Ennis avait débarqué du Poudlard Express la veille au soir. Elle avait été accueilli - froidement - par sa mère avant de lui annoncer qu'elles passeraient la nuit dans une auberge du Chemin de Traverse puis iraient chez l'apothicaire. Madame O'Belt devait en effet parler avec les gérants de la boutique pour parler d'un fournisseur commun. La fillette avait écouté poliment sa mère sans faire attention aux détails. De toute façon, elle n'aurait pas plus d'information alors être curieuse ne servirait à rien. Le matin, dès l'heure d'ouverture, mère et fille se trouvaient donc dans la rue commerçante en direction de la boutique. Elles poussèrent la porte quelques minutes à peine après que celle-ci eut été déverrouillée par une employée. Cette dernière fut très vite interpellé par l'adulte pour qu'elle aille chercher le maître des lieux. Qui se trouvait être la propriétaire. Le temps que la jeune fille disparaisse pour aller la quérir, la deuxième année entendit la port s'ouvrir puis se refermer. Quelques pas discrets foulèrent le sol. Malgré son envie de se retourner pour voir qui pouvait bien être le ou la nouvel(lle) entrant, la châtain se tint droite aux côtés de sa mère qui arborait un léger sourire de satisfaction:

- "Je vois que les leçons finissent par porter leurs fruits. Nous ferons finalement de vous une jeune fille puis une jeune femme qui saura correctement se comporter en société." Puis, voyant sa collègue revenir avec sa vendeuse, elle ajouta:

- "Ne nous faites donc pas honte à votre père et moi, ne vous faites pas remarquer, de quelque façon que ce soit." Ennis ne put ponctuer cette phrase que d'un: "Oui mère" bien distinct et, satisfaite, Madame O'Belt rejoignit la gérante des lieux, laissant sa fille au milieu du rayon des ingrédients issus des plantes magiques communes. Bien que restant droite, la jeune Gryffondor, qui ne portait bien entendu pas son uniforme mais une robe et une cape d'hiver de ville, se permit de relâcher la tension de ses épaules sans pour autant quitter sa posture bien droite, sa mère pouvait revenir à tout instant. Elle se retourna et put enfin voir la personne qui était arrivée juste après elles, un garçon qu'elle avait déjà croisé à Poudlard dans les couloirs sans pouvoir mettre un nom sur son visage, ce dernier étant plus âgé.

"GÉ - NI - AL"
Je rentre de l'école et qu'est ce que je vois ? Mon frère, sur le canapé, recouvert de plaids à grellotter. "J'vous jure..." Avec un père médecin il est pas foutu de le soigner ? Mais aussi quelle idée il a eu d'accepter de sauter dans la mer pour une centaine de livre sterling ! Qu'ils peuvent être con ses amis et lui ! 

Je suis passé par Gringots pour échanger mon argent moldu contre quelques Galions. À chaque fois je trouve ça drôle la réaction des gobelins quand ils voient l'ensemble pantalon jean (slim) et cape de sorcier noire avec le blason de Serpentard par dessus. Hilarant. Mon frère  m'a donné la moitié de ce qu'il a gagné (plus quelques intérêts) pour que je lui trouve une potion pour le soigner de ce vilain rhume. Je ne connais pas de magasin qui vend des potions alors je vais faire ma propre pimentine.

Alors si je me souviens bien... 20cl de sang de Salamandre, de l'huile essentielle d'eucalyptus, deux piments oiseaux et de la menthe poivrée. J'ai déjà acheté les piments et la menthe chez Dogweed & Deathcap mais il n'y avait pas d'huile essentielle d'eucalyptus. Faut que j'aille dans un magasin non-sorcier pour ça ? J'espère qu'il y en aura chez Apothic'herbes. Je ne connais pas vraiment Londres et je ne pense pas qu'il y ait de magasin de ce type à Blackpool. 

J'entre silencieusement en refermant la porte derrière moi et pousse un lègé soupir d'exaspération en voyant que même d'une heure si matinale il y avait déjà une queue. Je salue brièvement la vendeuse et me mets derrière une mère et sa fille. Étant juste derrière elle, j'entend la femme parler à sa fille mais bizarrement. Ils se vouvoient ? Dans la même famille ? Les sorciers sont vraiment vieux jeu. Mais le pire c'est que la fille se laisse faire sans rien dire ! "Ils ont vraiment un problème..." 
Moi ça fait longtemps que je l'aurai envoyé bouler !  

Pendant que sa mère est partie discuter avec la propriétaire -Je suis bon pour poireauter là pendant un quart d'heure- je chuchote discrètement à la jeune fille qui s'est tournée vers moi: 

Comment tu fais pour survivre avec elle ? Moi jamais je ne l'aurais laissé me parler comme ça, 'fin, ne l'prend pas mal mais elle a l'air d'un chiant...

Tout juste tournée vers le garçon, ce dernier lui chuchote quelques mots qui sonnèrent bizarrement dans l'esprit de l'irlandaise de deuxième année. Survivre? Chiant? Elle réfléchit quelques instant à ce qu'il disait en tâchant de ne pas prendre un air qui soit contrarié ou amusé. Parce que oui, qu'il parle ainsi de sa mère ne lui plaisait pas tout en sonnant terriblement drôle dans la bouche d'un parfait inconnu. Ennis le regarda et haussa les épaules:

- "J'ai toujours vécu avec mes parents, et ça a toujours été plus ou moins ainsi." Plus ou moins. Toujours tout court plus tôt, mais pas la peine de laisser croire qu'elle se plaignait. Quoique quelque part, après tout, ce genre de mise en garde lui semblait tellement obsolète maintenant. Mais sa mère était toujours méfiante de ce que la plus jeune de ses enfants pourrait faire, comme si, à treize ans, elle pouvait encore faire quelque chose qui soit honteux pour la famille O'Belt. La fillette avait toujours été plus remuante que ses frères mais tout de même.

- "Ma mère ne rit pas souvent. Ni avec moi ni avec personne d'autre. A moins que tu ne parle de son côté directif... Ce n'est pas vraiment quelque chose qui soit facile au quotidien mais je m'y plie, pour éviter... Ça n'en vaut pas la peine." Elle laissa volontairement une partie de sa phrase en suspend. Les sanctions des O'Belt, si elles n'attentaient pas à l'intégrité physique n'était jamais des plus agréables moralement au moins.

- "Heureusement à Poudlard, elle ne peut pas me voir tous les jours."

C'est bien ce que je pensais. Pour éviter quoi ? Ils ont pire que le fouet les sorciers ?  Ils infligent le sortilège Doloris aux enfants pas sages ? Si j'avais un quotidien comme ça il y aurais longtemps que je serai parti. 
J'ai de la chance pour ma pare d'avoir des parents "faibles". Ils n'ont jamais eu la volonté  de lever la main sur moi. Pour mon père il sait très bien  qu'en bon esprit machiavélique que je suis il le regrettera amèrement (Une vengeance qui est partie trop loin). Et ma mère entre ses veux de silences, de végétarisme et de non-violence je suis tranquille.

Je ne suis sûrement pas me mieux placer pour y penser mais ce n'est vraiment très sain d'être dans la crainte de l'autorité et dans la fuite de sa mère. Après c'est surtout à sa mère de se décoincer parceque là je crois qu'il y a pas pire.

Pour éviter quoi ? Que te mère te reprenne ? Je me demande pourquoi tu repars de Poudlard pendant les vacances si tu dois te plier à un tel comportement. 

Mais bon. Après tout je ne suis pas le mieux placer pour penser à ça. Si ça se trouve en plus des pensées moyenâgeuses sur la supériorité des sangs n'est pas la seule débilité que les sorciers ont préservés. Ils ont gardés la manière de traiter les enfants aussi.

Mais bon après tout ça ne le regarde peut-être pas. Si cette situation de convient alors qu'il en soit ainsi.

Ennis regarda le garçon d'un drôle d'air. Qu'insinuait-il par ses remarques? Elle n'avait certes pas été des plus claire elle même en parlant mais plus parce qu'il n'était pas question de s'étendre que par besoin de cacher quelque chose. Mais ce qu'il disait lui posait tout de même question. Après tout, pourquoi s'y pliait-elle réellement? Y-trouvait-elle un confort? Était-elle en accord avec tout ce que ses parent voulait en terme de tenue? Était-ce juste la crainte de la réprimande? Ou bien son raisonnement profond était-il tout autre? L'irlandaise, au fond d'elle même, savait très bien pourquoi elle faisait cela, elle l'avait compris au cours de l'été et s'attachait à n'être que ce que ses parents voulaient qu'elle soit afin d'avoir la paix.

- "C'est exactement ça, quand mes parents me reprennent je perds un temps précieux que je pourrais accorder à autre chose. Et mes raisons pour quitter le château ne regarde que moi." Et Merlin savait qu'elle avait cherché plusieurs moyens pour convaincre ses parents de la laisser rester à Poudlard pour ces fêtes de fin d'année. Elle voulait rester avec son meilleur ami et éviter les réceptions qui allaient forcément de paire avec ces "vacances". Mais Diarmuid l'en avait dissuadée avec force d'arguments et elle avait abandonnée l'idée. Avec quelques regrets. Mais la vie était faite de choix, il ne servait à rien de s'imaginer ce que ça aurait été si on en avait fait d'autres pas vrai?

- "J'ai fait le choix de rentrer en fonction des contraintes que j'avais. Je te demande pourquoi tu es chez l'apothicaire le premier jours des vacances peut être?" dit-elle la voix cassante car en réalité, elle de fichait autant de la réponse que de savoir si le dirigeant magique irlandais allait passer voir son compatriote moldu pour lui souhaiter de bonnes fêtes de Yule.

Une vendeuse se dirige vers moi d'un coté du comptoir pour me questionner sur ce que je voudrais acheter et suite à l'énonciation des ingrédients qui me manquent, elle part me chercher du sang de Salamandre en en marmonant à propos d'un rangement du stock mensuelle non effectué et d'un bazard affreux. 

Suite à cela et vérifiant que la mère de la jeune fille ne s'est pas rapporché je lui dis en levant les yeux aux ciel:

Donc pour soit disant ne pas perdre de temps, tu vas jouer la gentille petite fifille qui fait touspt ce que demande ses parents jusqu'à pouvoir enfin quitter le petit nid familial. 

Une fois ce résumé fait, je lui rajoute en lui lançant un petit regard amusé: 

Si tu t'imposais pour cesser cette comédie tu gagnerais du temps sur les années qu'il te reste à vivre chez tes parents.

Sur ce je me retourne pour la laisser seule et me rapproche du comptoire pour attendre la vendeuse qui a l'air de galérer à retrouver le sang de Salamandre.
Je sors mon portable pour rechercher les magasins qui pourraient vendre de l'huile essentielle d'eucalyptus dans Blackpool. Normalement il doit y avoir un magasin qui vend ça puisque Maman a toujours détesté Amazon à cause du bilan carbone de ses camion. À moins qu'elle en ait déjà à la maison ?  Je lui envoie un message pour lui demander. Une fois envoyé je me rends compte de mon idiotie. Elle ne peut pas répondre ! Elle pose des bagues à Rémy !  Bon bah on en aura d'avance et puis tanpis....

Les deux jeunes furent interrompus par une vendeuse venues demander au garçon de quoi il avait besoin. Ennis attendit patiemment - que pouvait-elle faire d'autre de toute façon - qu'ils terminent leur discussion pour reprendre le cours de celle qu'ils entretenaient depuis quelques minutes. Celui qui le dépassait de deux bonnes têtes - au moins! - leva les yeux au ciel avant de lui dire ce qu'il pensait de tout ça. Sans lui laisser le temps de répondre, il s'avance vers le comptoir tout en sortant un appareil moldu de sa poche sur lequel il tapote avant de le remettre à sa place initiale.

Ne voyant pas d'intérêt à s'avancer vers lui pour lui répondre. De toute façon il n'avait pas répondu à la sienne de question. Qui n'en était pas vraiment une si elle était tout à fait honnête. Elle n'était pas sûre d'être d'accord avec sa remarque de toute façon. A quoi bon chercher à se mettre à dos ses parents pour le temps qu'elle devait rester sous leur toit. Prendre le risque que leurs relations soient encore plus distantes? Elle ne savait pas vraiment si elle le voulait ou non. Mais peut être que la question se poserait à nouveau.

Le garçon attendait toujours la vendeuse avec le sang de salamandre alors qu'Ennis jetait un regard dans la direction où sa mère avait disparu. Elle n'était pas spécialement pressée, enfin si, mais elle ne pouvait pas aller chercher sa mère comme ça et commencer les vacances en étant consignée. Elle préféra alors s'intéresser aux rayons, cherchant à se rappeler dans quelles potions pouvaient bien servir les ingrédients qui se trouvaient sous ses yeux.

J'attends toujours la vendeuse quand soudain me reviens quelque chose à l'esprit. Je sors à nouveau mon téléphone et regarde dans mes notes. Une liste d'ingrédients y figure avec marqué: urgent ! Ne pas oublié le crin de licorne et les ailes de fée. C'est cria je l'avais oublié celle là. Tout ça parce qu'il a quelques boutons sur le visage il est sur le point de tomber en dépression lui ! Mais il sachant ! Ça coûte un bras le crin de licorne. Si seulement je pouvais en trouver la prochaine fois que en soin aux créatures magiques on a cour dans la forêt ! Maintenant je vais devoir repasser chez Dogweed & Deathcap juste pour prendre du mis de Bubobulbe. À moins qu'il en vende ici ? Dans tout les cas je vais devoir payer plus cher ! Et moi qui voulais un nouveau frisbee à dents de serpents... 

En laissant mon sac sur le comptoir, je me dirige vers les rayons, cherchant de l'oeil les mots Bubobulb ou licorne. Au bout d'un moment je vois licorne marqué à deux reprises à côté de la fifille à sa maman. 
Le premier est une mixture argentée comme étant du sang de licorne. Magnifique. On dirait de l'argent (Le métal) liquide. 

Pardon tu pourrai te pousser s'il te plaît ?  Je dois prendre ça. 

Je tends ma main vers des petites fioles où les crins sont vendus à la dizaine ou à l'unité. Je jette un oeil au prix. QUATRE GALION L'UN ? Je sais que les licorne sont une espèce protégée mais payer autant pour un poil ! Bon, heureusement il y a un prix de groupe, 30 galions les 10. Je regarde dans ma bourse (magnifique ouvrage en peau de moke envoyé gentillement par mon parain pour noël mais avec de l'avance) . Ha oui ! Alors à la base je pensais qu'il m'avait donné la bourse, mais vide ! Il a mis combien là dedans ? C'est étonnant que autant de galion puissent rentrer dans une si petite bourse. Moi je crois que je n'en avais mis qu'une dizaine dedans mais là ? Je suis sûr que j'ai même de quoi m'acheter un deuxième nimbus 2001 ! Il en fait trop pour moi. 

Mais bon, c'est pas comme ci ça allait me déplaire. Armé d'un grand sourire rayonnant qui laisse voir toutes mes dents blanches, je saisi le lot de dix ainsi que les ailes de fée. Puis retourne vers le comptoir.

Elle en était amenée à l'observation des ingrédients issu des licornes quand le garçon surgit à nouveau auprès d'elle lui demander de se pousser. Elle tiqua devant le vocabulaire utilisé - car on ne pouvait défaire treize ans d'éducation comme ça non plus - et le regarda d'un air emprunter à sa mère. Celui qu'elle avait quand elle était choqué par une attitude. Ennis ne pouvait pas réellement savoir qu'elle l'utilisait inconsciemment, elle le connaissait bien sûr tant Cathleen l'avait utilisé avec elle, mais elle était loin de penser qu'elle agissait par mimétisme:

- "Mes parents exagèrent peut être sur les bonnes manières mais ça, ce sont des crins de licorne et il n'y a pas de soucis je me décale." Contrairement à son regard, sa voix cassante était elle bien volontaire. Certes peut être qu'elle pourrait plus se montrer auprès de ses parents comme il l'avait souligné, mais ça n'empêchait pas un peu de politesse. Encore que lui avait utilisé la formule "s'il te plaît" ce qui pour beaucoup devenait de plus en plus optionnel. Au grand damne d'une infinité de personnes. Et elle était certaine que ses parents n'étaient pas les seuls à s'en désoler. Le temps qu'elle dise tout cela, il s'était juste intéressé à sa bourse de monnaie et à ses flacons, attrapant au passage quelques ailes de fées. Ennis haussa un sourcil. Le merci c'était pour les croups peut être? De toute évidence oui puisqu'il semblait vouloir rejoindre le comptoir. Mais l'irlandaise s'abstint de tout commentaire car deux voix féminines se faisaient de plus en plus entendre par la porte par laquelle sa mère avait disparu quelques minutes plus tôt.

Je regarde bien ce crin de licorne. Je porte le flacon vers le haut à mis chemin du comptoir pour bien observer le crin dans sa fiole de cristal. Magnifique poil blanc. En même temps tout est magnifique chez une licorne. Leur sang argentée servant d'un élixir de longue vie en beaucoup moins performant, leur sabots collectionnés pour leur or particulièrement pur et la corne dont je n'ai toujours pas compris pourquoi on ne l'utilise pas dans les baguettes magiques. 
C'est bon, le crin diffuse un légère lumière blanche, il est assez récent je crois.

En redescendant le flacon, je vois une mine choquée orner son visage. Bah Quoi ? 
"Les bonnes manières". En plus me parler avec cette voix cassante. C'est si triste  d'être aussi froide en disant n'importe quoi. Je lui réponds avec une froideur dans la voix et de l'exaspération dans le regard.

-  Les bonnes manières ? Il semblerait que tu as un peu de mal à distinguer la différence entre les niveaux de langue et la politesse. 
 
Je prends un air supérieur puis continue:

Tu as l'air de penser que la politesse se limite au langage soutenu. Or, tu peux t'exprimer couramment tout en étant parfaitement poli. Et le "ça" fait partie du langage courant mais courant ne veut pas dire impoli. As-tu enfin compris ? 


Je me redirige vers le comptoir d'un pas nonchalant puis pose délicatement les flacons. Puis parce que elle va m'embêter avec ça je rajoute en levant les yeux sans que cela soit visible pour elle:

Et je te remercie de t'être décalé.