même en compagnie de cette nouvelle connaissance.

Il voyait juste, il n'y avait pas de satellites naturels. Après tout s'il avait fait des recherches et qu'il ne trouvait rien: ce n'était pas pour rien. Qu'il lui posa la question sous cette nouvelle forme remit quelques doutes à Ewen quant à la réponse qu'il avait mis sur son devoir, mais ce dernier confirma une nouvelle fois après en avoir été sûr.

- Non il n'y en a pas, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ai ce genre de question. Tu pourras détailler en disant lesquelles on des satellites naturels, fin, en gros hein va pas trop loin non plus. Après je ne sais pas pourquoi il n'y en a pas mais je ne pense pas qu'il y ai réellement de réponse à ça.

Ewen continua de manger son déjeuner tout en réfléchissant au devoir, s'il avait loupé quelque chose ou non même s'il en doutait grandement. Finissant sa bouchée, il pris son sac puis chercha son parchemin sur le devoir d'Astronomie. Bien rangé comme à son habitude, il le sortit rapidement et le posa vers Eldan tout en faisant attention à la nourriture autour. Un risque qu'il ne voulait pas prendre, surtout quand il fallait le rendre le jour-même.

- Tiens, si tu veux rédiger ta réponse un peu plus rapidement, tu auras le gros de ce qu'il faut expliquer au moins.

Il trouvait ce domaine fort intéressant, la galaxie et les étoiles le fascinait sans qu'il comprenne réellement ce qu'il voyait. Etant conscient de ses lacunes, il apprenait tout ce qu'il pouvait: ayant trop de questions sans réponses notamment sur les trous noirs, de vers, les nébuleuses qu'il trouvait magnifiques. Il savait éperdument que ce n'était que des illustrations de ce qu'elles pourraient réellement ressembler, mais ne les trouvait pour autant pas dénuées d'intérêt.

SAMEDI 27 MAI 2045, VERS 13H
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A LA TABLE DE SERDAIGLE, PARMI LES ÉLÈVES

Tu es là.
Tu es là, parmi les Bleu.
Une Jaune parmi les Bleu.
Un Blaireau parmi les Aigles.
Une Poufsouffle non pas assise à la table de sa maison mais à celle des Serdaigle.
Tu est là, presque invisible.
Invisible aux yeux de ceux qui ne font pas attention à toi.
Invisible à tous ceux qui ne te connaissent.
A tous ceux qui pourrait croire que tu fais partie de leur maison.
Tes vêtements ne peuvent pas te trahir.
Qu'est-ce qu'un jean noir et un tee-shirt à manche courte blanc peuvent montrer ?
Rien.
Ou seulement une fillette de douze en train de manger.
Tu as encore et toujours un peu de mal avec les robes sorcières.
Malgré que tu t'y sois bien habitué, tu n'hésites absolument pas à troquer ta robe contre un bon jean et un sweat.
Déjà avant ton entré à Poudlard, tu appréciais peu les robes.
Depuis, ça n'a pas changé.

Malgré tout il y a autre chose.
Du stress.
Un peu de stress d'être une `Inconnue`.
J'm'en fiche !
Tu as beau le penser, ton inconscient te montre le contraire.
Tu ne t'en fiches pas complétement.
Tu ne peux t'empêcher de penser, au fond de toi, que tu es chez les Serdaigle et non pas chez les Poufsouffle.
Tu n'es pas parmi les élèves de ta maison.

SAMEDI 27 MAI 2045, VERS 13H
@Julie Jing

Le cœur lourd, Eugène arpentait la grande salle de ses yeux. Il n'avait pas faim, encore barbouillé à cause de la nouvelle qui était tombée depuis peu. Son esprit vacillait entre trois états : celui pessimiste, qui ne croit en plus aucune solution. Celui qui, au contraire, prie pour un brin d'espoir. Et le déni, qui tambourinait à sa porte.

Sa canne raisonnait à chacun de ses pas, dictant le rythme de sa marche. Sa respiration, bien que lente, était encore irrégulière et il savait parfaitement que ses yeux étaient rougis par ses sanglots. Eugène toisa la nourriture qui jonchaient les tables, appétissante et ragoûtante à la fois. La nausée parcourrait son échine et il ne put s'empêcher de grimacer.

Trop d'odeur, trop de bruit, trop de monde.
Il allait encore s'écroulait, il le savait.

Eugène ravalait son angoisse, péniblement. Il s'apprêtait à choir sur l'un des bancs de sa table, quand il remarqua cette gamine qui semblait avoir son âge. Elle était à la table des Aigles et sa tenue se détachait complètement des autres en uniforme. Le rouquin fut un instant troublé par cette vision et, le temps d'un battement de cil, il hésita. N'était-elle pas à Poufsouffle ? Eugène n'en était pas sûr. Jusqu'ici, il était resté éloigné des siens, s'alliant une amitié avec une lionne et un Aiglon qui, de vous à moi, avait un certain charme.

Dans tous les cas, il la dévisageait, essayant de mettre un nom ou un quelconque souvenir à ce visage portant encore les trace de l'enfance. Elle lui était familière et, sans même se rendre compte, il s'approcha de son pas boiteux. Eugène était sûr de l'avoir déjà vu dans la salle commune de sa maison. Hésitant, il posa une main contre son épaule pour attirer son attention.

— Salut, souffla-t-il, tu... tu n'es pas à Poufsouffle ? Il... Eh bien... Il me semble que... J'crois t'avoir déjà croisé dans la salle commune... Alors...

Il ne savait pas comment finir cette phrase et il se sentait con de l'importuner. Après tout, en quoi cela le regardait ? Peut-être mangeait-elle avec des amis, tout simplement ? Mon Dieu, cet état second ne lui réussissait clairement pas.

Un morceau de pain.
Tu l'enfournes dans ta bouche.
Et tu mâches.
Doucement.
Lentement.
Ta grand-mère t'a toujours dit que la digestion commence dans bouche.
Et que, par la même occasion, il faut toujours bien mâcher plutôt que d'avaler d'un coup.

Une main se pose alors sur ton épaule.
Tu avales rapidement ta bouché.
Puis, tu te détournes surprise.
Qui peut bien faire ça ?
C'est un garçon qui te fait fasse.
Tu le connais, c'est sûr.
Mais qui est-ce ?
Son nom ne te revient pas.
Tout ce que tu es sûr de savoir c'est qu'il est de Poufsouffle.
En première année semble-t-il.

Qu'est-ce qu'il me veut ?
Te posant cette question, tu remarques une chose.
Il vient de te parler et tu n'y a pas vraiment fait attention.
Alors, quelques instants, tu essayes de te remémorer ces paroles.
Oui, bien sûr ! C'est pas bien compliqué de savoir ce qu'il m'a dit...

- J'voulais changer... Changer d'point de vue et manger ailleurs... Pour changer...

Tu n'es pas vraiment sûr de ta réponse.
A vrai dire, tu ne sais pas toi même pourquoi tu as décidé de manger parmi les Bleu.
Mais, c'est la première réponse qui t'est venue à l'esprit.
Tu aurais très bien put dire que tu mangeais avec des amis.
Mais ce n'est pas le cas.
Et j'veux pas mentir... Pas là...

- Et toi ? Tu vas manger ? Chez les Jaunes ?

SAMEDI 27 MAI 2045, VERS 13H
@Julie Jing
Avec plaisir ! J'espère être à la hauteur de ta plume

— J'voulais changer... Changer d'point de vue et manger ailleurs... Pour changer...
C'était tout simple et Eugène était embarrassé par sa propre conduite.
— Je... Désolé, je ne voulais pas t'embêter ou que tu te sentes obligée de te justifier... souffla-t-il, le regard fuyant. Simplement... J'étais surpris de te voir ici ? Enfin, c'est bête en soit, tu aurais pu être avec quelqu'un...
Il bougea nerveusement. Mon dieu, il se sentait si bête.
— Et toi ? Tu vas manger ? Chez les Jaunes ?
— Oui ? Peut-être ? Je ne sais pas...

Son attention se porta sur la nourriture et son ventre fit savoir son combat interne : il avait faim et il voulait vomir d'un côté. C'était une sensation étrange, complètement désagréable. Son estomac était vide et complètement retourné. Trop pour pouvoir supporter quoi que ce soit. Eugène se demandait pourquoi il avait quitté les dortoirs. Pour prendre l'air, il s'était dit. La bonne blague, il avait toujours une mine affreuse.
Un ange passa entre eux, où Eugène fit le trie dans ses pensées soudainement encombrantes.

— Je n'ai pas faim... En faite, j'sais même pas pourquoi j'suis venu ici, avouait-il à mi-voix, gêné.

Il semble gêné.
Gêné de t'avoir posé une telle question.
Gêné de t'avoir interpelé durant ton repas.
Mais, tu ne lui en veux pas.
Cette situation aurait très bien put t'arriver.

Il ne sait pas si il va manger.
C'est... étrange.
Mais c'est un choix.
Un choix que tu respectes.
Que tu comprends même.
Peut-être n'a-t-il pas faim ?
La vue de la nourriture ne semble pas le réjouir...

Quelques secondes sans paroles entre vous s'écoulent.
Tu n'oses pas briser ce fil de Silence.
Fil perdu dans le brouhaha de la Grande salle.
Mai tu n'as pas besoin de le casser.
Le Poufsouffle s'en charge.
Il avoue ne pas avoir faim.

- Ok, réponds-tu. En fait, tu t'appelles comment ?

Tu as beau y réfléchir, tu ne sais pas.
A part quelques rares fois où tu as put le croiser en Salle commune, tu en as aucune idée.
Tu ne sais pas qui il est.

- Moi c'est Julie, dis-tu alors pour te présenter.

Les deux filles assises à ta gauche se lèvent alors.
Elles laissent une place vide.
Une idée germe alors dans ton cerveau.

- Tu veux t'asseoir ici proposes-tu ?

Mais si il veut pas ?
Il s'en fiche p't-être ?

- Mais t'es pas obligé... C'est comme tu veux... Surtout si t'as pas faim... J'veux pas t'obliger.

SAMEDI 27 MAI 2045, VERS 13H
@Julie Jing
Vrai, tu as raison x)

Le silence s'installait entre eux et Eugène ne savait pas s'il devait simplement s'en aller ou non. Au fond, il était tenté de faire demi-tour, mais pour aller où ? Il n'avait pas envie de sortir ou d'aller se perdre à la bibliothèque. S'il s'écoutait, il reviendrait dans les dortoirs, emprisonné de ses draps.

— Ok, dit-elle. En fait, tu t'appelles comment ? Moi c'est Julie.
Eugène regarda timidement la jeune fille et tente de sourire un peu.
— Je... Je m'appelle Eugène.

Au fil de cette discussion maladroite, Eugène était maintenant sûr et certain de l'avoir croisé, déjà en cours, puis dans leur salle commune. En fait, le gamin connaissait les autres de sa maison seulement de loin. Il n'est pas vraiment proche d'eux, bien qu'il se sentait bien en leur compagnie, sa phobie l'empêchait seulement de se sociabiliser. Un véritable poison. Alors, pouvoir mettre un nom sur une tête qu'il voyait tous les jours lui fit plaisir.

Deux Serdaigles quittèrent la table et, poliment, Eugène se décala pour les laisser passer. Peut-être que lui aussi devait partir à son tour ? Il devait surement l'importuné ? Surtout qu'il n'était pas du genre à être très bavard et sa maladresse n'aidait en rien...

— Tu veux t'asseoir ici proposes-tu ?

Eugène la regarda, surpris, puis la table et lui-même. Un jaune dans tout ce bleu ne ferait-il pas tâche ? Il hésita. Et si on lui demandait de s'en aller après s'être installé ?

— Mais t'es pas obligé... C'est comme tu veux... Surtout si t'as pas faim... J'veux pas t'obliger.
— Je... Je ne voudrais surtout pas d'embêter, souffla-t-il, timide. Tu... Tu n'es pas non plus obligé de m'inviter...