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04 avr. 2016, 23:47
Où est l'Est ?  PV 
Lorsque Diana et Stephan Wedenjack eurent décrété qu'ils inscriraient leur fille à un stage, ils ne savaient pas que cette décision serait un bouleversement dans la vie de leur fille. Elle non plus, elle ne connaissait rien des perturbations que ce stage allait engendrer. La seule chose qu'elle savait, c'était que ses géniteurs étaient cruels.

[HUIT JOURS PLUS TÔT, CHEZ LES WEDENJACK]


Des pas empressés résonnèrent dans la villa habitée par les Wedenjack. Joy savait ce que ce bruit augurait ; une remontrance, si pas une punition. Elle s'était terrée dans le silence alors que son père s'échinait à l'appeler depuis l'étage du bas. La fillette l'avait jouée en mode silence radio, ce qui avait le don d'énerver Stephan. Il s'était donc levé du canapé et se dirigeait actuellement vers la chambre de sa fille. Il montait les escaliers en provoquant un bruit assourdissant afin que Joy comprenne qu'un sermon approchait. Par réflexe, elle attrapa son casque audio et le plaça sur ses oreilles afin de pouvoir argumenter qu'elle « n'avait pas entendu ». La porte de sa chambre s'ouvrit en trombe pour laisser apparaître un visage furieux.

« C'est si compliqué que ça, de répondre ? »

L'Écossaise attrapa l'objet électronique Moldu relié à son casque et fit mine d'arrêter une musique inexistante. Puis elle répondit, d'une voix posée :

« Désolée, j'avais pas entendu. »

C'était indéniable, Joy tenait ses ruses de son père ; c'est pourquoi il ne la crut pas une seconde. Il secoua la tête, désespéré, avant de répondre.

« Arrête de me mentir, tu sais très bien que ça ne me trompe pas. Écoute, Joy, tu vas aller faire un stage d'une semaine - avec des gens normaux, évidemment. Ta mère et moi voulions discuter de ça avec toi, mais comme tu n'es pas descendue, la décision est prise. Tu iras. Tu sais très bien que ce n'est pas pour t'embêter. Tu dois voir du monde, Joy, il est inadmissible que tu t'enfermes dans ta chambre durant toutes les vacances d'été. C'est très bien que tu te fasses des amis sorciers mais tu ne dois pas oublier l'autre partie du monde pour autant, tu comprends ? Nous sommes certains que ce stage te plaira. Tu feras plein d'activités très divertissantes. »

D'habitude, ce genre de discours barbant et répétitif ennuyait Joy plus qu'il ne la convainquait. Ce jour-là, cependant, elle avait senti que Stephan était sincère et elle n'avait pas cherché à éviter ledit stage. Grave erreur.

[AUJOURD'HUI, DANS LE HYDE PARK]


Le stage avait été une catastrophe. Aucune des activités proposées ne l'avait amusée, au contraire. Cette semaine avait fait remonter en elle ses souvenirs de primaire, qu'elle aurait pourtant préféré enfouir et oublier. La balle au prisonnier, les jeux groupés du soir, les cantines, rien ne lui plaisait. Mais ses parents étaient satisfaits et Joy savait que sa participation au stage les rendait heureux. Alors, elle ne s'était pas plainte et attendait patiemment que l'enfer prenne fin pour reprendre un quotidien qu'elle aimait. Aujourd'hui, deux nouvelles réjouissaient la fillette ; la fin des vacances d'été approchait et son stage se finissait demain. C'était le dernier jour.

Évidemment, les organisateurs avaient voulu terminer en beauté par une expédition « innovante et très amusante ». Une course d'orientation. Dans le top trois des défauts de Joy, je classe son mauvais sens de l'orientation en troisième place. Sur ce coup-là, on pouvait le dire, ils avaient réussi à marquer le coup. La fillette se débattait avec sa carte, la tournait et la retournait, plissait les yeux, soufflait bruyamment, commençait à tempêter. Elle attirait beaucoup de regards curieux mais ne s'en souciait nullement, trop concentrée sur cette fichue épreuve.

Après cinq minutes de débat intérieur, la fillette décida qu'elle était définitivement perdue. Elle n'y comprenait rien. Abandonnant l'idée de s'y retrouver dans tous ces bafouillages de points cardinaux, de flèches, de pseudo-routes, elle releva la tête et son regard s'arrêta sur une Moldue qui devait avoir son âge. La fille avait de longs cheveux blonds et jouait aux bolas, seule. C'était la personne idéale pour requérir de l'aide. Avec un peu de chance, cette jeune fille était un génie en orientation et la sortirait de cette situation en dix secondes. Pleine d'espoir, Joy fit quelques pas dans l'herbe fraîche du parc et l'interpella :


« Salut. »

Elle hésita sur le comportement à adopter. Finalement, elle lui sourit et lui serra la main, dans un élan de grande courtoisie.

« Alors voilà, je me présente, j'm'appelle Joy et je ne suis pas là pour faire du porte-à-porte et te vendre une assurance. En fait... »

Elle lui montra sa carte couverte de terre et accompagna son geste de quelques explications :

« Voilà, je dois faire une course d'orientation, mais j'suis complètement perdue. J'suis censée trouver un indice dans les environs, mais j'y arrive pas... Tu pourrais m'aider s'te plaît ? »

Le visage de son interlocutrice lui semblait très vaguement familier mais Joy s'imagina que c'était parce que cette fille lui rappelait un peu Rose Adams.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
05 avr. 2016, 11:53
Où est l'Est ?  PV 


      Mary avait toujours été impressionnée de constater l'envergure de cette ville qu'était Londres. Le côté moldu n'était pas à sous-estimer, c'était certain, qu'elle veuille l'admettre ou non. En visite chez sa mère pour les trois dernières semaines des vacances, elle s'était d'abord décidée à n'en voir que le côté magique, flânant sur le chemin de traverse pour observer les nouveautés mis en vente. Si ces balades l'avaient tout d'abord réjouie, elle commençait à s'en lasser et très vite, la jeune serpentarde ne sortait qu'avec un bouquin à la main, en quête d'un petit havre de paix suffisamment calme au milieu des agitations citadines. Quête bien vaine au milieu des sorciers.

      C'est donc ainsi qu'elle avait pris la décision pour la moins étonnante de se rendre chez les moldus, réputés fades et démunis de ce quoi que ce soit qui soit excitant. Sa mère, après avoir haussé un sourcil, s'était tout d'abord inquiétée à l'idée de laisser une gamine de douze cavaler les rues bondées de Londres. En bonne et due forme, un petit marché s'était mis en place sous les insistances de la petite blonde : elle resterait seulement dans le quartier si la jeune fille insistait tant à sortir des clous. Cela satisfaisait amplement la serpentarde qui sitôt mis ses habits moldus pour faire un premier tour. Le soleil était au rendez-vous -phénomène bien rare- rendant l'occasion irrésistible.

      Elle sortit de chez elle, un petit sac en bandoulière sur son épaule droite et se mit en route, se rappelant au fur et à mesure des tours et détours nécessaires pour sortir du monde magique. Certes, le chemin était court mais cela n'empêchait à la jeune fille se sentir...aventurière. Après un dernier murmure, elle se retrouva dans les rues moldues, à cette heure ci calmes. Parfait. Elle tourna la tête à gauche, puis à droite, évaluant du regard les environs. Un petit coin en particulier attira son attention. Là, de l'autre côté devait sûrement se trouver un parc en vue des nombreux arbres qui surplombaient les habitations.

      Avec un léger sourire, elle se dirigea vers Hyde Park. Des cris d'autres enfants lui parvenaient à l'oreille. Dire qu'elle allait devoir retourner à Pourdlard, retrouver ses camarades, plus insipides les uns que les autres était une pensée tout à fait enrageante. Elle pinça ses lèvres, décidée à ne plus penser à cela. La journée avait encore à offrir et elle n'allait sûrement pas gâcher sa sortie avec l'école. Mary passa le seuil du portail d'entrée et la frustration laissa place au contentement. Le parc paraissait très grand et très agréable. Se rappelant néanmoins les paroles de sa mère, elle ne s'accorda qu'une visite partielle de l'endroit. Si celui ci était apte à arriver à hauteur de ses exigences alors… un autre petit marché pouvait être envisageable, n'est-ce pas ?

      Des rires cette fois-ci attirèrent son attention. Le yeux bleus pâles de la jeune fille se posèrent sur un petit attroupement de garçons et de filles visiblement plus âgés qu'elle. L'un d'eux se tenait debout tandis que les autres étaient assis tout autour de lui, en cercle. Le garçon tenait d'étranges objets dans ses mains, deux longues chaussettes qu'il agitait dans tous les sens. Si l'idée de faire valdinguer des chaussettes pouvait être absurde aux yeux de la serpentarde, il n'en était pas moins que le garçon était capable d'effectuer des figures étonnement jolies. Intriguée, la jeune blonde se trouva un banc à une distance suffisante pour qu'elle n'attire pas le regard du groupe d'ados mais suffisamment près pour qu'elle puisse analyser ce qu'elle voyait. Heureusement que les autres de sa maison ne pouvaient la voir ainsi observer des moldus sans intérêt. Absorbée par le spectacle amateur, elle ne vit pas le temps passer et c'est une fois que le groupe se décida à quitter les lieux qu'elle même reprit le chemin du retour.

      Mary venait de se trouver une nouvelle occupation, une nouvelle pratique à dompter.





      Mericia avait observé sa fille triturer des chaussettes, pour beaucoup de belle qualité, les étirant et les tordant dans tous les sens, durant toute la soirée. Depuis que son enfant était revenue du monde moldu, elle affichait un regard déterminé et tranchant comme si Mary venait de se trouver un problème insoluble qu'il fallait nécessairement résoudre sans quoi, le monde en paierait le prix. Certes, elle exagérait peut-être mais ce genre de détermination n'était pas chose commune à observer. Mary était plutôt renfermée et détachée dans tout ce qu'elle entreprenait, à l'exception des potions et des fourberies commises avec son amie Erin – Salazar, cela faisait belle lurette qu'elle ne l'avait pas revue ! Une petite après-midi autour d'un thé avec sa mère serait absolument exquis-.

      En tout cas, telle fut sa non-surprise lorsque la voix légère de sa fille s'éleva le lendemain.

« J'y vais. Je me rends à Hyde Park. Je ne reviendrai pas tard, promis. »

      Mericia roula des yeux.




« Aie ! Salazar ! Stupides trucs ! Bien une bêtise de moldus !», grommela la voix bien moins légère de la serpentarde qui depuis désormais vingt minutes se démenait comme une diablesse, recevant en bronchant les coups des balles remplies de riz, fourrées au fond de longues chaussettes.

      Moldu ou non, maintenant qu'elle s'était mise en quête, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Pour l'occasion, elle s'était trouvée un coin où nulle âme qui vive ne semblait passer. Aspect avantageux considérant la débâcle qui se déroulait actuellement. Des perles de sueurs se formaient sur son front, ses bras devenaient douloureux et l'envie de faire des pauses succinctes se multipliaient au fur et à mesure qu'elle réitérait ses tentatives. Le fait qu'elle ne sache pas par où commencer et comment effectuer quoi que ce soit était terriblement handicapant.


«Salut. Alors voilà, je me présente, j'm'appelle Joy et je ne suis pas là pour faire du porte-à-porte et te vendre une assurance. En fait...Voilà, je dois faire une course d'orientation, mais j'suis complètement perdue. J'suis censée trouver un indice dans les environs, mais j'y arrive pas... Tu pourrais m'aider s'te plaît ? »

      Mary avait fait volte-face lorsque la voix s'était manifestée. Plongée dans ses réflexions et ses vaines tentatives, la serpentarde n'avait pas le moins du monde remarqué la moldue aux cheveux blonds qui venait de débarquer telle un boulet de canon. Une crainte de s'être fait surprendre dans ses agitations l'avait d'abord assaillit mais la moldue avait alors commençé à parler à toute vitesse, visiblement en sueur, les joues rougies pour elle ne savait quelle raison.

      Tout ce que Mary avait réussi à retenir de ce monologue était que la fille s'appelait « Joy », un drôle de nom qui d'ailleurs devait être bien trop populaire dans ce pays considérant le fait qu'au moins une fille de l'école s’appelait comme ça. Qu'importe. La serpentarde s'était vite perdue dans les mots de son interlocutrice : qu'est-ce que « porte-à-porte », « assurance » et autre « course d'orientation » signifiaient ? Rien de familier et logique ne répondit à ses questions. Tout ce qu'elle savait pour sûr, c'était que cette fille attendait de la sorcière assistance.


      Or, altruisme et Mary étaient comme chien et chat. Se sentant agaçée d'être ainsi interrompue – en plus, la blonde avait envahit son espace personnel sans aucune honte pour lui serrer la main-, la serpentarde fronça légèrement les sourcils. Les moldus sont bizarres, certes, mais cela l'indifférait bien tant qu'elle n'avait pas à se mêler à eux. Ne voulant néanmoins pas exhiber son ignorance sur tout ce que l'autre fille venait de dire, Mary opta pour le contournement.

« Je suis occupée. Pourquoi t'aiderai-je ? », répondit-elle en pesant ses mots.
06 avr. 2016, 00:03
Où est l'Est ?  PV 
Hyde Park, endroit convivial et toujours éveillé par les babillages des bébés, les exclamations incontrôlées des enfants, les reproches et les rires des parents, les messes basses des adolescentes, aurait pu être un lieu attirant. Fouler l'herbe fraîche aurait pu être relaxant, écouter les chants mélodieux des oiseaux d'été aurait pu sonner comme une musique agréable aux oreilles de Joy, observer les diverses occupations des Moldus aurait pu l'amuser et la passionner. Hyde Park était typiquement le genre d'endroit qu'elle affectionnait pour sa diversité et son authenticité. Hors, en ce jour, rien ne l'exécrait davantage que ce fichu parc et ses multiples cachettes. Bien qu'il soit d'une envergure non-négligeable, la fillette avait pensé à le passer au peigne fin, dans l'espoir de découvrir l'indice qui y était caché plus vite que si elle se fiait à sa carte. Cependant, avant d'en arriver à cette extrémité, elle avait voulu tenter une autre solution pour résoudre le problème qui la torturait depuis plusieurs minutes.

S'il y avait bien un côté positif à cette activité, c'était que celle-ci lui rappelait pourquoi Joy affectionnait tant Poudlard. Cette école n'était pas le genre de lieu où les professeurs vous obligeaient à faire des choses soit disant amusantes pour vous intégrer. Ils ne vous forçaient pas non plus à pratiquer des jeux de société gênants en groupe lors des repas du soir. À Poudlard, les élèves pouvaient gérer leur temps libre comme ils le souhaitaient et Joy était éternellement reconnaissante à ceux qui avaient pris cette décision. Elle s'était sentie plus libre dans ses agissements et, doucement, avait commencé à se livrer pour finir par se faire des amis sans que quiconque ne tente de l'y obliger. Elle s'intégrait là-bas parce qu'elle aimait l'école, les cours qui y étaient dispensés et les élèves qu'elle côtoyait. Poudlard était magnifique et Joy ne cessait de s'émerveiller devant la beauté et les innombrables subtilités du monde sorcier. Pour elle, faire partie de cet univers magique était une chance qu'elle ne pouvait gâcher sous aucun prétexte.

Malheureusement, avant de pouvoir retourner vivre dans cet endroit qui lui était si familier, les vacances d'été devaient se terminer, ce qui n'arriverait ni avant la fin du stage, ni avant la fin de la course d'orientation. Si elle avait su rassembler assez de ce courage que prônaient ces maudits Gryffondor, Joy aurait abandonné sa carte sur le champ et serait retournée dans le local principal en expliquant aux moniteurs qu'elle s'était perdue et qu'elle n'avait pas su réussir l'épreuve. Mais fierté et peur combinées faisaient qu'elle s'entêtait à tenter comprendre le fonctionnement de son plan, bien qu'elle se doutât que son score final n'aurait rien d'honorable. De toute façon, elle se fichait des points ou de l'honneur que cette course pourrait lui apporter ; qui avait-elle donc à impressionner, parmi tous ses camarades qui l'évitaient comme la peste ? Elle avait du prodiguer beaucoup d'efforts, pour s'empêcher de leur jeter un joli sort qui les aurait cloués sur place ; oui, elle l'aurait fait sans hésitation, si cette pratique n'était pas punie d'un bannissement immédiat de Poudlard.

Alors, dans l'attente de pouvoir alimenter ses envies vengeresses, Joy triturait son plan topographique dans tous les sens. Il était dans un sale état ; chiffonné et recouvert de terre. En arrivant dans le parc, elle l'avait posé sur le sol pour pouvoir l'examiner tout en reprenant son souffle, assise en tailleur. Elle n'avait nullement culpabilisé de la délabrer, jugeant que c'était le problème de ses moniteurs. S'ils avaient voulu que leurs satanées cartes restent soignées, ils leur auraient donné une chemise plastique pour les protéger. Hors, l'aspect rêche de la carte était à découvert et Joy prenait un malin plaisir à le barbouiller de toutes les saletés possibles et imaginables, juste pour qu'elle ne soit plus réutilisable l'an prochain.

Puis était arrivé le moment où elle avait usé de son avant-dernier recours ; à savoir les nombreux Moldus qui profitaient tous du parc et qui, eux, n'étaient pas embêtés par de stupides instructions qui ressemblaient à « vous allez prendre une carte faite à la va-vite et vous en servir pour trouver un objet moche et inutile qu'on a caché dans les rues des Londres ! » Joy avait donc repéré une jeune fille blonde et s'était approchée d'elle à pas feutrés, jouant sur l'humour et la sympathie pour qu'elle accepte. Malheureusement, celle-ci ne semblait pas convaincue et rétorqua, d'un ton cinglant :


« Je suis occupée. Pourquoi t'aiderais-je ? »

Au moins, songea l'Écossaise, c'était très clair. Cette demoiselle ne l'aiderait pas à moins d'avoir une très bonne raison de le faire. Joy, hésitante, observa les bolas de fortune que son interlocutrice avait fabriqués. Elle se demandait si l'autre fillette était douée dans ce domaine ou si elle le pratiquait uniquement pour tuer le temps, lui qui s'amusait souvent des gens à leurs dépens. La question n'étant cependant pas urgente, elle reporta ses yeux bleus clairs dans les prunelles toutes aussi bleues de la jeune blonde et argua :

« Parce que... je galère vraiment. J't'aurais pas embêtée avec mon truc si j'étais pas en très mauvaise posture, ça je te le garantis. »

Entre ses dents, elle marmonna, plus pour elle-même que pour sa potentielle sauveuse ;

« J'aime pas beaucoup demander de l'aide à des gens pour un truc que je suis censée faire seule, c'est vraiment passer pour quelqu'un de nul... »

Elle soupira et sourit faiblement avant de déplier son plan qu'elle exhiba à la jeune fille. Elle pointa son doigt sur un grand rectange vert qu'elle pensait être Hyde Park, puis elle reprit son discours.

« Tu vois... On est dans ce parc. Ce qu'il faut, c'est que j'arrive là, dit-elle en pointant son index sur un rond rouge qui indiquait la place où était caché l'indice. Mais j'ai beau chercher, j'trouve pas. »

Joy n'avait vraiment aucune envie de devoir se dépatouiller seule avec son plan et son piètre sens de l'orientation. La jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux pâles était la seule personne qui pourrait lui être d'un certain secours ; les enfants plus jeunes ne seraient pas capables de l'aider et la sorcière avait tendance à craindre les adultes. En d'autres termes, cette personne était d'une importance capitale dans sa quête ; Joy ne pouvait pas se permettre de la laisser filer. Hors, elle semblait plutôt réticente et c'est pourquoi l'Écossaise lui proposa un marché :

« Écoute... Si tu veux, en échange de ton aide, j't'achète une glace à la vanille. Ça te va ? »

Puis, pour prouver qu'elle ne mentait pas et qu'elle avait suffisamment d'argent pour une glace, Joy fouilla dans les poches de son jeans et lui montra ses quelques pièces, en espérant que ça la convaincrait.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
06 avr. 2016, 12:44
Où est l'Est ?  PV 
      Sur ses derniers mots, Mary s'était attendue à ce que la moldue la laisse en paix. Son ton avait été direct et suffisamment désagréable pour faire fuir quiconque. Sa question rhétorique impliquait de même qu'aucune réponse possible de la jeune fille ne pouvait la détourner de ses occupations personnelles.

« Parce que... je galère vraiment. J't'aurais pas embêtée avec mon truc si j'étais pas en très mauvaise posture, ça je te le garantis. J'aime pas beaucoup demander de l'aide à des gens pour un truc que je suis censée faire seule, c'est vraiment passer pour quelqu'un de nul... » »

      Le regard de Mary se fit plus intense : un mélange de suspicion et de curiosité. La réponse, brutalement honnête et démunie de honte était inattendue. Les gens normaux auraient tendance à prendre la défensive de manière agressive avant de partir en claquant la porte derrière eux. Or, cerise sur le gâteau, la blonde était allée au point de s'exposer, de se rendre vulnérable en se marmonnant des choses absolument honteuses. Exposer ses faiblesses était un défaut que jamais Mary n'avait compris. C'était se mettre en danger en admettant quelque chose d'handicapant, ce qui donnait un pouvoir sur la personne qui l'entendait. Néanmoins, cela pouvait aussi être une stratégie pour amadouer la serpentarde. Elle observa avec plus de minutie la moldue qui se trouvait en face d'elle. Celle ci tenait dans ses mains divers objets, pour certains inconnus.

      La jeune fille, s'était attelée à déplier ce qui semblait être un parchemin mais qui pour autant ne paraissait pas en être un. Tâché par la boue, froissé et surtout remplis de gribouillis sans queue ni tête, il paraissait indiquer plusieurs éléments qui attirait l'intérêt de la moldue. Comment s'était-elle débrouillée pour rendre cette carte en si piteux état !?

« Tu vois... On est dans ce parc. Ce qu'il faut, c'est que j'arrive là. Mais j'ai beau chercher, j'trouve pas. »

      Un dilemme commençait à titiller les sens de Mary. Il lui revenait à l'esprit que la moldue avait, au milieu de mots étrangers, parlé d'indice. Logiquement parlant, celle ci était en train de rechercher quelque chose et l'indice était sensé l'aider. Etait est-ce ça cette histoire de course ? La verte et argent observa d'un oeil calculateur la détermination dont faisait preuve la jeune fille, tandis que celle ci s'agitait. Il fallait dire que cette histoire d'enquête attisait son intérêt. Collecter des éléments, déduire des hypothèses et en vérifier leur véracité faisait partie des petites choses qui plaisaient à Mary. Elle pinça ses lèvres et ne résistant pas à la tentation, se saisit de la carte, sans prendre la peine de demander l'autorisation. Fronçant les sourcils, elle étudia celle ci, balayant de son regard tous les éléments présents, essayant d'y trouver un sens.

« Écoute... Si tu veux, en échange de ton aide, j't'achète une glace à la vanille. Ça te va ? »

      Mary leva ses yeux de la carte, fixant Joy. Un léger rictus fleurit sur ses lèvres, alors que la moldue sortait quelques pièces. L'altruisme était surfait. Gardant son silence, elle retourna à sa contemplation de la carte. Joy lui avait montré un endroit précis, un rectangle vert grossièrement dessiné. Mary en remarqua d'autres. Suivant les indications de la moldue, c'était à comprendre que ces endroits étaient sensés représenter des parcs implantés dans la ville. Mary approcha un peu plus la carte de son visage, tentant de décrypter l'inscription associée à ce rectangle particulier que la blonde lui avait indiqué. Quelle affreuse écriture ! Elle peina quelques secondes avant d'en déduire qu' "Hyde Park" en était le nom. Petit problème était donné que la moldue pensait déjà qu'elle n'y était pas. Mary haussa un sourcil en vue de cette première erreur.

" Nous sommes déjà à Hyde Park. Normal que tu galères à trouver quoi que ce soit si tu cherches ailleurs."

      Mary observa ensuite plus précisément le point rouge en question. Il était situé en plein milieu du parc, or celui ci était relativement grand et le point n'apportait pas grande précision. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

" Bon ton truc est dans ce parc. Je ne sais pas de quoi ton indice parle mais je sais que si tu passes par là, tu trouveras une sortie. Il y a un plan de l'endroit avec pleins d'indications. Y a de grandes chances que tu trouves ce tu cherches en y jetant un coup d'oeil."

      Avec une voix monocorde, elle pointa du doigt la direction menant à l'une des entrées du parc.

" Et puisque tu me prends par les sentiments, j'adorerais une bonne glace à la vanille", finit-elle par dire avec un air narquois. Après tout, elle n'avait pas entièrement cédé et il était certain qu'elle n'allait pas revoir cette fille de sa vie après cette rencontre.
27 avr. 2016, 16:12
Où est l'Est ?  PV 
Tandis que son interlocutrice semblait en proie à une hésitation phénoménale, Joy la détailla sans s'en cacher. Leurs caractéristiques physiques étaient semblables ; cheveux blonds, yeux bleus, peau pâle. Cependant, il était facile de les différencier ; certains traits de leur visage étaient sensiblement différents. Toujours était-il que d'un point de vue extérieur, elles n'étaient pas radicalement opposées - ce qui amena Joy à s'interroger sur leur potentielle ressemblance mentale. Elle ne connaissait pas cette Moldue, sinon pour son entêtement face à des bolas et une résignation certaine à aider les autres. Joy n'avait rien contre les bolas, bien qu'elle ne les adulât pas ; en revanche, elle n'était généreuse que lorsque la situation l'exigeait. Là, elle était prête à céder quelques pièces à une inconnue mais il s'agissait d'un cas inhabituel. Ordinairement, Joy préservait ses biens pour elle seule ; offrir quelque chose lui tordait le ventre. C'était une des raisons pour lesquelles elle détestait devoir se rendre aux anniversaires de ses camarades de classe, les cadeaux étant rarement donnés de bon cœur.

Finalement, la Moldue mit un terme aux pensées de Joy en haussant un sourcil vexant avant de s'exprimer avec cette voix distante qui, selon l'Écossaise, lui était caractéristique ;


« Nous sommes déjà à Hyde Park. Normal que tu galères à trouver quoi que ce soit si tu cherches ailleurs. »

Apparemment, elle avait décidé de l'aider ; cette révélation arracha un sourire à Joy. Le ton et les paroles de l'autre jeune fille n'étaient pas des plus doux mais elle s'en moquait. Elle jouerait les rabats-joie plus tard. Pour l'instant, elle se contentait de l'aide inespérée qu'elle avait occasion de saisir et elle se mit aux aguets de la moindre information que pourrait laisser échapper la Moldue. Celle-ci avait été réticente et Joy craignait qu'à tout moment, elle lui annonce quelque chose comme : « bon, je t'ai annoncé que tu étais perdue, maintenant tu retournes faire ta course d'orientation et tu me laisses en paix. Et en plus, j'aime pas les glaces à la vanille. » Ainsi, la Serdaigle hocha lentement la tête, prenant mille précautions pour que miss Sauveuse ne l'abandonne pas à son triste sort. Elle posa ses prunelles sur sa carte et laissa la jeune fille continuer, se gardant bien de prononcer un seul mot.

« Bon ton truc est dans ce parc. Je ne sais pas de quoi ton indice parle mais je sais que si tu passes par là, tu trouveras une sortie. Il y a un plan de l'endroit avec pleins d'indications. Y a de grandes chances que tu trouves ce que tu cherches en y jetant un coup d'œil. »

Son index désigna une direction et, alors que Joy s'apprêtait à la remercier, l'inconnue ponctua son discours :

« Et puisque tu me prends par les sentiments, j'adorerais une bonne glace à la vanille. »

C'était officiel, l'Écossaise n'échapperait pas à la dépense de ses maigres économies. Elle ne pouvait pas remonter le temps pour annuler sa proposition - ce qu'elle n'aurait pas fait, de toute façon -, ainsi elle sourit en haussant légèrement les épaules. Elle repensa aux quelques tergiversations qui avaient hanté son esprit quelques secondes plus tôt, et elle ne put s'empêcher d'être amusée en déduisant que son interlocutrice aimait le parfum vanille. Parce que Joy, elle, l'exécrait. C'était beaucoup trop fade.


« Merci. J'vais aller voir ton truc. J'espère que c'est pas trop loin, souffla-t-elle. Promis, j'reviens avec ta glace. Et l'indice, dans l'idéal. »

Elle jeta un dernier coup d'œil aux bolas qui avaient momentanément arrêté leurs rondes infernales. Puis, elle offrit un sourire hésitant à la Moldue et se mit à trottiner dans la direction qu'elle espérait être la bonne.

Tandis qu'elle se dirigeait vers l'entrée du parc, elle attrapa la capuche de son gilet gris et la remonta sur ses cheveux blonds, un peu sales. L'hygiène n'était pas ce qu'elle avait en priorité, à l'instant, ainsi ne se soucia-t-elle pas du manque d'éclat de sa chevelure. L'été touchait à sa fin et le soleil avait daigné faire acte de présence, ce qui n'était pas des plus habituels, en Angleterre. Et malgré ce temps rayonnant, quelques flaques de boue traînaient toujours ci et là, et la chaleur n'était pas étouffante ; ainsi la jeune Écossaise jugea-t-elle opportun de se protéger des potentiels dangers que recelait le Parc en se couvrant d'un gilet chaud et d'un jeans.

Elle traversait Hyde Park à une vitesse honorable ; elle ne serait pas autant dépêchée si elle n'avait pas su qu'une jeune Moldue attendait la glace promise. Joy ne voulait pas que l'autre fille pense qu'elle lui avait menti. Ainsi, elle arriva plutôt vite devant le panneau topographique du parc et elle tenta d'éclaircir ses idées pour s'y retrouver. Une flèche rouge indiquait très grossièrement « Vous êtes ici ». Joy compara ce panneau avec sa propre carte, ce qui lui permit d'avoir plus de détails quant à l'endroit où était caché son dernier indice. Ce dernier indiquait qu'elle devait chercher à l'endroit, je cite, « que les touristes adorent. » La jeune fille n'arrivait pas à déterminer à quelle partie de Hyde Park cette indication faisait référence... jusqu'à ce qu'elle lise, dans la légende du panneau, que le parc possédait un endroit réservé au pique-nique. Joy ne s'était pas encore aventurée dans cette partie de Hyde Park mais il fallait croire que c'était l'occasion ; si elle ne trouvait pas son prochain indice là-bas, elle rendrait les armes.

Elle mémorisa le chemin qu'elle devait emprunter pour se rendre au coin pique-nique puis reprit sa course effrénée. Elle ne dut parcourir qu'une dizaine de mètres pour apercevoir les premières tables et premières nappes. Quelques Moldus dégustaient leurs sandwichs dans les rires et la bonne humeur. Joy ne se soucia pas de leur estomac ni de la nourriture dont ils le remplissaient et se dirigea vers les tables en bois. Les indices qu'avaient préparé les moniteurs étaient des feuilles plastifiées, sur lesquelles était toujours inscrite une petite phrase censée les guider vers le prochain indice. Si elle ne s'était pas trompée de destination, plusieurs des dites feuilles étaient cachées par ici - puisqu'il en fallait assez pour tous les élèves qui faisaient la course d'orientation. Cet état de fait rendait la recherche nettement plus facile et agréable.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour dénicher un indice, sous une pierre, au pied d'un des arbres qui supplantaient l'endroit. Elle sourit victorieusement mais, lorsqu'elle le lut, perdit tout sentiment de satisfaction. « Retrouvez la récompense là où vous avez tout commencé. » Tout ça pour devoir retourner à la case départ ? Ils l'avaient fait traverser monts et marées pour qu'elle doive retourner dans le bâtiment qui l'hébergeait depuis une semaine ? Ces idiots avaient vraiment eu l'audace de cacher l'ultime récompense dans cet endroit pourri, nul et fade ? Rageuse, Joy plia l'indice et le fourra dans la poche de son jeans avec mécontentement. S'ils pensaient qu'elle se dépêcherait pour retourner dans leur habitacle à la noix, ils étaient très loin de la vérité. Aussi stupides qu'un Gryffondor amoureux.

Ralentissant la cadence, la jeune fille se dirigea vers le marchand de glace qui stagnait à quelques mètres de l'entrée du parc et donna quelques livres sterling à l'homme qui lui céda une glace à la vanille et une autre au chocolat. Joy retourna vers l'endroit où elle avait rencontré la Moldue qui lui avait apporté son aide précieuse et un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle vit qu'elle n'avait pas quitté les lieux. Elle s'approcha d'elle et lui tendit la glace, qui avait un peu fondu depuis le temps.

Son interlocutrice n'eut le temps de prononcer un seul mot que Joy se lança dans le discours de ses péripéties, tout en goûtant à sa crème glacée.


« Tu connais pas la meilleure !, commença-t-elle sans cacher son irritation. J'ai réussi à dégoter le dernier indice, grâce à toi, merci beaucoup d'ailleurs, et... ils veulent que j'retourne dans... l'hôtel... enfin, j'sais même pas si on peut appeler ça un hôtel. Bref, ils disent que je dois retourner dans le bâtiment avec toutes les chambres, quoi. Tu t'rends compte ? Ils m'ont fait traverser des parcs, des rues et plein d'autres endroits paumés, tout ça pour que j'retourne là-bas ? Ils auraient pas pu faire un effort, genre, planquer leur dernier indice dans un endroit canon ? »

Elle croqua dans sa glace, sentit le froid lui mordre les dents et reprit :

« Ah oui, parce qu'en fait... j'suis en stage. Tu sais, le genre de stage trop nul et même pas amusant. C'mes parents qui m'y ont obligée. Mais bon, j'suis contente ! Bientôt, j'retourne à... euh... »

Encore un peu et elle commettait la faute irréparable ; parler de Poudlard à une personne Moldue.


« À l'école. J'ai hâte. Pas toi ? »

Elle abaissa sa capuche avec un sourire un peu timide et finit par demander :

« Au fait, comment tu t'appelles ? »

Depuis quelques temps, Joy avait pris la sale manie de beaucoup parler. Même aux inconnus qu'elle ne reverrait jamais.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
14 mai 2016, 16:36
Où est l'Est ?  PV 
      « Merci. J'vais aller voir ton truc. J'espère que c'est pas trop loin, souffla-t-elle. Promis, j'reviens avec ta glace. Et l'indice, dans l'idéal. »

      Mary ne décrocha pas un mot suite à l'annonce de départ de la moldue. Celle ci n'en ajouta pas un de plus d'ailleurs malgré le sourire hésitant qu'elle lui adressa, ce qui entraîna la formation d'un léger rictus moqueur sur les lèvres de la Serpentarde. On aurait vraiment dit que la moldue était un petit chiot perdu - ce qu'elle était finalement- et tout ça pour une histoire sans queue ni tête ni intérêt. Elle la laissa donc vaquer à ses "occupations" et lorsque la future deuxième année s'assura que la fille était désormais hors de son champ de vision, elle l'écarta de ses pensées. Nul doute que la jeune fille allait revenir payer son dû ainsi était-il inutile selon elle d'y accorder plus d'importance que nécessaire. C'est ainsi qu'elle retourna au pied de l'arbre où reposaient ses bolas ainsi que son petit sac en bandoulière.

      Ne trouvant pas de réelle motivation pour pratiquer cette absurde activité moldue une minute de plus, elle se décida dans un premier temps à les laisser tels quel, par terre. La chaleur étonnante de l'après-midi ajoutée à l'exercice physique qu'elle avait effectué peu de temps avant l'intervention de la moldue la rendait mal à l'aise dans ses vêtements. Elle se défit donc de sa veste qu'elle posa aussi par terre contre l'arbre en prenant soin de placer l'extérieur du vêtement contre le sol. Un simple mouvement de baguette de sa mère suffirait à nettoyer les traces de terre et d'hebe même si cela risquait d'entraîner un froncement d’agacement de la part de l'adulte. Jugeant sa veste proprement placée, elle s'assit dessus, les jambes tendues devant elle, son dos reposant contre le tronc. Non gênée par le soleil qui se trouvait alors derrière elle, elle observa distraitement les alentours, observant sans penser quoi que ce soit les moldus qui couraient ici et là, ceux qui se baladaient tranquillement en famille et ceux qui installés plus loin s'accordaient une sieste, ce qui ne sembla pas être une mauvaise idée. Rien de tel que de faire le vide et d'apprécier l'instant présent, chose qu'elle n'avait jamais envisagé de faire depuis cet après-midi là.

      Elle observa les formes des nuages, s'amusant à déceler des Scrouts à Pétards et autres Hypogriffes biscornus. Finalement, il ne fallut grand chose d'autre pour que les yeux de l'enfant ne commencent sans qu'elle ne s'en rende compte à se fermer. Oui, peut-être que cette sieste n'était pas une mauvaise idée, maintenant qu'elle avait la paix. Le noir initial propre au sommeil laissait peu à peu place à des images éparces dont les personnes et les lieux lui apparaissaient de manière incohérente et totalement burlesque. Si elle voyait la directrice de Poudlard, Mme. Loewy s'époumoner contre Peeves pour avoir oublié de préparer les collants de Noel à l'occasion d'un match de quidditch entre les Serpentards et les Poufsouffles, il lui venait immédiatement et inconsciemment à l'esprit que peut être la raison pour laquelle les jus de citrouille sont si populaires dans le monde magique c'était tout simplement parce que le Sécrétaire du Ministre de la Magie avait trois chats. Lorsque ce fut le tour d'Erin de faire apparition, Mary fut immédiatement tirée de son sommeil comme si revoir le visage de celle ci de manière aussi inattendue valait tous les seaux d'eau glacée de l'univers et au delà.

      Suivant le sursaut initial, Mary, les yeux grands ouverts par l'étonnement se sentit déboussolée. Ramenée brutalement sur le plancher des hypogriffes, il lui fallut quelques secondes pour se rappeler qu'elle se trouvait à Londres dans Hyde Parc et que non, tout ce qu'elle venait de voir et qui au fil des secondes disparaissait de sa mémoire n'était dû à son imagination et à rien d'autre. Elle se frotta les yeux, bailla, s'étira et se résolu à mettre Erin loin de ses pensées, touchée par la culpabilité de lui avoir que trop rarement écrit durant sa première année. Cette résolution fut d'ailleurs facilitée par l'apparition de la moldue. Se rappelant de la rencontre passée, elle observa les glaces que celle ci tenait dans ses mains. Lorsque la blonde arriva à sa hauteur pour lui tendre la glace à la vanille, elle se dépêcha d'ouvrir la bouche -chose qui ne surprenait plus la serpentarde-.


      « Tu connais pas la meilleure !, commença-t-elle sans cacher son irritation. J'ai réussi à dégoter le dernier indice, grâce à toi, merci beaucoup d'ailleurs, et... ils veulent que j'retourne dans... l'hôtel... enfin, j'sais même pas si on peut appeler ça un hôtel. Bref, ils disent que je dois retourner dans le bâtiment avec toutes les chambres, quoi. Tu t'rends compte ? Ils m'ont fait traverser des parcs, des rues et plein d'autres endroits paumés, tout ça pour que j'retourne là-bas ? Ils auraient pas pu faire un effort, genre, planquer leur dernier indice dans un endroit canon ? Ah oui, parce qu'en fait... j'suis en stage. Tu sais, le genre de stage trop nul et même pas amusant. C'mes parents qui m'y ont obligée. Mais bon, j'suis contente ! Bientôt, j'retourne à... euh...À l'école. J'ai hâte. Pas toi ?Au fait, comment tu t'appelles ?»

      Salazar que cette fille était un moulin à paroles ! Etait est-ce seulement humainement possible ? Etait est-ce une spécialité moldue qui expliquait pourquoi le monde magique les jugeait absolument insupportables ? Si tel était le cas, Mary n'en était absolument pas surprise. Déjà à mi-discours ressentait elle arriver un mal de tête absolument atroce. Bien sûr que cette sensation était une réaction exagérée mais après tout, elle venait de se réveiller d'une sieste et cet interminable monologue donnait envie à la serpentarde d'envoyer un "silencio" bien placé sur la moldue. L'image immédiate d'Azkaban se formant parmi le fil de ses pensées eu néanmoins raison d'elle et la jeune fille se força à calmer son irritation et garder sous les apparences les restes de sommeil qui toujours semblaient flotter en elle.

      Elle adressa un regard mesuré vers la moldue, laissa planer un léger silence pour profiter de celui ci après ce monologue infernal et prit le temps de réfléchir à ce que l'autre jeune fille venait de lui dire, choisissant comme auparavant d'ignorer les termes qu'elle ne connaissait pas.


      « Ils cherchent p'têtre à se débarasser d'vous.», dit elle un peu trop crument et pourtant avec sincérité.

      Mary ne comptait pas le nombre de fois où, se baladant dans les quartiers magiques ET moldus de Londre elle avait entendu des mères et des pères de famille se plaindre d'avoir leurs enfants dans les pattes, les préférant et se réjouissant de les voir occupés ailleurs que de l'endroit où ils se trouvaient. C'était quelque chose qui d'ailleurs rendait Mary plutôt perplexe. Sa mère lui avait quelques fois dit que plus tard, quand elle serait grande, elle aussi aurait des enfants. Mais comment sa mère pouvait elle penser Mary pouvait en être un tentinet intéressée (déjà pas du tout du fait de son jeune âge) quand elle ne cessait d'entendre les parents de s'en plaindre pour ensuite dire 2 minutes après que c'était absolument merveilleux ? Les adultes étaient stupides, voilà ce qu'il fallait en déduire et visiblement la moldue était l'exemple type des enfants envoyés faire des choses stupides pour que les autres soient tranquilles.

      Paranoiaque et pessimiste ?

      Mary goûta à sa glace et apprécia instantanément le goût de celle ci dans sa bouche. La glace avait été une idée absolument brillante avec la chaleur extérieure qui toujours entourait Londres. Se rappelant de la conversation, Mary finit par dire :


      « L'école ? Tss. Non. Pas du tout. C'est rempli de ...» , grogna t-elle, s'empêchant au dernier moment de dire " d'idiots plus bêtes que des scrouts à pétards". Elle compensa la suspension brutale de sa phrase par un hochement d'épaules qui sûrement valait 1000 insultes puériles.

      Continuant de manger sa glace qui fondait un peu plus à chaque seconde, elle finit avec réluctance par laisser échapper son prénom
"Mary", ne deignant pas y ajouter le nom de famille étant donné la rencontre éphémère qu'elle était en train de vivre. C'était d'ailleurs bientôt l'heure de retourner chez elle. Si sa mère l'avait laissée partir à Hyde Park, ce n'était néanmoins pas sans quelques conditions que la jeune fille avaient accepté. Sa curiosité naturelle ne l'empêcha pas, avec l'idée de devoir quitter les lieux de se demander à quoi exactement ressemblait ce "trésor" si ... "estimé". M'enfin, c'était des moldus, ce ne pouvait pas rivaliser avec ceux magiques.
16 mai 2016, 16:43
Où est l'Est ?  PV 
~ On ne rencontre que ceux qu'on a déjà rencontrés ~

Qui était-elle ? Difficile à dire. Cette jeune Moldue semblait être du genre à être silencieuse, secrète. Elle éveillait les curiosités, faisait naître des questionnements, donnait envie de comprendre qui elle était réellement. Son attitude posée commençait à susciter le désir de la cerner, chez Joy. Elle avait rarement rencontré de personne si mystérieuse que cette Moldue au regard froid. La Serdaigle ne se leurrait pas ; elle ne la reverrait sûrement jamais et vivrait avec le souvenir d'une jeune fille blonde énigmatique.

D'habitude, il lui était facile de définir les gens ; peut-être se fiait-elle trop aux clichés mais l'attitude d'un individu, lors d'une première rencontre, était primordiale et éloquente. Mais comment l'interpréter, cette attitude, quand elle se résumait à quelques froncements de sourcils et à une aide donnée de mauvaise volonté ? C'était impossible. Joy détestait avoir l'impression de ne pas arriver au bout des choses, et son interlocutrice la laissait nager dans ce sillon-là. Apparemment, moins elle en disait et mieux elle se portait. Être blessante devait être le cadet de ses soucis, d'autant plus lorsqu'elle s'adressait à une inconnue. On aurait pu dire qu'elle manquait de politesse, mais pourquoi lui en vouloir de ne pas se montrer aussisi enthousiaste que Joy alors que c'était cette dernière qui était allée l'interrompre dans ses activités ? Si puérile pouvait être la Serdaigle, elle savait reconnaître quand elle était fautive. Là, elle n'était fautive de rien, pas plus que la Moldue qu'elle avait interrompue. Elle soupira, mangeant sa glace avec lenteur ; elle ne supportait pas ceux qui la mordaient comme des forcenés. À ce stade, autant avaler un glaçon, c'était le même résultat : une sensation glacée qui vous envahissait la bouche.

Joy était bavarde, ça ne faisait aucun doute. Elle n'avait pas honte de sa tendance à beaucoup parler, bien qu'on le lui ait déjà reproché. Poudlard l'avait changée et elle ne pouvait que s'en réjouir ; elle était passée de timide à confiante, de solitaire à sociable, de presque muette à prolixe. Elle aurait pu se transformer en ce genre d'élève narquois et stupide qu'elle haïssait tant, auparavant, mais ça n'était - heureusement - pas le cas. Elle gardait en tête et en application certaines valeurs qui lui avaient été enseignées et qui faisaient d'elle une petite fille pas méchante ; le respect, la compréhension, l'écoute.


« Ils cherchent p'têtre à se débarrasser d'vous. »

La jeune Wedenjack aurait pu se sentir particulièrement vexée si elle n'avait pas déjà pensé à la même chose. Quel intérêt d'envoyer vagabonder de jeunes adolescents dans les rues de Londres, si ce n'était pas pour les perdre ? « L'amusement » était un alibi parfait, bien sûr, mais Joy ne voyait aucune miette d'amusement dans ce qu'elle venait d'accomplir. Juste de la fatigue inutile et un casse-tête. Elle n'était même pas fière d'avoir réussi. Elle était juste soulagée de ne plus avoir à jouer au petit poucet. Elle soupira et haussa les épaules, ne voyant rien de plus à ajouter aux paroles grivoises de la Moldue. S'ils avaient vraiment voulu se débarrasser d'elle, c'était raté. Ces gens-là n'avaient-il jamais du subir de stages infernaux ? Pensaient-ils vraiment rendre service aux parents, en organisant ce genre d'activités grotesques et éreintantes ?

Un court silence s'installa, tandis que les deux jeunes filles dégustaient leur glace, qui était la bienvenue sous ce soleil de plomb. Joy se mit à détailler le Parc, appréciant la sérénité paradoxale qui se dégageait d'un endroit fourmillant de population. La Moldue la ramena sur Terre lorsqu'elle lui donna son avis sincèrement négatif au sujet de l'école :


« L'école ? Tss. Non. Pas du tout. C'est rempli de... »

Elle conclut sa phrase par un haussement d'épaule qui était univoque. Son interlocutrice laissa ensuite échapper son prénom dans une espèce de grognement, comme si elle rechignait à le lui donner. Joy lui jeta un regard circonspect, se demandant si prononcer son prénom lui coûtait tant que ça. Elle croqua un bout du cornet de sa glace et dit :

« D'idiots ?, tenta-t-elle en faisant référence aux propos de Mary concernant l'école. C'est vrai qu'il y en a. Des gens qui aiment s'la jouer courageux alors que... »

Joy faisait directement référence aux Gryffondor avec lesquels elle avait de multiples mésententes. Étrangement, elle avait convoité cette maison, lorsqu'elle avait lu des bouquins qui traitaient du système de répartition de Poudlard. Elle l'avait trouvée brillante de hardiesse, de courage, de valeurs passionnantes. Peut-être que si elle avait eu le choix, elle aurait demandé à atterrir dans la maison des Rouges. Mais plus elle se découvrait et mieux elle se sentait à Serdaigle. Elle n'était peut-être pas la petite fille la plus calme de Poudlard, mais elle savait se montrer érudite, curieuse, et elle plaçait la connaissance au-delà de tout. Puisqu'elle était Moldue, Mary n'aurait pas pu comprendre de qui Joy parlait, mais celle-ci s'en fichait.

« Y'a d'autres trucs cools. Les cours, par exemple. Ça ne t'intéresse pas, d'apprendre de nouvelles choses ? »

Elle continua à manger sa glace, leva ses yeux vers le soleil et fronça aussitôt le nez en une petite moue qui lui était propre.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
30 mai 2016, 20:53
Où est l'Est ?  PV 
      « D'idiots ? C'est vrai qu'il y en a. Des gens qui aiment s'la jouer courageux alors que... »

      Mary afficha son approbation. La moldue avait tapé dans le mille et effectivement Poudlard semblait être un nid à niais et de... gentils. Cette pensée eut le mérite d'ajouter à sa mine précédente un air dégoûté. Pourtant, la serpentarde était bien consciente que l'état d'esprit de ses camarades d'école était bien celui qui pouvait être attendu d'eux. Les adultes ne cessaient de vouloir les "protéger" en masquant un monde cruel et complexe sous l'idée de "bonne intentions" or, cela ne pouvait résulter qu'à une chose : l'ignorance, la bêtise et l'incapacité à se préparer à un monde qui ne se mettra jamais à genou pour qui que ce soit, qu'importe ce que peuvent bien imaginer les parents. Mary en ce sens était bien heureuse que ses parents lui avaient déjà expliqué un certain nombre de choses, bien sûr centrées sur les performances académiques et les risques bien réels à se laisser emporter par la vague des échecs. De même, ils l'avaient très vite prévenue de la nature des gens qui jamais étaient en soit honnêtes. Finalement, elle avait grandit avec l'idée certaine que chacun agissait pour soulager leur conscience ou par autre intérêt, qu'il soit volontairement connu ou non. Évidemment, ces concepts paraissaient bien plus "imagés" dans l'esprit de la verte et argent mais toutes les expériences qu'elle avait eu à l'école ne cessaient de confirmer ses soupçons.

      « Y'a d'autres trucs cools. Les cours, par exemple. Ça ne t'intéresse pas, d'apprendre de nouvelles choses ? »

Mary qui sans s'en rendre compte s'était mentalement égarée, retourna son attention vers la blonde toujours occupée à manger sa glace.


      « Si. Heureusement qu'il y a les cours sinon je donnerais pas cher de la peau des autres.», ricana t-elle puis continua « J'aime bien faire.... des mélanges d'ingrédients, voir ce que ça donne. Et toi ?»

      Pourquoi avait-elle encouragé la conversation et posé cette question personnelle ? Aussi étonnant cela puisse t-être, autant pour elle, l'explication pouvait se révéler être simple : déjà les rayons du soleil s'affaiblissaient et l'heure de quitter les lieux devenait urgent. De même, quand bien même cette Joy n'était qu'une simple moldue ignare, sa présence n'avait pas été intolérable. Bien sûr que cette rencontre éphémère pouvait autoriser un certain nombres de choses et la vie était bien courte pour toujours se fier à un code rigide. Faire les choses à sa sauce lui avait permis de la rencontrer, de parler, même si brièvement et lui avait offert une glace à laquelle elle n'avait pu résister. Enfin... qu'en serait-il si elles vivaient dans un monde parallèle ? L'intelligence et surtout sa résistance à la franchise pouvaient être des qualités qu'elle appréciait. Cela n'éclaircissait pas le problème que la moldue avait : celui de parler... beaucoup. Auraient-elles été amies ? Cela lui semblait impensable et imaginer des choses qui ne font pas partie de réel ne menait à rien.

      Elle écouta la réponse de la moldue tout en se redressant, faisant attention à secouer sa veste avant de la porter. Elle se pencha pour récupérer son sac et y remettre ses affaires. Une fois prête, elle observa Joy, l'air absent puis une nouvelle fois détaché. Il ne fallait pas qu'elle s'éternise ici.


      « Je dois y aller. Ma mère m'attend.», dit-elle lentement.

      Elle prit le sentier, sa glace encore dans sa main. Hésitant une fraction de seconde, elle lança derrière son épaule.

      « Pour ton truc de trésor. Imagine le pire avant de le trouver. Tu ne seras pas déçue comme tu l'as été avec tes recherches.».

      Mary grimaça mentalement pour avoir ajouté quoi que ce soit et compensa cette irritation par une détermination à quitter le parc sans se retourner. Il lui fallait maintenant se préparer à la rentrée scolaire, combien même cela l'horripilait et ce type de distraction était inutile. Elle plaça le souvenir de cette rencontre loin dans son esprit. Bientôt elle l'oubliera.

Reducio
Merci pour ce RP, c'était très sympa !
01 juin 2016, 00:13
Où est l'Est ?  PV 
Le soleil déclinait et Joy observait le phénomène sans penser aux conséquences que cette manifestation inéluctable présageait. Il était temps de rentrer dans l'infernale bâtisse qui lui servait de résidence providentielle. Elle avait hâte de retrouver le confort de son vrai foyer, de se lamenter durant des heures auprès de sa famille en ressassant l'horrible traitement que ces barbares lui avaient fait subir et de demander à ses parents de ne plus jamais, au grand jamais, l'envoyer dans un camp d'enfants écervelés et étranges. Joy ne cernait définitivement pas leur façon de penser ; pourquoi donc ces pré-adolescents et adolescents se réjouissaient-ils d'être expédiés dans les rues de Londres ? Elle aurait pu comprendre leur engouement s'ils avaient été libres de gambader dans la capitale, mais évidemment que ce n'était pas ce qui leur avait été ordonné ! Elle soupira et fouilla dans la poche de son jeans. Lorsque sa main frôla l'indice, elle se sentit soulagée de ne pas l'avoir perdu et reporta son attention sur Mary.

« Si. Heureusement qu'il y a les cours sinon je donnerais pas cher de la peau des autres. »

Et là, comme si l'allusion à une tentative d'homicide était drôle, la Moldue ricana silencieusement, probablement plus pour elle-même que pour Joy. La Serdaigle haussa très légèrement les sourcils, un peu étonnée. Elle se dit que Mary devait vraiment avoir un problème avec le contact humain, pour être si gênée par la présence de ses camarades de classe. Joy pouvait comprendre qu'on n'aime pas les élèves qu'on côtoyait toutes les semaines pendant dix mois ; elle-même avait longtemps craint les jeunes de son âge. Finalement, elle se dit que ce n'était qu'une touche d'humour sarcastique destinée à lui faire comprendre qu'elle ne supportait pas les étudiants et décida de ne pas s'attarder plus longtemps sur cette remarque anodine.

« J'aime bien faire.... des mélanges d'ingrédients, voir ce que ça donne. Et toi ? »

Joy releva les yeux sur son interlocutrice, cette fois abasourdie. De quoi parlait-elle ? À quel genre de mélanges d'ingrédients faisait-elle référence ? Joy fouilla dans sa mémoire, tentant de se rappeler le genre d'enchevêtrement qu'on faisait, dans les écoles Moldues. Elle avait déjà vu quelques lettres de l'alphabet se mélanger en cours de Mathématique, mais ça s'arrêtait là. Quand on parlait de « mélanges d'ingrédients », le mot « Potions » résonnait dans la tête de l'Écossaise, mais elle passa outre. De toute façon, elle n'aimait pas les Potions, bien qu'elle trouve cet art mystique plutôt attirant. Elle était nulle dans cette matière, quoi qu'elle y fasse, et elle préférait se consacrer à l'Histoire de la Magie et à la Défense contre les Forces du Mal, qui la passionnaient. Ne sachant pas quoi répondre, elle proféra quelques vagues paroles ;

« Heu... ouais. Ça peut être intéressant. »

C'était typiquement le genre de conversation que Joy aimait éviter, lorsqu'elle était en présence de Moldus. Il suffisait qu'une information sur le monde magique s'échappe malencontreusement de sa bouche et elle se retrouvait en très mauvaise posture. Là, elle avait fait de son mieux pour ne rien laisser paraître de son malaise. Si Mary avait trouvé son comportement bizarre, il était clair qu'elle s'en fichait. Elle se leva, épousseta sa veste, rapatria ses affaires et attrapa son sac avant de fixer la Serdaigle d'un air indifférent.

« Je dois y aller. Ma mère m'attend. »

Joy hocha la tête, la regardant s'éloigner sans un mot. Elle aurait voulu lui dire quelque chose comme un simple « au revoir », mais elle se retint. De manière inexplicable, elle avait l'impression que ça paraîtrait déplacé ; peut-être était-ce en raison du comportement si distant de Mary ? Joy ne tergiversa pas sur cette envie réprimée et elle se leva à son tour. Elle remonta la capuche de son gilet sur son crâne, dissimulant une bonne partie de son visage, ce qui lui permettait de se sentir stupidement plus protégée. Puis, la voix de Mary parvint à ses oreilles quand elle prononça ces dernières paroles ;

« Pour ton truc de trésor. Imagine le pire avant de le trouver. Tu ne seras pas déçue comme tu l'as été avec tes recherches. »

La Serdaigle rétorqua instantanément, sans prendre le temps de réfléchir à une réponse appropriée.

« D'accord. Oui. Je vais imaginer que c'est des pommes de terre sans sel. »

Elle prit ensuite le chemin du retour, repensant à cette rencontre qui lui avait un laissé un curieux goût d'inachevé. Elle connaissait bien cette sensation, si bien qu'elle ne s'en préoccupa pas longtemps. Elle se persuada qu'elle avait juste fait la rencontre d'une Moldue comme une autre.

~ RPG TERMINÉ


Reducio
Merci à toi ! :D

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.