Chems se bagarrait depuis une éternité avec le foulard à motif qui lui avait été confié avec le reste de la tenue pour l’occasion, sans parvenir à le faire tenir au-dessus de sa tête. Qaasim, patient, n’avait pas arrêté de lui montrer la technique pour plier la coiffe mais le linge n’en faisait qu’à sa tête et ne gardait jamais sa place très longtemps. Aussi, l'irlandais avait vite abandonné l’idée de relever le keffieh à la manière de son correspondant et avait donc pris la décision, avant d'entrer dans la salle de bal, de laisser le foulard pendre autour de sa tête (une décision que le pakistanais n’avait pas hésité à critiquer d’ailleurs, le faisant se heurter à l’entêtement d’un poufsouffle dont la seule préoccupation était de se jeter sur la piste). L’amplitude de la majorité des pièces constituant la tenue jordanienne était pour le moins confortable, même si Chems avait l’impression de pouvoir perdre ses souliers à chaque pas.

Les orteils repliés au maximum comme si cela lui permettait de mieux accrocher ses semelles plates, les petits sauts dont la danse était composée mettaient à l’épreuve le maintien de son accoutrement mal ajusté. En voyant l’éclat perplexe derrière la monture de Qaasim, l’irlandais s’empressa de resserrer ses mains pour l'entraîner plus vigoureusement dans le mouvement et lui faire passer l’idée de sortir de la ronde.

Grâce à la technique infaillible des pattes de raptor, aucune babouche ne se perdit sur la route. En revanche, et alors que l'adolescent tendait sa main à Elowen pour avancer, une partie de sa coiffe lui dégringola sur une moitié de visage.

« Check ça Elo, les yeux presque fermés ! » se vanta-t-il en gardant le rythme.

Chems fait le mariole sur la piste de danse en arrivant à côté d'@Elowen Livingstone

LH 1, 3
AM 2, 4

Heureusement pour elle, Leann répondit négativement à ses deux questions, affirmant qu'elle n'irait pas danser à cause de ses pieds meurtris par la danse classique. Ava haussa les sourcils, partagée entre la compassion et l'admiration. Elle n'aurait jamais pu suivre des cours de danse puis assister à un bal avec des escarpins.

– Aïe... Courage pour la danse, en tout cas. Et non, pas de cavalier non plus ; tu vas devoir me supporter pour le reste du bal, on dirait.

La troisième année joignit un petit sourire espiègle à ces paroles. C'est fou comme les mots franchissaient la barrière de ses lèvres avec tant d'aise lorsqu'elle se trouvait en compagnie de Leann, ou encore de Clarke. Ses traits s'assombrirent aussitôt à la pensée de cette dernière. Leur amitié ne cessait de rencontrer des obstacles et Clarke semblait de moins en moins se confier à Ava. L'irlandaise ne pouvait pas la blâmer pour cela, c'était même mérité. La petite baissa son regard vers le sol.

— Oh, d'ailleurs, ton frère et moi allons certainement nous marier dans quelques années.

Son cerveau, encore brouillé par les pensées qui pour l'instant étaient toutes tournées vers Clarke, tardait à comprendre l'information derrière cet amas de mots. Son amie ne lui laissa que peu de temps avant d’enchaîner.
Ava cligna des yeux, son esprit cessant de divaguer. La nouvelle que son amie venait de lui lâcher s’abattit abruptement sur elle alors qu'elle prenait conscience de ce que cela impliquait. Et le ton de son amie – neutre, le même ton qu'elle aurait pris pour lui demander ce qu'elle avait mangé au petit-déjeuner – ne faisait que d'en rajouter une couche.

— Attends, quoi ? Comment ça, tu vas marier mon frère ? l’interrogea-t-elle, les yeux légèrement plissés dans l’incompréhension.

Son cerveau, recouvrant progressivement ses capacités cognitives et daignant enfin à connecter les données entre elles, lui permit de continuer :

— Ils vous ont arrangé un mariage ? l'interrogea-t-elle, les yeux légèrement plissés dans l'incompréhension.

« Ils » faisait évidemment référence à ses grands-parents paternels. Il n'y avait qu'eux pour faire une telle chose dans la famille. La châtaine se pinça l'arête du nez. Cole et Leann avaient respectivement quinze et treize ans, l'idée d'un mariage arrangé était tout bonnement absurde. Et pourtant, elle ne visualisait que trop bien sa grand-mère établissant toute une stratégie afin de trouver quelqu'un au « digne héritier de la famille ». La vraie question était donc : comment avaient-ils fait pour convaincre ses parents ?

Ava pense à son amitié avec Clarke, amère, avant de bombarder Leann de questions lorsqu'elle lui annonce la nouvelle.

Roxane remarque le comportement étrange d'Eridan mais c'est seulement grâce à l'arrivée de Deryn qu'elle comprend qu'il s'agit d'une affaire de jalousie.

@Eridan Lowell - @Deryn O'Connors - @Ennis O'Belt (Thomas)

@Merinda Swart & @Megan Arrington pour la mention

Renn rit, et je me renfrogne. Oh bah ça va, c'est pas parce que tu as l'immense chance de connaître cette danse grâce à ta mère, que tu peux te permettre de te moquer de moi parce que je me perds ! Non mais oh. Je serais bien tenté de croiser les bras afin d'exprimer mon humeur, mais la danse ne me le permet malheureusement, et..- Hein ? Un changement de partenaire ? Paniqué, je regarde affolé ma meilleure amie, tandis que je sens sa main me pousser vers je ne sais où.

– Non mais j'ai pas signé pour ça, moi ! Laisse-moi app...

Trop tard. Je n'ai même pas le temps de finir mes mots que je me retrouve cavalier de quelqu'un d'autre... M'emmêlant déjà les pinceaux. Je tente de garder contenance, alors que j'observe sans le cacher la nouvelle personne qui subit mes pas maladroits. Elle porte un kimono jaune, et j'en déduis qu'elle fait partie de ces fameux échanges. J'aimerais bien pouvoir m'habiller ainsi, moi aussi ! Peut-être que j'aurais dû m'inscrire aux AMICO ? Bon, il faut bien avouer que la principale raison de ma non-inscription reste bel et bien que j'avais oublié ce formulaire... Mais si vraiment j'avais voulu m'inscrire, je ne pense pas que celui-ci serait passé à la trappe.

Enfin bref, je ne connais pas très bien cette fille, et trop occupé à tenter de ne pas lui rentrer dedans, je n'ai pas vraiment le temps de lui parler, jusqu'au prochain changement de partenaire où je lève les yeux au ciel. Encore... Du coin de l'œil, je réussis à distinguer Renn qui n'est maintenant plus tout près de moi. Et, pour lui prouver que je me débrouille, je lui fais alors un grand pouce en l'air. Plutôt mourir que de lui donner une raison de plus de se moquer de moi.

Habituée à danser, Ennis accueillit Elian sans difficulté pour effectuer les pas de la Gay Gordon. Et fort heureusement elle en avait l'habitude car les mots du jeune homme la déstabilisèrent au point d'en perdre ses mots quelques instants et de sentir de la chaleur lui monter aux joues. "Merci." Répondit-elle finalement en baissant le regard. Elle connaissait peu le Poufsouffle qui était pourtant dans sa promotion et avec qui elle avait une partie de ses cours en commun et jamais elle ne l'avait vu autrement que comme un camarade de classe. Mais d'entendre ce compliment... c'était plaisant! Elle baissa la tête quelques secondes pour dissimuler sa gêne et reprendre contenance. Les deux adolescents suivirent la chorégraphie et la préfète-en-chef observa les mouvements du sixième année alors qu'elle effectuait les siens. "Ta robe est splendide. Elle te va bien!" C'était vrai, elle avait de superbes effets et elle avait voulu lui dire avant qu'ils ne s'éloignent l'un de l'autre et qu'une nouvelle personne se présente. Elle pouvait toujours voir Olya un peu plus loin qui ne s'emmêlait pas les jambes dans le rythme. Leurs regards se croisèrent un instant.





Avant de porter son regard sur la piste, ou plutôt sur Ennis, Tomas avait pu voir la réponse de son camarade de maison et une fille plus jeune se tourner vers lui. Et puis... il l'avait observée effectuer les pas de danse sans aucune difficulté avec chacune des personnes qui s’verrait être son ou sa partenaire. Des filles... des garçons... Quand c'était le cas, il ressentait un pincement. La luminosité ne lui permettait pas de voir grand chose sinon qu'elle affichait un grand sourire pour chacun.

Le Serdaigle soupira. C'était quand même dingue ça? Non? Quand elle était seule, c'était facile d'aller entamer la discussion. Ou à la bibliothèque de juste s'installer à ses côtés pour travailler ou proposer une partie d'échecs. Il réussissait dans ces moments à lui parler de plein de choses. Ils étaient devenus amis ainsi. Mais... Il ne voulait pas qu'être ami avec la préfète-en-chef, il ne devait pas se voiler la face. Sauf qu'il ne parvenait ni à lui dire ni à lui faire comprendre. Il serra les dents et finit par détourner le regard en la voyant avec un nouveau garçon pour la danse avant de soupirer en entendant les propos d'Eridan qui répondait à une joueuse de Quidditch de Poufsouffle.

Tomas se rapprocha d'eux en adressant un regard entendu au jeune homme. Ce n'était pas pareil puisque lui-même n'était pas en couple avec la châtain. Mais il voyait son mal-être qui faisait écho au sien. "Elle a un correspondant?" Il avait un peu appuyé sur le 'un' pour obtenir une confirmation avant d'ajouter. "De toute façon, dans moins dix jours ils seront repartis." Et là, il arriverait potentiellement à capter l'attention de la Gryffondor. Son regard se porta sur la piste... A moins qu'il n'essaye ce soir de... Mais il avait la trouille.

Par Merlin.

C'est la seule chose qui me vient en tête.

L'école organise un bal pour fêter... Je ne sais pas, vraiment, en fait. Quoiqu'il en soit, lorsque je l'ai annoncé par hibou à ma mère - qui en a parlé à Sam - elles se sont emballées. Toutes les deux. Ensemble. Résultats ? Je me retrouve avec une robe de bal verte émeraude sur le dos, des boucles d'oreilles en perle blanche qui pendent à mes oreilles, et un collier dans le même style autour du cou. N'oublions pas les escarpins associés à la robe qui m'ont nécessité des jours d'entraînement. Pour mes cheveux, j'ai essayé une natte qui tombe sur mon épaule. Je suis plutôt contente du résultat. Bien sûr, ça change. Les robes et moi... On ne s'apprécie pas vraiment. J'en porte jamais, en fait.

Cette année, plus question de me terrer dans la salle commune ou dans les dortoirs. Enfin j'essaye. Disons que certains événements ont nourris cette pensée positive. Notamment Gringotts. Bruh.

Lorsque j'arrive dans la salle de bal, je suis tout de suite happée par les décorations. Pas de doute, c'est grandiose. Mes yeux gris tombent sur les élèves présents dans la pièce. Ok. Maintenant, qu'est-ce que je fais ? Je ne peux pas rester planté ici. Il faut que je trouve quelqu'un que je connais. Et que j'apprécie. Ça serait quand même mieux.

J'aperçois alors Ava. Ava... Il y a des choses qui se sont arrangées dans ma vie, mais la relation entre Ava et moi ne fait pas parti de ces choses. Visiblement, les obstacles aiment nous barrer la route. Je dois bien admettre que je n'y met pas du mien. Je ne lui dis plus rien, et pourtant il s'en est passé des choses. Techniquement, je n'en parle à personne. Mais Ava, c'était différent. C'était. A côté de la brune, je vois Leann. C'est à cause d'elle que les obstacles ont commencé entre Ava et moi. Leann et moi, on s'ignore la plupart du temps. Moi, j'ai d'autres chats à fouetter. D'autres choses en tête. Elle, je ne sais pas. En tout cas, ça ne m'empêche pas de lui jeter quelques regards noirs à l'occasion.

Je souffle un bon coup. Je veux arranger les choses avec mon amie. Je m'approche donc des deux filles.

- Salut ! La salle est magnifique. J'espère que tout va bien se passer. Et que je vais supporter ces talons. Qui a eu l'idée d'inventer un tel truc, franchement ? Ça devrait être interdit. C'est une torture. Ça fait des jours que je m'entraîne, mais c'est toujours aussi douloureux.

On respire, Clarke. Tout va bien se passer. Pas la peine de stresser. Ce n'est pas comme si Ava allait te chasser. Leann, ça serait possible. Mais j'en ai rien à faire de cette vipère. Rien du tout.

Clarke arrive au bal et va à la rencontre de @Leann Hartley et @Ava Meywood.

Il fallait réfléchir vite.
Primo, en l'empêchant de ravir cruellement Herminie à un autre danseur, ils s'étaient retrouvés derrière elle. Segundo, Mary aurait tout le tour de la ronde à faire ce qui semblait peu probable. Et tertio il avait Herminie à vue et pourrait intervenir rapidement si sa cousine avait de mauvaises intentions, ce dont il était persuadé bien qu'elle ne l'avait pas formulé explicitement.
Cette danse ne durerait pas, il valait peut être mieux rester là. La surveiller, l'entraîner ailleurs dans la foule quand la ronde serait terminée. Oui c'était un bon plan!
L'énergie qu'il dépensait en réflexion il ne la mettait pas dans la danse, aussi n'était il sûrement pas un partenaire très agréable. Le visage fermé il recevait un à un les précédents cavaliers de sa camarade et puis les renvoyait vers Elian. Le cœur palpitant, il ne lâchait pas des yeux sa protégée, se tordant le cou lorsqu'il devait tourner ou qu'un mouvement imposait qu'elle sorte de son champs de vision. Il avait tellement peiné à la récupérer qu'il n'allait pas laisser sa cousine tout gâcher. Si elle tentait de semer la zizanie cette fois il n'hésiterais pas s'opposer à elle. Pourquoi l'avait elle prise en grippe ELLE et pas Alienor par exemple? Il passait au moins autant de temps avec sa capitaine! Mary prétendait passer outre leurs opinions contraires pourtant depuis qu'il fréquentait à nouveau ses anciens amis elle avait affiché physiquement son agacement.
Gryffs s'énervait, elle ne pouvait pas lui reprocher d'avoir mis de la distance! Du moins pas au point d'essayer de saboter tous ses efforts pour se faire à nouveau accepter. Il répondit par un grognement aux quelques plaintes qui fusaient lorsque, distrait il écrasait quelques orteils. M'en fou, plus important à faire. S'il avait su comment débuterait cette soirée.






Mince, elle avait fait exprès de mettre son cousin sur la même ligne que l'autre minette. Par contre elle avait était surprise de partir du côté opposé. Elle aurait voulu en découdre immédiatement.
Qu'est ce qu'il veut se grand dadet? se demanda Mary devant le regard de veaudelune d'Elian.
*clap* *clap*
Elle le fusilla du regard, jugeant sa dégaine trop excentrique. Elle avait quant à elle préféré un robe longue, de couleur argentée. Un décolleté en V sur sa poitrine à peine naissante. C'était plus chic. Elle ne fut pas mécontente de changer de partenaire.
La fureur de Mary diminua un peu, finalement c'était mieux ainsi, devant autant de monde et sur la piste de danse elle n'aurait pas pu lui faire mal.


Désolé @Elian Kernac'h... Mais moi j'adore ton style!

La jeune fille émit un léger rire à la suite de la remarque d'Ava sur la suite de la soirée, qu'elle allait devoir passer en sa compagnie. Aucun problème. Pour le moment du moins, car elle ne savait pas du tout comment allait réagir son amie à l'annonce qu'elle venait de faire.
Ah, elle semblait avoir compris. Silence, d'abord. Plutôt long d'ailleurs, puis incompréhension, et enfin question. Elle avait eu presque la même réaction que la brune, puis s'en était suivit d'une longue série d'argumentation et de négociation. Bien sûr, jamais personne ne l'aurait vraiment forcée, sa famille n'était pas aussi vile. Disons simplement que refuser aurait été quelque chose de plutôt compliqué.

Alors elle soupira en répondant :

- Oui, ils nous ont arrangé un mariage... Avec plus d'entrain, elle continua : tu n'aimerais par m'avoir comme belle-sœur ?

Elle avait essayé d'apporter un peu de légèreté à la conversation qui était devenue un peu plus lourde. James ne savait rien des plans de sa famille pour sa sœur, et elle redoutait le moment où elle lui dirait. Comment réagira-t-il ? *Mal.* De toute évidence. Mais à quel point ?

Elle fut sortie de sa réflexion par l'arrivée d'une troisième année, de Serpentard. Clarke ? Bon, la blonde ne devait pas faire de remarque désobligeantes, pas de coup d’œil noir pour qu'Ava digère l'info sans s'énerver. Alors elle attendit que la brune termine sa tirade - en jugeant évidemment ce que Clarke disait à propose des talons *cela t'étonne ?*, non à vrai dire elle s'y attendait - et déclara d'une voix voilée :

- Bonsoir.

Rien n'empêchait la moindre des politesses *si, Clarke*.

AB - HP - GS - AB



7^ème année
En compagnie de Milya Bogale Araya


Mes deux mains sont liées à celles d'Araya. Sa peau est moite, la mienne également. Nous regardons droit devant nous sans échanger le moindre regard. Ce moment ne diffère pas des autres que nous vivons depuis quelques jours : le silence est notre camarade le plus proche et il risque de l'être pendant un moment encore puisque ce soir n'est pas un soir à Grosse Discussion. C'est elle qui me l'a dit : « Toi, tu ne parles que lorsqu'il y a de grosses discussions ». J'ai rétorqué que le mot adéquat était "grande" et que je ne gâchais jamais ma salive pour des sujets peu importants mais au final, elle avait raison. Nous ne parlons que peu, elle et moi. Rien à voir avec son anglais qui, bien qu'avancé, balbutie encore un peu. Non, cela ne vient que de nous-même : lorsqu'il n'y a pas un sujet palpitant qui nous relie, nous ne parvenons pas à nous trouver. Nous oscillons depuis plusieurs jours sur un océan bien capricieux : quand la marée monte nous parlons avec passion et quand il redescend nous nous regardons dans le blanc des yeux en espérant que le temps tourne.

Elle déteste autant que moi les efforts qui ne concernent en rien l'apprentissage. L'entraînement a été catastrophique, nos pas maladroits. Nous n'allons guère ensemble : elle est trop petite, trop chétive, j'ai l'impression de prendre énormément de place, je suis trop rapide et elle trop lente, ou alors je suis trop lente et elle pas suffisamment.

J'aimerais être ailleurs et ici à la fois. C'est ce que je ressens depuis son arrivée. Être libérée du poids des conventions sociales mais être ici pour ne rien manquer des événements qui se déroulent au château. La perspective de la danse a rajouté un poids de plus sur mes épaules. La demi-heure d'entraînement m'a enfoncé dans mon mal-être, plus encore qu'au moment d'enfiler la jolie tenue éthiopienne que m'a confiée Araya ; jolie mais très peu seyante sur moi. Et nous voici désormais côte à côte dans le silence qui est le notre, nos tenues assorties, nos mains liées. Il est temps de danser.

Notre démarche est maladroite lorsque nous pénétrons dans la salle de bal. Araya retrouve le sourire en avisant la décoration mais je la sens toujours angoissée : ses doigts serrent fort les miens. En position. Dix-huit drôles de couples les uns près des autres dans un cercle parfait tandis que les premières notes s'élèvent. Je sens le poids de mille regards sur moi et à cet instant précis, alors que je m'apprête à me lancer dans une chose que je ne maîtrise pas, je mourrais pour échapper à leur brûlure.

Puis le moment arrive, il faut se mettre en marche, danser de côté, en rythme s'il-vous-plaît.

« On y va Araya, lui soufflé-je les dents serrés.
— Appelle-moi Milya, j'ai déjà dit. »

Ses yeux plus obscurs que les miens m'accrochent pendant quelques secondes qui paraissent une éternité puis nous nous concentrons toutes les deux sur nos pas. Avancer sans se lâcher, écouter la musique, ne pas percuter le couple de devant, reculer sans trébucher sur ses pieds ou ceux de l'éthiopienne, échanger de place, tourbillonner... Nos mains se séparent et sans même un regard, nous nous éloignons.

J'attrape la main de la nouvelle personne sans oser croire que je suis réellement ici, à me donner un spectacle. Je danse en rythme, je sautille. Je ne me suis jamais sentie aussi peu moi-même qu'à cet instant, pourtant je donne tout ce que j'ai pour suivre les instructions du maître à danser, car je veux réussir, j'en suis capable.

Pleine d'un faux courage retrouvé, je lève les yeux vers ma nouvelle partenaire et me rends compte qu'elle a des yeux... Sont-ils verts ou marron ?, des cheveux blonds et, oh, un sourire qu'il m'arrive de croiser. Mon courage fond comme neige au soleil tant je suis rassurée de trouver quelque chose de tangible sur cette terre. Pas besoin de réfléchir pour discuter avec elle, la plupart du temps je ne lui dis de toute façon rien et ça nous convient bien comme cela. Mais ce soir est différent. Le départ d'Araya est à la fois une frustration et un soulagement extrême, je me sens pousser des ailes.

« Peers ! souris-je en avançant en rythme, en reculant, en tournant. La mode japonaise te va assez bien. »

Et c'est vrai. Un peu coloré mais la jeune femme ne perd rien de sa beauté naturelle. Puis, baissant les yeux sur ses jambes, je ralentis pour ne pas la déséquilibrer :

« Tu vas te casser la gueule avec ça. »

Aelle entre sur la piste en compagnie de sa correspondante avec laquelle les échanges sont plutôt... Compliqués depuis son arrivée. Elles ne savent la plupart du temps pas comment entamer les conversations malgré leur envie évidente de le faire. Mais elles dansent, puisqu'il le faut. Lors du changement de partenaire, Aelle se retrouve avec @Herminie Peers ; Ô Merlin, merci de cette apparition divine qui rassure Aelle, elle est heureuse de retrouver un "terrain" familier.

Pour la suite, Aelle peut être la partenaire de qui veut.
Plume de @Gryffs Sorrow, Aelle jubilerait de savoir qu'elle pique la partenaire de Gryffs.

Themin secoua la tête. Là-dessus, elle n’était pas d’accord. Elle était quasiment sûre que sa grand-mère lui avait parlé des elfs de maisons qui travaillaient au cuisines, et qui se chargeaient d’envoyer les plats à travers le sol de la Grande Salle grâce à leur propre magie. En tout cas, pas de sortilège de transfert en vue.

Elle ouvrit la bouche pour le lui signaler, avant de se raviser : elle n’avait pas envie de se lancer dans de grandes explications, et encore moins dans de grands débats. Le deuxième commentaire de Narcisse coupa court à ses réflexions. Themin sentit ses lèvres s’étirer sur un sourire timide, sincèrement touchée.

- Eh bien, je suis enfant unique et j’habite dans un manoir au milieu d’un trou perdu… il faut savoir s’occuper. Mais merci.

Themin repensa à la grande bibliothèque qui occupait presque toute une aile de la demeure, ainsi que le domaine s’étendant aux alentours, qu’elle affectionnait particulièrement. Tout cela lui manquait, mais elle était plutôt satisfaite de sa nouvelle vie à Poudlard. Les mains toujours croisées dans le dos, elle pivota vers lui :

- Ou est-ce que tu habites, toi ?

Elle savait que cette question était moins anodine qu’elle n’y paraissait : c’était aussi un moyen de découvrir quelques indices concernant son statut de sang. Tout en attendant sa réponse, elle s’adossa également au mur.

@Narcisse Brando