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11 août 2016, 20:50
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
N'ayant que faire de la réponse à sa question, Isabel attendait plutôt de voir ce que préparait Kristen. Lorsque Kacem s'effondra soudainement dans une marre de sang et que sa collègue réapparut, elle-même éclaboussée de ce liquide rouge, Isabel comprit. Elle comprit que tout était fini pour le métamorphomage. Le cœur battant lourdement contre sa poitrine, la jeune femme fixait d'un oeil vide la lame ensanglantée que tenait toujours Kristen. Tuer quelqu'un avec une arme moldue était bien plus impressionnant que de le faire avec un sort. Isabel releva son regard vers le visage de Kristen. Cette femme était capable de bien des horreurs. Mais Isabel lui devait probablement la vie, car elle-même n'aurait jamais eu l'audace d'en finir ainsi.
Lorsque le sol trembla et que le Dominion sembla sur le point d'imploser, Isabel regarda autour d'elle. Une sortie au bout de la pièce leur tendait les bras, et il n'en fallut pas plus à Isabel. Elle appela Kristen et forma un bouclier protecteur autour d'elles afin de pouvoir traverser la pièce sans se prendre de pierres qui, étrangement, semblaient s'écraser au plafond.

Magizoologiste de retour en Grande-Bretagne
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11 août 2016, 21:21
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
Quand Kristen réapparaît, on remarque que de sa main droite coule du sang en abondance, et que quelques gouttes du sang du métamorphomage souillent son vêtement. Les papillons qui le recouvraient s’évaporent rapidement. Kristen a les yeux baissés sur le corps sans vie de Kacem pendant quelques secondes, quelques secondes de vide total dans son esprit. C'est la plainte sourde du Dominion qui la tire de ses pensées. Après avoir discrètement réprimé un haut-le-cœur, elle fait vite apparaître un bandage magique autour de sa propre main et un voile noir sur le corps du métamorphomage. N’ayant guère le temps de rester plus longtemps, car le Dominion commence à se détruire, elle suit Isabel, qui l’appelle, et se dirige rapidement vers la seule ouverture qui leur permet de quitter la pièce, esquivant les trous laissés par les dalles montant vers le plafond. Elle veille à éviter le regard de sa collègue, qui les protège toutes les deux.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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12 août 2016, 10:28
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
Le regard de Kristen change à l'écoute des paroles de Constance. Ses yeux s’ouvrent dans un grand étonnement. L’air totalement absent et vidé dû au choc du meurtre commis la quitte et se dessine sur son visage une expression d’impatience inquiète.
« Que… Où ? Où est-il ? »
Elle n’a pas besoin de réfléchir beaucoup pour être prête à suivre Constance : la possibilité qu’Arseni soit en danger suffit à la convaincre.

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12 août 2016, 13:31
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
Isabel réfléchit rapidement face à ce que Constance leur annonce. La réaction de Kristen est claire : elle ne laissera pas le ministre seul. Hors de question de se séparer maintenant ou de se retrouver face à un nouveau désaccord ; le temps est compté, autant pour le ministre que pour le reste des personnes présentes dans le Dominion.
"Bien. Mais vite. Maëva, les autres personnes dans le Dominion, élèves comme professeurs, sont-ils sortis ? Sont-ils en sécurité ?" demande-t-elle fermement, n'oubliant pas la raison première de sa présence en ces lieux ni l'accord fait avec elle.

Magizoologiste de retour en Grande-Bretagne
Baroudeuse à la valise
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14 août 2016, 14:55
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
Kristen fronce les sourcils : elle ne comprend pas tout de la situation dans laquelle se trouve Arseni, mais s’il se trouve en danger, quel qu’il soit, elle doit aller l’aider. Peut-être retrouvera-t-elle aussi les champions par la même occasion, s’ils ne sont pas loin d’Arseni ? Elle se tourne vers Isabel et lui adresse un regard dédaigneux ; il faut dire qu’elle n’a pas tant apprécié l’air de ne pas se sentir concernée quant au sort du Ministre de la Magie qu’a laissé paraître Isabel quelques secondes plus tôt. Sans mot dire, elle se dirige vers l’ouverture créée par Constance.

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14 août 2016, 21:51
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
Isabel se renfrogne quant à l'idée que personne ne soit encore sorti du Dominion. Isabel ne voit que distraitement le regard que Kristen lui adresse et la suit à travers l'ouverture, bien trop inquiète du sort de ses élèves et de ses collègues pour se sentir blessée par cet échange silencieux.

Magizoologiste de retour en Grande-Bretagne
Baroudeuse à la valise
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17 août 2016, 20:53
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par K.L. et I.A.
La pièce s’obscurcissait à vue d’oeil sous les volutes de fumée noire que crachaient, tour à tour, les baguettes d’Arseni et de son demi-frère. Lorsqu’un seul de ces rubans de fumée effleurait un mur, rares étaient les briques à ne pas se fendre sous le poids de la cruauté. Plus d’une fois, Arseni avait du puiser dans ce qu’il y avait de meilleur en lui pour repousser les attaques que son demi-frère destinait aux champions du tournoi des trois sorciers. Plus d’une fois, il avait manqué d’y laisser sa vie.

Mais maintenant que les champions étaient parvenus à fuir en emportant avec eux la célèbre Baguette de Sureau, la colère de Stanislav ne connaissait plus de limite. Arseni la voyait grandir dans son regard à chaque fois qu’il déployait une protection ou un contre-sort sur lesquels venaient mourir les plus impitoyables maléfices lancés par son demi-frère. Ce regard, plein de haine, n’était pas celui d’un homme mais celui d’un prédateur assoiffé de chair et de sang. Loin d’en être intimidé, Arseni n’en sentait pas moins ses forces décroître à une vitesse vertigineuse. Défendre encore et toujours l’épuisait.

Désireux de reprendre l’initiative, Arseni repoussa son frère contre le mur d’un coup de baguette magique.

« Tu penses pouvoir me vaincre à coup de courants d’air ? demanda Stanislav d’un ton moqueur. »

Arseni ne se posa aucune question au moment de prendre l’ascendant. Donnant un coup de poignet à sa baguette magique, il aspira toute la fumée noire présente dans la pièce et la métamorphosa, dans la foulée, en un gigantesque bras noir dont il propulsa la main vers Stanislav. Vif, celui-ci évita le choc en se jetant sur le côté tandis qu’un éboulis de briques se déversait là où il se tenait une seconde plus tôt.

Agacé d’avoir manqué son coup, Arseni réarma le bras noir en levant sa baguette, mais trop tard. Stanislav profita de l’occasion pour le projeter contre le mur de ronces laissé par la championne de Beauxbâtons. Les morsures des innombrables épines qui tapissaient le mur arrachèrent un grognement à Arseni. Certaines épines restèrent même plantées dans son dos lorsqu’il se redressa.

« Montre-moi de quoi tu es réellement capable, petit frère. Ne retiens pas tes coups. »

Stanislav aspira à son tour toute la fumée noire puis lui donna la forme de trois silhouettes encapuchonnées de gabarits et de tailles différents.

« Je veux que tu laisses éclater toute ta colère, alors seulement nous pourrons savoir qui de moi ou de toi mère serait la plus fière. »

Le rire de Stanislav accompagna les mouvements de la plus fine silhouette. Arseni sentit une vive émotion lui hacher le coeur lorsque le regard de sa défunte mère rencontra le sien. Il vacilla sur place, les jambes soudain aussi molles que du marshmallow. Les larmes lui montèrent aux yeux tant cette magie le révulsait.

« Comment oses-tu… »

« Il faut bien que l’un de nous ose quelque chose, le coupa Stanislav. N’est-ce pas mère ? »

La silhouette hocha la tête sans quitter une seule seconde Arseni du regard.

« Tu vois ? Même mère est d’accord avec moi. »

Stanislav laissa éclater un rire dément. La patience d’Arseni descendit tout d’un coup de plusieurs crans. Il releva sa baguette, bien décidé à montrer toute l’étendue de son pouvoir et à faire fermer le clapet de son demi-frère, mais celui-ci le prit de nouveau à contre-pied en faisant tomber la capuche des deux autres silhouettes. Le coup qui fut porté au moral d’Arseni fit s’évaporer toute l’énergie qui restait encore dans ses jambes. Il tomba genoux à terre, la poitrine déchirée par le feu intérieur que suscitait en lui la vue de sa plus jeune soeur et de son amie, mortes des années plus tôt dans d’affreuses circonstances.

« C-comment… commença Arseni avant de réprimer une soudaine envie de rendre ses tripes. »

« Pitoyable, commenta Stanislav avec dédain. Puisque je ne peux décidément rien obtenir de toi, petit frère, finissons-en tout de suite. »

Arseni eut tout juste le temps d’entendre les pas de son demi-frère se rapprocher avant de se tordre de douleurs sous le joug du sortilège Endoloris. L’espace d’un instant, il crut qu’il allait s’évanouir, mais finalement son frère relâcha l’étreinte griffue du sortilège impardonnable pour le laisser respirer. Arseni s’étala de son tout son long sur le sol, aspirant de grandes bouffées d’air de peur d’en manquer rapidement.

Au prix d’un effort quasi surhumain, il réussit à raffermir la prise sur sa baguette et à la diriger vers son frère. Le sourire de Stanislav précéda une nouvelle décharge de douleurs, plus puissante que la précédente. Arseni cria à s’en rompre les cordes vocales. Sa baguette lui glissa des doigts, les muscles de ses bras secoués de spasmes nerveux.

En nage, étalé ventre au sol, il vit les bottes de son frère s’arrêter à quelques centimètres de lui.

« Tu es si… faible. Comment ce pays a-t-il pu croire qu’un être aussi insignifiant que toi pouvait le protéger ? »

Arseni n’avait plus la force de répondre, encore moins de bouger.

« Rends-toi à l’évidence, petit frère. Tu n’as jamais pu protéger ceux que tu prétendais aimer… »

Cette affirmation causa une telle peine à Arseni qu’il se mit à pleurer lorsque Stanislav le tira par les cheveux pour que son regard encadre tour à tour les parfaites répliques des trois femmes qui avaient le plus compter dans sa vie et dont il n’avait, c’était la vérité, pas pu empêcher les morts prématurées.

La douleur qu’il ressentait était insoutenable, tant sur le plan physique que moral. Il se détestait. Il se haïssait de ne rien trouver à redire à tout ce qui lui était reproché. Les larmes coulèrent sur ses mâchoires serrées. La rage lui dévora le coeur. Et de là naquit la terreur. Le Mal se déversa dans ses veines après avoir longtemps été contenu derrière une digue illusoire. Son cri terrifiant fut la dernière parcelle d’humanité qui lui résista avant que les racines noires ne recouvrent tout son corps et ne le noient dans des ténèbres sans fin.