L'Auror Weakleek répondit encore à quelques questions des élèves tout en les dirigeant vers le Département de la culture. Etrangement, la plupart des portes de cet étage étaient fermées, ce à quoi leur guide tenta de pallier par une explication des rôles de ce département. Certaines têtes se tournèrent vers les salles où les sujets de BUSES et d'ASPIC étaient en cours d'élaboration. Elina quand à elle était bien contente de ne pas être encore concernée. Il débouchèrent dans une sorte de salle maquette qui servirait à la construction d'une bibliothèque selon les dires de leur guide. Il les amena jusque dans une autre salle maquette représentant un parc où ils pourraient déjeuner avant de retourner dans l'Atrium vers 14h. La visite avait été très intéressante, mais la Poufsouffle était malgré tout heureuse de savoir qu'elle allait pouvoir combler son appétit. Un petit groupe d'élèves se forma et alla s'installer sur la pelouse. Imitant les autres élèves, Elina alla récupérer son pique-niqua avant d'être rejointe par Joy qui entraînait un jeune Gryffondor dans son sillage et qui se mis en tête de rallier Meilla et un Serpentard à leur petit groupe.

« Pas faim. C'tait quoi, votre département préféré ?» entama Joy.

Elle était bien la seule à ne pas avoir faim et Elina commença par prendre quelques bouchées de son pique-nique avant de faire mine de répondre. Le Gryffondor et le Serpentard semblaient être d'accord pour dire que le département des sports était le plus intéressant. Mais le préfet de Serpentard avait aussi apprécié le département de la justice ce en quoi la Poufsouffle était d'accord avec lui.

« J'ai aussi bien aimé le département des sports, mais je pense que je préfère quand même celui de la justice. »

Il ne fallut pas très longtemps aux élèves pour engloutir leur pique-nique et rapidement, tout le monde fut prêt à retourner à l'Atrium.

Miles s’était rendu à de rares occasions au ministère de la magie anglais et avait toujours gardé un souvenir particulier de cet endroit plutôt atypique. Ce lieu imposant et si vaste n’était jamais à court de surprises et de pièces secrètes. D’un certain côté, cela lui remémorait Poudlard mais son aspect si officiel et bondé ne le mettait pas à l’aise. Tous ces sorciers qui déambulaient dans les nombreux couloirs, si pressés et si indifférents, ne lui inspiraient guère l’envie de travailler en ce mystérieux endroit.

Il s’agissait bien de la première fois où Miles visitait avec autant d’attention le ministère. Seul le département de la justice ainsi que l’atrium lui étaient d’ores et déjà connus. Il avait dû s’y rendre par le passé afin de régler quelques soucis avec Jenna dont il n’avait pas vraiment connaissance et l’immensité du lieu l’avait jadis marqué. Malgré tout curieux, il suivait leur guide, un auror du nom de Henry Weakleek, et observait tout ce qui se trouvait à sa portée. Il savait qu’il n’aurait guère l’occasion de mieux visiter le ministère qu’en ce moment, il écoutait les informations que l’auror donnait aux élèves. Ils commencèrent par le département de la justice, qui rappela un vague souvenir à Ainsworth, puis ils rendirent au département des Affaires Etrangères, pour continuer la visite jusqu’au département des Sports puis de la Culture.

Une fois arrivés au bout de la visite, l’auror les emmena dans une salle qui leur avait été mis à disposition afin de déjeuner en paix, sans le brouahah ambiant des couloirs et de l’atrium. Ainsi, les élèves étaient tous rentrés et l’auror put retourner vaquer à ses occupations. Miles, en compagnie d’Amy, compta les élèves et leur distribua chacun leur tour un petit panier repas contenant un sandwich, chips et des crudités. Un repas simple, mais pratique à transporter et facile à consommer. Ceux un peu trop raffinés devraient prendre leur mal en patience et attendre le repas de ce soir à la Grande Salle. L’heure tourna et après la pause qu’ils s’étaient tous octroyées, Ainsworth rassembla les élèves autour de lui afin qu’il puisse donner les indications à suivre :

« J’espère que vous avez bien profité de cette pause, parce que c’est reparti avec la deuxième partie de la visite qui consistera surtout à nous rendre à l’atrium pour voir le petit salon des métiers mis à votre disposition. Allez, suivez-moi jusqu’aux ascenseurs. »

Chose dite, chose faite : tous suivirent le professeur et tous arrivèrent sans problème à l’atrium. Miles avait repéré au loin une banderole où figurait l’inscription : salon des métiers, et se dirigea en sa direction. Une partie de cet immense espace qu’était l’atrium avait donc été réservée à l’occasion. De nombreux stands étaient disposés et des sorciers – plus ou moins jeunes – discutaient avec d’autres à propos des métiers qu’ils effectuaient. Miles remarqua d’ailleurs qu’Henry Weakleek, l’auror qui leur avait fait la visite, se trouvait parmi les intervenants et répondaient aux questions de jeunes curieux. Des joueurs de Quidditch, médicomages, fabricants de baguette, journalistes, et autres se trouvaient présents. Les habitués du Chaudron Baveur reconnaitraient aussi Sara Jenkins la nouvelle propriétaire qui répondait elle aussi à des questions. Bref, tout un tas de monde se trouvait à la disposition des élèves – et autres individus qui vagabondaient eux aussi dans le salon – afin de les renseigner sur les différentes carrières envisageables, et encore il ne s’agissait que d’un petit panel. Avant de laisser les élèves en autonomie pour l’après-midi, Miles leur donna les consignes :

« Nous voici donc enfin au salon des métiers. Ma collègue et moi vous laisserons aller voir les différents stands, et poser vos différentes questions. Nous espérons que vous trouverez de quoi vous intéresser. Nous nous retrouverons à ce même endroit avant de quitter le ministère alors soyez là à 18h sans faute. »

Colin Edwars avait mis un temps assez incroyable avant de décider de ce qu'il allait faire de sa vie. Il n'avait pas tenté faiseur de fagots mais c'était tout juste : après conducteur de magicobus, soigneur des hiboux de la Gazette, photographe à ses heures perdues, serveur dans des petits pubs pas forcément conseillés, il avait, on pouvait le dire, acquis une gamme d'expériences assez importante, et cela pour combler à son échec dans son orientation en Histoire de la Magie. Gamme d'expériences qui ne lui avait pourtant été d'aucune utilité lorsqu'il avait finalement, après quelques années de réorientation à la fac de médicomagie, présenté son CV à Sainte Mangouste. Tout juste avait-il pu argué avoir déjà géré quelques comas éthyliques.
Néanmoins il avait été accepté et c'est avec joie qu'il exerçait son métier, dans le service des accidents magiques, lieu des plus curieux qui apportait chaque jour son lot de surprises. Ça n'était pas toujours drôle, parfois stressant ou frustrant dans le sens où les médicomages étaient complètement démunis, mais lorsque ça n'était pas trop tragique ce pouvait être drôle. La plupart du temps on parlait après tout d'accidents mineurs.

Toujours était-il qu'il ne regrettait pas son choix, heureux d'avoir finalement trouvé sa voie. C'est pour cette raison que lorsqu'il avait entendu parler d'un forum des métier qui s'organisait et que les élèves qui le faisaient cherchaient un médicomage volontaire il n'avait pas hésité à sauter sur l'occasion : il aurait aimé lui aussi avoir le loisir d'échanger avec des professionnel et, même s'il ne ferait certainement pas de miracles, s'il pouvait offrir des pistes à quelques élèves il le ferait avec plaisir. Aussi, un peu excité, ce qui finalement était courant – il ne se calmait guère que lorsqu'il était concentré – Colin Edwars observait ses condisciples les exposants du forum, échangeant quelques mots avec eux et parfois curieux de les entendre exposer aux enfants leurs métiers afin d'en profiter lui aussi.

C'est ainsi que lorsqu'une petite troupe d'élève débarqua dans l'Atrium avec l'air d'hésiter à aller quelque part en particulier on pu voir un petit bonhomme un peu sec aux gestes saccadés et une veste vert bouteille faire de grands gestes pour attirer l'attention.

« Venez, venez ! Nous n'allons pas vous manger !, il attendit quelques instant avant de se lancer, Bon alors moi c'est Colin Edwars, médicomage, pour les intéressés je vous explique un petit peu mon parcours. En fait lorsque j'étais gamin je savais pas ce que je voulais faire, ce qui n'est pas grave bien sûr, sauf qu'en grandissant non plus je ne savais pas. Du coup j'étais paumé et je pensais que j'allais jamais m'en sortir. Si vous êtes dans ce cas ne vous inquiétez pas, ça va venir, il faut simplement ouvrir les yeux et observer, ce forum est une très bonne idée d'ailleurs ! Donc je disais… ah oui. Après quelques erreurs de parcours j'ai finalement compris que j'avais besoin d'être au contact des autres et de les aider et puis bon que je voulais travailler dans la médicomagie en somme. Donc aujourd'hui je travail à Sainte Mangouste, je m'occupe des accidents magiques, erreurs de potions, sortilèges perdus et quelque peu loupé en fait. Voilà que dire de plus, je soigne des gens quoi comme vous vous en doutez, enfin j'essaie déjà, sinon je cherche comment les soigner et s'il me reste du temps je travaille avec la cellule de psychologie pour aider ceux qui ne peuvent pas être soignés. »

Se taisant il observa les enfants qui l'observaient puis sourit avant d'ajouter :

« Voilà pour moi, allez donc écouter ce que les autres ont à vous dire si vous le souhaitez mais je reste ici pour discuter avec vous bien entendu… des questions ? »

Le professeur Ulrich Ollivander s’activait dans son stock de baguettes, vérifiant que celles-ci avaient été correctement entreposées par son apprenti et que les hommes du Ministère ne s’étaient pas amusés à ouvrir chacune des boîtes qui se présentaient sous leurs yeux, comme si un simple mélange de ventricule de dragon et un bois de houx pouvaient devenir dangereux même sans personne pour manier tous ces éléments. Le professeur secoua la tête en voyant que lesdits membres du Ministère inspectaient chaque recoin de la pile, comme si le représentant de l’illustre famille qu’étaient les Ollivander allait s’amuser à faire un coup d’État en plein milieu du Ministère, sous surveillance et durant une sortie scolaire.

Encore quelques préparatifs furent nécessaires, notamment l’installation et la mise en route du Déboisailleur et l’installation de la pancarte « Ollivander’s : Wand maker since 382 BC » sur le haut du stand, avant que les élèves n’arrivent. Discrètement, le professeur expédia son apprenti maladroit à l’autre bout de la pièce, recoiffa ses cheveux de manière à ce qu’ils soient impeccables, mais oublia de remonter son nœud papillon qui était de travers et se prépara à accueillir les élèves avec enthousiasme.

« Bienvenue à toutes et à tous au stand des Baguettes ! Je pense que la plupart d’entre vous se souviennent de moi, oui… Que vous avez toutes et tous bien grandi ! Enfin, le sujet de la conversation n’est pas là, hum… Je devais vous présenter ce magnifique travail – et de plus si important ! – qui est le mien. Fabricant de baguettes magiques ! Laissez-moi d’abord me présenter à vous… Je m’appelle Ulrich Ollivander, je suis le fils de feu Garrick Ollivander, qui a fortement marqué l’histoire du siècle précédent. J’ai repris la boutique à sa mort. Comme le veut la tradition de Grande-Bretagne, j’ai d’abord étudié au collège Poudlard, comme vous tous actuellement, puis, après mes sept années d’étude, j’ai suivi les traces de mon père, qui avait également suivi les traces du sien et ainsi de suite : j’ai fait la Faculté de Magie, cursus art et création – dite « Magifac créa' » – du Pays de Galles et y ai obtenu mon diplôme de fabricant de baguettes. »

Le professeur s’apprêtait à ajouter encore quelques lignes à son CV quand un bruit sourd se fit entendre : son apprenti s’était endormi contre une pile de baguettes dont une bonne centaine de ces exemplaires étaient déjà prêtes à la vente. Un paquet d’heures de travail aurait été ruiné si, d’un coup de sa propre baguette, Ulrich n’avait pas réparé les bêtises du jeune homme et envoyé sur celui-ci un sortilège de Bloclang informulé qui l’obligea à disparaître le plus rapidement possible, en direction du stand des médicomages qui devaient se demander ce que, par Merlin, il pouvait bien leur être tombé sur le coin de la tête. Ulrich fit un geste de la main pour demander pardon avec un petit sourire en coin, puis poursuivit son discours et s’excusa de la situation auprès des élèves.

« Vous savez… Fabriquer des baguettes n’est pas du domaine de tout un chacun. Très souvent, c’est un savoir et une manière de faire qui se transmet de père en fils, de mère en fille, et d’oncle en neveu. Ma famille, par exemple, fabrique des baguettes depuis plus de vingt-trois siècles. Cependant, rien n’est perdu si le métier vous intéresse : les plus récents fabricants ont ouverts il y a quelques décennies, en Angleterre, et il y a tout juste vingt-deux ans en France ! À chaque génération, on voit apparaître ci et là des fabricants. Mais certaines personnes n’y arriveront jamais… »

Ulrich Ollivander dirigea son regard en direction de l’apprenti qui avait subi un contre-sortilège et qui revenait à présent en direction de son supérieur. Il demande de sa voix nasillarde l’autorisation de se reposer et un seul regard suffit au marchand pour que le jeune homme comprenne qu’il avait intérêt à prendre les jambes à son cou s’il ne voulait pas qu’Ollivander teste sur lui cette expression aux origines immémoriales. L’apprenti parti, le professeur se racla la gorge et termina sa présentation.

« Voici l’exemple-type. Ce métier nécessite précision, concentration et surtout passion du travail bien fait. Chaque baguette est unique, surtout au vu du nombre élevé de matières pouvant être utilisées pour fournir les nouveaux élèves de Poudlard ou le quidam du coin qui a tenté de jouer de la batterie à la manière des Bizarr’Sisters – d’ailleurs, vous écoutez toujours ça, les jeunes ? – et qui n’a eu pour résultat que les oreilles cassées en sus de sa troisième main. Bien. Ceci était la présentation générale de mon métier, je dois vous avouer que celle-ci était brève et ne permet qu’une mise en appétit de la gestion de tels produits et d’un tel commerce. Je reste volontiers à votre disposition en cas de questions et tiens à vous informer qu’il est arrivé à plusieurs reprises – alors que je tenais la boutique avec mon père – que celui-ci embauche des stagiaires pour quelques semaines, le temps qu’ils découvrent les facettes de ce travail semblable à de l’orfèvrerie. Il n’est pas impossible que je réitère ces essais à l’avenir. »

Il aligna ensuite quelques bouts de bois vides ainsi que des ventricules, des échantillons de sang, des plumes d’oiseau et d’autres produits nécessaires à la conception de baguettes, qui étaient toutes et tous enfermés dans un verre immuable qui ne pouvait s’ouvrir que sous la volonté de celui qui l’avait conçu, devant le comptoir, de manière à ce que les élèves puissent se rendre compte que les composants d’une baguette étaient complexes et nombreux, et que celle-ci pouvait aller de 14.7 à 52.9 centimètres, offrant un choix et une variété infinie pour les consommateurs qu’étaient les sorciers. En attendant des questions et tandis que les élèves regardaient tour à tour avec attention, excitation, dégoût ou méprise le nécessaire, il commença à tailler de nouvelles baguettes, car il savait que la saison qui approchait était propice aux mauvaises utilisations et à la réparation nécessaire voire totale de ces objets. Il était mieux d’être prévoyant.

Emma Fitzgerald était une jeune femme vive dotée d’une fine silhouette qui semblait fragile, à peine âgée de trente ans. Pourtant, il s’agissait de la remplaçante de la batteuse de Harpies de Hollyhead. - autant vous dire qu'elle avait dans ses bras menus la force de dix hommes. Il s’agissait d’une équipe réputée d’Angleterre qui l’avait acceptée il y a maintenant un an. Elle avait fait ses preuves lorsqu’elle était à Poudlard en tant que capitaine de l’équipe des Serpentard, continué de se perfectionner durant de longues années. Elle s’était entraînée dur et avait réussi à être sélectionnée parmi les centaines de candidats pour le simple poste de remplaçant qu’elle occupait. Le monde du Quidditch était assez difficile ; ils étaient beaucoup à vouloir être reconnus, obtenir la gloire et les titres ; cependant seule une poignée voyait véritablement leurs efforts récompenser.

La batteuse, passionnée de son métier, avait répondu présente au salon organisé par le ministère afin d’aider la jeune génération à trouver sa voie. Si elle pouvait motiver certains à s’orienter dans son domaine, ou inspirer d’autres, cela lui ferait plaisir – ainsi qu’à son égo. Cette demoiselle n’hésita donc pas à raconter de quoi il était question dans son travail et de comment elle était parvenue jusqu’ici. Quelques oreilles indiscrètes écoutaient, en plus de ses interlocuteurs, mais cela ne la dérangeait guère. Ainsi, elle s’exprima de la façon la plus claire qu’elle put et commença à narrer son histoire :

« Bonjour bonjour, j’m’appelle Emma Fitzgerald et j’suis joueuse de Quidditch professionnelle. Il est vraiment important d’être passionné et motivé si vous souhaitez vous lancer dans ce genre de carrière. Les places dans les équipes valent chères, il y a énormément de demandes et si peu sont sélectionnés. Personnellement, je n’aurai jamais cru cela possible que de jouer parmi les Harpies de Hollyhead avant d’y être. Du coup, j’dirai qu’il vous faut une longue expérience du quidditch ; le minimum syndical est d’avoir été titulaire dans une équipe pendant votre scolarité, l’idéal serait d’en être le capitaine. Pour ma part, j'ai été les deux et ce durant six ans. Ensuite, ce qui fera la différence est votre maitrise du balai. Il faut aussi avoir de très bons réflexes et une forme physique olympique. Je tiens aussi à dire qu’il est préférable d’avoir ses ASPICS car le Quidditch n’est pas le métier d’une vie tant il vous esquinte et vous fatigue. C'est possible que vous trouviez la gloire dans votre carrière mais la plupart des joueurs sont inconnus et le restent toute leur vie donc ne vous faites pas trop d’illusion et soyez en mesure de pouvoir faire autre chose. Le jour où le Quidditch sera une valeur sûre, ça se saura… Bref, que dire d’autres... ? Peut-être avez-vous des questions spécifiques ? »

Un forum des métiers. Une sortie scolaire au ministère que les élèves de Poudlard avaient décidé de mettre en place. Bay appréciait beaucoup l'idée. Le monde de la magie pouvait être vaste, il peut être difficile pour les élèves de trouver le métier qui leur correspond vraiment. Elle-même avait mis un peu de temps à se décider. Fan de Quidditch, elle avait pour ambition, petite, de faire partie d'une équipe. Mais suite à un incident lors de sa septième année à Poudlard, elle se retrouva dans l'incapacité de remonter sur son balai, laissant ses rêves s'envoler petit à petit. Ne sachant que faire pour continuer de vivre sa passion pleinement, elle commença une première année d'étude supérieure dans l'Institut des Sports Magiques d'Irlande. Mais elle avait du mal à accrocher, et finit par abandonner. Décidant de suivre finalement la recommandation d'une amie, elle se tourne vers la fac de journalisme. Ayant peu d'ambition, elle débute sa carrière dans un petit journal local. Et puis, un jour, elle est repéré par la Gazette du Sorcier, et se retrouve à la tête de la section Sport.

L'atrium du ministère de la magie était splendide, comme à l'habitude. Elle ne venait que très rarement ici, mais elle était toujours impressionné par la propreté et l'immensité du lieu. Elle rejoignit rapidement son stand, et regarda les élèves décider lentement vers quel stand ils voulaient se diriger. Elle en profita pour réaligner les quelques numéros de la Gazette qu'elle avait apporté, histoire que cela ne fasse pas trop vide. Elle attendit que quelques élèves se regroupent devant elle, avant de commencer. Elle n'avait pas envie de répéter le même speech tout au long de l'après-midi.

« Bonjour à tous et à toutes. Alors, moi c'est Bay Undertown, je suis journaliste à la Gazette du Sorcier. J'ai étudié à la Magicfac Presse, après mes sept années à Poudlard, bien évidemment. Ce que je vous conseille, si vous voulez entreprendre ce cursus, c'est d'aimer écrire, et d'être passionné par un domaine du journalisme. En effet, quand vous commencez dans une certaine section d'un journal, vous gardez souvent la même pendant des années. Pour ma part, je suis passionnée de Quidditch, et j'avais donc pris l'option actualité sportive à la fac. Ça m'a bien servi lorsque j'ai cherché mon premier emploi. Un autre plus pour votre dossier, c'est de faire partie de l'équipe de journalisme de votre maison, voir même d'être rédacteur-en-chef. Après, cela n'a rien d'obligatoire, j'en suis la preuve. »

Elle fit une pause dans son monologue. Que pouvait-elle ajouter de plus sur son cursus ? Parler de son début de formation ratée, n'avancerait à rien. Elle réfléchit un instant, puis décida de passer à le suite. Si un des élèves voulait en savoir un peu plus, il pourrait toujours lui poser la question.

« Du coup, je vais vous expliquer un peu ce que je fais. Vu que je m'occupe de la section sport, j'ai des horaires un peu particulier. Je me retrouve en effet à assister à la majorité des événements sportifs, que ce soit en Grande-Bretagne, ou à l'étranger. Par exemple, il faut pas avoir peur de devoir travailler le soir. Car même si assister à un match de Quidditch peut être un moment de détente, il faut prendre des notes de ce que l'on observe pour pouvoir écrire son article. De plus, il ne faut pas hésiter à être un peu curieux, sur ce qui se passe à l'étranger. Les journaux des autres pays sont une vraie mine d'informations pour cela. Donc, une fois que le journaliste a glané toutes les infos qu'il veut – que ce soit pour le sport, ou pour autre chose – il se retrouve devant la lourde tâche d'écrire son article. Bon, en soit, ce n'est pas si difficile que ça, si le travail en amont a bien été fait. Mais il faut respecter les contraintes de temps imposé par le rédacteur-en-chef, sinon le journal ne sort jamais à temps. Bref voilà, que vous dire de plus ? … Vous avez des questions ? »

Nous étions fin Mai, pratiquement la fin d'une année scolaire pour tous les étudiants. Pour certains, cette fin d'année pouvait s'avérer être décisive pour leur future carrière. Sara avait entendu par le biais de certaines publicités, qu'un forum des métiers allait être organisé. Elle savait que ce forum avait été orchestré par les élèves de la célèbre école de Sorcellerie Poudlard. À cette occasion, la jeune femme avait été conviée à participer à ce forum pour parler de son métier, et qui sait, faire donner l'envie aux plus jeunes comme aux plus vieux de s'y intéresser. C'est bien sûr sans hésitation qu'elle accepta l'invitation. Pour le moment, la jeune femme n'y 'participait' pas, elle s'était rendue au Ministère de bonne heure mais ce n'était pas encore le moment pour elle de se lancer dans un monologue.

Sara se trouvait dans l'atrium, c'était un endroit où elle n'avait pas l'habitude d'aller et il fallait dire que celui-ci l'impressionnait un peu. Le monde qu'il y avait à l'intérieur de celui-ci la rendait un peu mal à l'aise, rien de bien insurmontable, évidemment. En réalité, la patronne du Chaudron Baveur pouvait être très extravertie lorsqu'elle se trouvait dans des lieux qu'elle connaissait, parler avec des nouveaux (ou des anciens) clients ne la gênait pas, mais lorsqu'elle devait parler à beaucoup de personnes en même temps, ce n'était pas tout à fait la même chose. Qu'allait-elle leur dire, exactement ? Enfin ça, elle le savait, mais comment allait-elle leur dire ? Elle avait encore un peu de temps pour préparer son discours.

Plus tard, lorsque le moment été venu, Sara commença à s'installer au stand qu'on lui avait indiqué. Pour le moment, aucun élève ne se trouvait devant elle, elle avait un peu de temps pour observer les alentours. Parmi toutes les personnes qui se trouvaient derrière les stands, Sara en reconnaissait quelques-uns. Parmi eux, le célèbre fabriquant de baguettes, Ollivander. La jeune femme se souvenait du jour où elle était allée chercher sa baguette, faite avec du vigne et contenant une plume de phénix. Une baguette qui ne l'avait encore jamais quittée et qui, elle l'espérait, ne l'a quitterait jamais. Après quelques instants à divaguer son regard à travers l'immense salle, elle remarqua que déjà quelques élèves se trouvaient en face d'elle, il était peut-être temps qu'elle fasse son speech tant attendu, ou pas.

« Bonjour à toutes et à tous, si vous êtes là c'est sûrement parce que vous avez envie d'entendre ce que j'ai à vous dire haha. Certains d'entre vous ont déjà dû faire ma connaissance s'ils se sont rendu au Chaudron Baveur assez récemment. Je m'appelle Sara Jenkins et comme vous devez vous en douter, je suis la propriétaire du Chaudron Baveur. Pour pouvoir arriver plus ou moins arriver au même stade que moi - pas forcément pour être propriétaire d'un pub, je parle d'être gérant en général, il faudra travailler dur. Les facultés magiques ne vous seront pas forcément nécessaires pour en arriver là. Il vous faudra beaucoup de connaissance en matière de gestion. »

Sara s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle et voir si certains n'avaient pas décroché. Pour le moment, ça avait l'air d'aller et cela la rassurait un peu.

« Pour ma part, lorsque j'ai quitté la merveilleuse école de sorcellerie de Grande-Bretagne, je suis allée faire quelques études dans une école moldue pour en apprendre un peu plus sur la gestion des entreprises. Les études furent très enrichissantes, et avec tout ce que j'ai appris là-bas m'ont permis d'arriver là où je suis. Vous devez avoir des connaissance en matière de management, c'est-à-dire savoir planifier, organiser, diriger et contrôler une organisation, quelle qu'elle soit, afin qu'elle puisse atteindre certains objectifs. C'est très important pour un patron d'acquérir ces compétences. Sans ça, ça ne peut pas fonctionner. »

La gérante du Chaudron s'arrêta net suite à cette dernière phrase. Elle pensait pour le moment en avoir dit plutôt pas mal. Ce qui était le plus important parmi toutes les choses à savoir avaient été dites, si les élèves voulaient en savoir plus, ils le lui feraient savoir en lui posant des questions, non ?

« Vous savez le plus important selon-moi, si vous avez des questions n'hésitez pas. De même si quelque chose vous échappe, si vous n'avez pas compris ou si vous voulez savoir plus de choses ! »

Après avoir déjeuné en compagnie de Mathilde et Elly, d'autres élèves de Gryffondor, Nora se dirigea vers l'Atrium avec la troupe de Poudlard. Un forum des métiers allait s'y tenir, partie la plus intéressante de la journée ! Il y avait tellement de stands que la jeune Starks ne savait où donner de la tête. Elle était assez tentée de se diriger vers le médicomage et également le célèbre Ollivander. Hésitante, elle parcouru la salle des yeux jusqu'à tomber sur le premier stand qu'elle visiterait : celui d'une joueuse de Quidditch professionnelle. Quelle chance !

Nora écouta attentivement ce que Miss Fitzgerald avait à dire sur son métier. Bien que cela semblait tout à fait passionnant, une telle vie semblait également très fatigante – physiquement et mentalement. Emma Fitzgerald proposa ensuite aux jeunes gens de poser leurs questions. Personne ne se manifesta, donc la Gryffondor prit la parole.

« Bonjour Miss. Je me demandais si vous pouviez nous dire comment se passe une telle insertion professionnelle ? Comment avez-vous fait pour entrer chez les Harpies de Hollyhead après vos études à Poudlard ? Et de manière générale, comment faire pour entrer dans une équipe après avoir obtenu nos ASPICS ? » demanda Nora.

La jeune joueuse ne savait pas si un tel avenir lui était destiné. Elle ne savait pas quel genre d'avenir elle aurait. Mais elle aimait ce jeu, ce milieu, alors pourquoi ne pas se renseigner ?

Quelle ne fut pas la surprise de Tyr lorsqu'il aperçut une joueuse de Quidditch parmi les exposants du forum. Emma Fitzgerald, batteuse remplaçante des Harpies, se tenait à quelques mètres de lui. Il allait se ruer vers elle pour l'assaillir de questions, mais il s'arrêta net lorsqu'il vit que Nora l'avait devancé. Parfait. Les deux Gryffons faisaient partie des Red Lights, les renseignements que Nora grappillerait pourraient être bénéfiques pour tout les joueurs. Pas besoin d'être deux pour la même personne, cela créerait plus de retard qu'autre chose.

Tyr décida alors de se concentrer sur un petit homme qui disait s'appeler Colin Edwars. Il était médicomage à l'hôpital de Sainte-Mangouste, au service des accidents magiques. Il savait parler à des enfants, il avait même peut-être l'habitude d'en côtoyer, cela se voyait dans sa façon de communiquer. Travailler dans un hôpital avait toujours intrigué le jeune garçon, mais il éprouvait un certain respect pour ces personnes : elle s'unissaient et mettaient leurs efforts en commun pour sauver la vie de personnes qu'elle n'avaient jamais vu et qu'elles ne recroiseraient probablement jamais. Les autres intervenants terminèrent leurs discours, mais l'attention de Tyr était perdue. Il réfléchissait aux questions qu'il pouvait poser à Edwars. Lorsque tout les adultes eurent finis, il approcha du médicomage et dit :

« Bonjour Monsieur ! Je m'appelle Tyr et je suis en seconde année... je me demandais, quelles sont les matières à choisir ou à abandonner en troisième année pour s'orienter vers ce cursus médical. Je voulais également savoir si les études étaient longues pour faire médicomage.»

Plusieurs enfants l’avaient écouté attentivement raconter l’histoire passionnante de sa vie. On avait l’impression que tout s’était déroulé comme elle l’avait escompté mais cela avait été bien plus compliqué d’intégrer une équipe de la renommée des Harpies de Hollyhead qu’on ne le pensait. Elle avait travaillé durant dix ans afin d’être à la hauteur pour ce rêve qui la motivait chaque jour à se dépasser. Une demoiselle prit la parole et lui posa des questions, suite à son beau discours sur son métier. Emma lui répondit d’un air jovial, ravie que l’on s’intéresse à ce qu’elle avait à apporter.

« Une telle insertion professionnelle se fait soit rapidement avec de la chance en se faisant repérer, soit avec énoooormément de travail, de motivation et d’espoir. Personnellement, j’ai intégré un club peu réputé en Irlande qui représentait une petite ville trois ans après avoir décroché les ASPICS. Je n’ai jamais abandonné, je me suis entraîné durement, et je n’ai pas arrêté de persévérer même une fois sélectionnée dans ma petite équipe qui était déjà un bon tremplin pour ma carrière. Ensuite, les années ont passé et j’ai gagné en expérience. Puis grâce au fruit de mon travail, et de la chance, j’ai passé l’an dernier les épreuves de sélection pour entrer dans l’équipe des Harpies de Hollyhead. Je vous avoue que connaitre du monde dans le milieu aurait pu m’aider à gravir les échelons un peu plus rapidement, mais je peux m’estimer heureuse d’être dans une équipe si prestigieuse, acheva-t-elle avec entrain. »